Qui peut arrêter ce monde déchainé par la parole et les actes incontrôlés ? Chaque jour, notre monde est abondamment abreuvé par des paroles négatives mais dont leurs auteurs n’aperçoivent pas la nuisance qu’ils causent au monde et au bien-être collectif que cela génère quotidiennement.
Parce qu’en effet, la parole vit. Et tout comme l’idée, elle crée des événements ! L’homme, qui génère l’idée tient la gâchette. Adroitement ou maladroitement, des hommes et des femmes se fusillent, comme des tirailleurs aux mains fébriles, au quotidien inutilement.
Beaucoup de personnes qui ne veulent pas s’assumer pensent par naïveté ou par ignorance que le numérique en est la cause principale et ont tendance à lui imputer également cette responsabilité. Pourtant, le numérique n’est que l’extension du monde réel avec les actes des hommes et des femmes projetés volontairement pour assouvir leur loisir personnel.
Malgré la multiplication des fronts conflictuels dans le monde, Ukraine en Europe, le Sahel en Afrique, meurtres d’américains noirs aux Etats-Unis, l’interminable guerre des minerais du sang au Congo, Taïwan en Chine, catastrophe nucléaire à Tchernobyl en Ukraine, des conflits, c’est-à-dire des éléments géopolitiques liés sans doute aux intérêts économiques et à l’injonction de la sage, l’homme demeure insensible à l’ode, à la poésie, à l’appel de la nature.
Beaucoup d’hommes et des femmes croient assouvir leur amertume personnelle dans l’inflation de la parole, dans l’inflation de la pensée nocive, sans se rendre compte que l’homme est le premier agent coupable des conflits et autres catastrophes sur la nature avant que la nature elle-même ne complète le reste, lorsque l’homme ne prend guère conscience de lui-même pour mettre fin à sa propre injustice sur son propre milieu naturel. Le changement climatique en est suffisamment illustratif.
L’inflation des idées nocives complétées par celle de la parole aggrave chaque jour la vie de l’homme moderne sur une terre qu’il considère avoir totalement la maitrise, à sa guise ! Pourtant une « science sans conscience, n’est que ruine de l’âme !, avertissait déjà le sociologue français Rabelais.
En Afrique, dans chaque pays, les forces politiques en compétition au lieu de contribuer à émanciper les citoyens ont tendance à créer et perpétrer « une guerre ouverte » dans Internet pour solder leur déficit de légitimité chacune. Chaque jour, le « blogsphère », la toile est une « fachosphère », qui brûle et s’enflamme en longueur de journées avant de se retrouver à l’arène politique sous une forme de confrontation verbale au meilleur cas et celle physique avec des échauffourées qui finissent dans les tribunaux.
Alors même que les conflits déjà nés n’ont guère trouvé des solutions idoines, par défaut de parole sage, l’inflation verbale crée, nourrit, alimente, attise et accentue d’autres. Pourtant, le monde ultramoderne du numérique ne demande que l’expression du génie humain pour s’épanouir et tirer vers l’harmonie, la sérénité, le principal acteur qu’est l’homme sur la planète terre. L’inflation de la parole, quand tu nous tiens. A suivre.
MOUSSA NAGANOU