Après la rencontre à huis clos du quatuor des Chefs d’Etat du Benin, de la Guinée-Bissau, du Niger et du Nigéria à Abuja, autour du président en exercice de la CEDEAO Ahmad Tinubu, le Mardi 18 Juillet 2023, c’est le président Béninois Patrice Talon, qui a été désigné pour aller mesurer le niveau d’exécution des engagements consentis par les juntes militaires du Burkina Faso, de la Guinée-Conakry et du Mali avec l’institution communautaire CEDEAO, ainsi que le respect de leurs propres chartes taillées sur mesure. Le président Patrice Talon devrait vérifier le niveau du sérieux et talonner en même temps vers la sortie des transitions, les trois juntes militaires régnant par la force du fusil, au sein de la CEDEAO comme des cailloux dans les chaussures des Chefs d’Etat et constitue les symboles d’un recul énorme et des graves violations du principe démocratique et institutionnel pour la région Ouest-africaine.
Quels arguments brandiront les 3 juntes pour convaincre Patrice Talon et éviter la foudre du bataillon Tinubu pour la démocratie et la paix dans l’espace communautaire CEDEAO ? Le colonel Assimi Goïta a quant à lui organisé son référendum constitutionnel sur mesure, sans le vote de plusieurs villages en zone rurale du Centre du pays et sans Kidal, une région entière dont les ex groupes rebelles occupent et tiennent cette partie du pays d’une main de fer.
Il faut reconnaitre tout de même que la tenue de ce référendum constitutionnel au pays d’Assimi Goïta a déjà été utilisée comme argument de taille pour obtenir la levée du coup des restrictions financières et économiques au sein de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine au grand bonheur des colonels de Bamako et de Kati. Malgré tout, Talon les talonnera pour arracher un engagement ferme de leur part pour la fin de la Transition politique au Mali.
Au Burkina Faso et en Guinée-Conakry, où rien n’a été matériellement réalisé conformément à l’engagement de deux ans pris avec la CEDEAO pour sortir des Transitions politiques, la talonnade du président Talon pourrait se révéler féroce avec une menace d’expérimenter l’initiative du bataillon Tinubu pour la démocratie et la paix dans l’espace CEDEAO pour déloger les juntes par le langage de la force. Ouagadougou et Conakry vont-elles trainer les pieds jusqu’à défier la CEDEAO à user de ses nouvelles stratégies contre les coups d’Etat et le terrorisme ?
Si la nouvelle force de la CEDEAO contre les coups d’Etat et le terrorisme de 1650 hommes doit intervenir au Burkina Faso pour aider le capitaine Traoré à lutter contre le terrorisme et vite sortir de la Transition politique, d’autant que la situation sécuritaire s’aggrave de jour en jour, en Guinée-Conakry son intervention si jamais cela advient, c’est sera directement pour déloger les colonels du Palais Sekhoutouréya, qui au lieu d’avancer dans l’exécution de la Transition trainent les pieds pour encore gagner du temps à fumer et boire du thé dans les salons présidentiels de la Guinée. Quoiqu’il en soit, le rapport détaillé de la mission du président démocratiquement élu Patrice Talon après l’écoute des 3 juntes militaires servira de document de base pour motiver et huiler les résolutions du sommet extraordinaire de l’organisation communautaire CEDEAO en début Septembre 2023 prochain à Abuja.
MOUSSA NAGANOU