Le président de la République du Congo Félix Tshisekedi est en visite officielle en Chine jusqu’au 28 Mai 2023. Cette visite de très haute importance aux yeux de la présidence congolaise a pour objectif principal la coopération économique. Le rôle de la Chine dans l’économie congolaise a pris de l’ampleur, depuis la percée fulgurante des Chinois en territoire africain, il y a de cela plus de deux décennies.
Les contrats, les partenariats entre la Chine et la République démocratique du Congo sont jugés insatisfaisants et ont suscité des critiques visant à une révision en profondeur de leurs clauses en lien avec la rétribution financière dont la Chine se taillerait la part du lion. C’est pourquoi, cette visite s’inscrit dans la renégociation des termes d’une convention passée, il ya quinze ans entre ces deux pays. Cet accord présenté en son temps comme le « contrat du siècle » a plutôt profité à la Chine au détriment de la République démocratique du Congo.
Ce contrat signé en 2008, sous la présidence de Joseph Kabila prévoit des investissements massifs de la Chine en République démocratique du Congo et concerne notamment les infrastructures routières et ferroviaires en échange d’un accès aux ressources minières de ce pays, plus particulièrement les mines de cobalt et de cuivre.
C’est en Février dernier qu’un pavé dans la mare fut jeté par l’inspection des finances sur l’évaluation du partenariat grâce à un audit publié par la dite institution. Deux faits saillants ont alerté les autorités congolaises, en l’occurrence des surfacturations et la non tenue des engagements, surtout moins de 50% des engagements tenus par la Chine alors que cette dernière a engrangé des montants inimaginables qui frisent un véritable contrat de dupe entre les deux pays. Face à cette répartition injuste des retombées de ce partenariat avilissant pour le peuple congolais, Félix Tshisekedi va exiger une révision profonde des accords afin d’aboutir à la signature d’un contrat équilibré au « gagnant-gagnant ».
Le cas de la République démocratique du Congo est illustratif des relations commerciales que la plupart des pays africains entretiennent avec leurs partenaires. Ces États africains sortent généralement perdants des partenariats qui les lient avec les puissances étrangères qui continuent de considérer l’Afrique comme leur vache laitière.
Avec ce complexe d’infériorité déjà visible entre Pékin et Kinshasa, malgré la disponibilité de son cuivre et son cobalt en abondance scandaleuse, c’est plutôt Félix Tshisekedi qui est parti rejoindre Xi Sinping chez lui pour aller renégocier le contrat dit « gagnant-gagnant ».
ABOUBACAR SOUMAÏLA