L’armée nigérienne a démontré son professionnalisme et son engagement sur le terrain de lutte contre le terrorisme au Sahel, à tel point qu’elle séduit ses partenaires techniques aujourd’hui. Divers partenaires techniques comme l’Union Européenne, la France et les Etats-Unis ont notamment contribué à la formation des forces spéciales nigériennes très efficaces sur le front antiterroriste, à travers le système des opérations.
Les forces armées nigériennes passent ainsi pour être l’une des armés les plus expérimentées de la sous région sahélienne, à assumer très valablement leur mission de défense nationale, en sécurisant l’intégrité du territoire national et ce conformément à la stratégie antiterroriste du pays, malgré les énormes défis existants au niveau de chaque frontière du pays. Le Niger est l’un des rares pays défiés au niveau de chacune de ses frontières par exemple au Sud-est (Nigéria-Tchad avec la secte islamiste Boko Haram), au Nord-ouest (Mali), à l’Ouest (Burkina Faso) et au Nord-est (Libye et l’Algérie) et qui a réussi à garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire et au profit de tous les citoyens.
Malgré les contraintes liées à l’immensité du territoire, un maillage sécuritaire adapté et techniquement déployé avec le ferme soutien d’une volonté politique tout aussi manifeste a permis au Niger de sortir du lot des pays en difficulté, qui se battent efficacement contre le terrorisme au Sahel. Contrairement au Burkina Faso et au Mali, le Niger excelle déjà dans la mise en œuvre de sa stratégie antiterrorisme proprement nigérienne, avec à son actif un accord de paix, une véritable solution endogène avec son avantage d’approche communautaire, une prouesse dans la zone des trois frontières.
Toutes les guerres se terminent par des accords de paix, malgré l’intensité des combats et la gravité de leurs conséquences humanitaires. Ainsi, le Niger a déjà amorcé un pas de géant sur ce sujet, grâce à l’engagement des plus hautes autorités.
Déjà en Février 2022, le président visionnaire nigérien, Mohamed Bazoum avait libéré 7 personnes âgées présumées terroristes des prisons, à la recherche de la paix. « J’ai identifié neuf chefs terroristes. On m’a conseillé de libérer des prisonniers que j’ai directement reçus au palais de la présidence, parce que je cherche la paix. Je ne ménage aucun moyen. J’ai libéré 7 à huit personnes détenues dans les prisons de Kollo et de Koutoukalé. J’ai essayé des réconciliations dans les villages, je me débrouille comme je peux », explique le président nigérien aux cadres de la société nigérienne.
Au Niger, la disposition des autorités civiles au plus haut niveau au dialogue et à la concertation dans la gouvernance politique constitue déjà un atout favorable à l’émergence d’une conscience collective plus encline aux vertus du dialogue, au sein de toutes les strates de la société comme au niveau communautaire. D’autant que la solution militaire vise à sécuriser la quiétude sociale au quotidien pour pouvoir s’occuper des activités socioéconomiques pendant que la solution politique crée les conditions de fixations et de lutte contre la vulnérabilité des communautés sur leurs terres d’origine, au plus près des champs de cultures, des pâturages et de la relance des activités économiques à travers la reprise des marchés hebdomadaires.
Des sources sécuritaires, la présence des forces de défense et de sécurité au plus près des populations a permis sans doute de cultiver les champs, de récolter et de pratiquer l’élevage dans la zone des trois frontières au Niger. Il en a été de même pour toutes les zones éprouvées par des défis sécuritaires comme dans la zone du bassin du Lac Tchad où les activités socioéconomiques ont repris de plus belle, grâce notamment à la montée en puissance de plus en plus réaffirmée de l’armée nigérienne.
Le général Thierry Burkhrad, le chef d’Etat-major des armées françaises très séduit par cette disposition d’esprit de la hiérarchie militaire nigérienne est venu évaluer et constater de visu les besoins de la coopération technique militaire entre le Niger et la France, en vue de réaliser le meilleur partenariat sécuritaire, qui soit. L’opération Almahaou basée à Ouallam, où le général Salifou Mody, chef d’Etat-major des forces armées nigériennes du Niger et son homologue français Burkhrad se sont rendus samedi témoigne de la vitalité de coopération militaire franco-nigérienne, en matière de lutte contre le terrorisme.
MOUSSA NAGANOU