La crise sécuritaire au Sahel a provoqué le réaménagement des forces et de défense afin de mieux préparer la riposte contre les terroristes dans une guerre asymétrique contre un ennemi qui ne finit pas de jeter la désolation au sein des populations. Certains pays tels que le Mali et le Burkina Faso sont pris pour cible de façon récurrente par les groupes terroristes au point d’établir leur empire, en défiant les autorités militaires qui assistent impuissantes à la perte de nombreuses régions tombées de force dans l’escarcelle des terroristes.
Face à la multiplication des attaques tous azimuts, les autorités de ces pays ont dit avoir revu leurs stratégies militaires, qui a en réalité s’assimile à « un simple un repli sur soi », alors même que le territoire leur échappe chaque jour. Dans le cas emblématique du Niger, le succès de la solution contre les attaques terroristes a consisté à renforcer les partenariats déjà existants en leur apportant plus de consistance et de confiance au point de permettre à des pays d’établir des opérations militaires conjointes de terrain dans certaines zones stratégiques.
L’armée nationale bénéficie d’un soutien en matière logistique et de renforcement de capacités, ce qui a permis aux forces armées nationales de mieux s’outiller afin de faire face à la menace terroriste.
Contrairement au Niger, les pays comme le Mali et le Burkina Faso ont opté pour des stratégies singulières voire meurtrières marquées principalement par une rupture profonde et définitive d’avec les anciens partenaires comme que la France, l’union européenne en allant jusqu’à les suspecter d’intelligence avec l’ennemi. C’est pourquoi, dans le cas du Mali, la junte militaire au pouvoir dans un souci de diversification des partenaires qui en réalité confirme la rupture consommée avec les anciens partenaires, les mercenaires du groupe Wagner ont remplacé les anciens partenaires sur champ de bataille.
Au Burkina Faso, le partenariat avec les mercenaires de Wagner n’est toujours pas reconnu par les autorités militaires mais le recrutement des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), visait à combler le vide créé par le départ de la force française Sabre supposée inefficace sur le terrain. La mobilisation prônée par le capitaine Ibrahim Traoré a suscité un bref engouement au sein des populations, avant de provoquer un désenchantement, d’autant plus que le nouvel homme fort tendait à incarner l’avènement d’une nouvelle révolution du type sankariste.
L’enrôlement des VDP, suite à des formations dont la qualité laisse à désirer paraît dangereux dans un contexte d’insécurité généralisée dans ce pays où donner les armes aux personnes peu formées aux métiers des armes revient à mettre les populations en danger. Ces forces paramilitaires, qui sont venues se greffer aux éléments de l’armée nationale burkinabè suscitent aujourd’hui des interrogations nées des tueries massives dans ce pays.
Le récent carnage à Karma au Burkina Faso, faisant état des bourreaux qui portaient des tenues militaires a relancé les débats sur la problématique de la jonction des paramilitaires aux forces armées formées avec beaucoup de légèreté au sein de l’armée nationale. Et pourtant, les partisans de telles stratégies clament haut et fort avoir conquis l’indépendance du pays en s’arrachant des mains des partenaires traditionnels jugés envahissants, voire néfastes à leur souveraineté.
On a beau entretenir des idées panafricanistes, en vue de libérer son peuple, la réalité finit toujours par rattraper ceux qui ont décidé de faire cavalier seul dans un environnement marqué par l’interdépendance des Etats et l’incontournable besoin de mutualiser les forces, en vue de trouver des solutions aux défis qui dépassent les frontières d’ailleurs poreuses de la sous région.
ABOUBACAR SOUMAÏLA