Les échéances électorales à venir au Sénégal dévoilent les stratégies de positionnement des acteurs politiques contraints de prendre position au pays de la Terranga. Dans un contexte dominé par l’épineuse question du troisième mandat du président Macky Sall toujours objet de contestation grandissante au sein de l’opposition, il paraît impérieux pour certaines grosses pointures de se décider, voire de se démarquer afin que l’électorat ait une position claire de leur stratégie.
C’est ce que fait Idrissa Seck, l’un des leaders incontestés de la vie politique sénégalaise, qui prend ses distances avec le président Macky Sall en présentant sa démission au poste de président du Conseil économique, social et environnemental. Idrissa Seck est donc remplacé par un proche de Macky Sall, Abdoulaye Daouda Diallo qui a occupé le poste de ministre des Finances et du Budget.
Cette décision d’Idrissa Seck fait suite à sa déclaration de candidature aux élections présidentielles prochaines. Cette rupture d’alliance à l’amiable d’avec un « précieux frère » selon l’expression de Idrissa Seck ne se fera pas sans conséquences sur l’éventualité d’un troisième mandat du président Macky Sall, d’autant plus que la position d’Idrissa Seck à ce sujet est sans ambages et contre cette démarche jugée périlleuse pour la démocratie sénégalaise, selon l’opposition.
Idrissa Seck est donc pour l’heure l’opposant qui vient renforcer la fronde sociale contre le président Macky Sall avec sûrement à ses côtés Ousmane Sonko dont la candidature déclarée n’est plus à démontrer. Le président Macky Sall est-il de plus en plus isolé des Sénégalais ?
La question mérite d’être posée au regard du renfort que reçoit le F23, force récemment créée en vue de barrer la route à un troisième mandat du président, comme ce fut le cas avec son prédécesseur Abdoulaye Wade.
ABOUBACAR SOUMAÏLA