La France et les États-Unis d’Amérique ne sont certes pas les seules
puissances économiques et militaires au Niger. Mais elles sont les deux
plus visibles puissances sur le plan diplomatique, économique et
sécuritaire sur le terrain, d’autant que les deux États hyperpuissants
exercent en dehors du pays du Général AbdourahmaneTiani une
diplomatie sécuritaire avec une présence militaire aussi bien sur le
continent africain que dans d’autres pays de la planète pour protéger
leurs immenses intérêts géopolitiques, économiques et stratégiques
ainsi à travers le monde.
En constante permanente collaboration stratégique dans les pays où ils
se retrouvent rapprochés par les intérêts malgré leurs approches
différentes comme au Niger, la France et les États-Unis d’Amérique
déploient soldats, armements et logistique diversifiée moderne comme
voitures blindées, avions de guerre, drones de renseignement militaire
et drones armés. Si les Américains y ont passé 20 ans en Afghanistan
pour abandonner un pays en lambeaux à refaire, aux mains des talibans
bourrés d’extrémisme et de violence, les français quant à eux seront
chassés de manière spectaculaire de leur Sahel au bout d’une décennie
pour le moins meurtrière.
Même méthode sur le terrain mais avec deregards différents !
Depuis l’avènement du jeune président français Emmanuel Macron en
2017, la condescendance et la diplomatie de l’aide dite au
<<développement>> a repris service rapidement et l’hexagone n’a cessé
de perdre des plumes au sein de son pré-carré africain, à cause de sa
politique d’inertie inadaptée voulue et ainsi entretenue. La dégradation
de la situation sécuritaire au Sahel due au démantèlement de l’État
libyen a vite exacerbé les rapports diplomatiques et politiques entre la
France et ses colonies de cette région du Sahel.
Si la France agit au Niger comme sur un territoire conquis, puis taillé sur
mesure et partout en Afrique de même, les États-Unis d’Amérique par
contre le feront avec prudence, en prenant soin de réaliser quelques
investissements d’ordre social et économique sur place au profit des
populations locales et des recettes supplémentaires pour l’Etat. Au Niger
par exemple, les Américains auraient investi 100 millions de dollars pour
la base militaire mixte (terrestre et aérienne) à Agadez et investissent sur
le périmètre irrigué de BirniNkonni ainsi que le corridor du port de
Cotonou pour faciliter ainsi le transport des marchandises. L’agence
française du développement (AFD) prétendra financer dans le domaine
de l’hydraulique, de l’énergie ou encore des infrastructures routières
mais les sociétés françaises sont derrière pour prendre ces juteux
marchés pour renflouer au finish leurs propres caisses au détriment du
Niger.
Les Américains restent calmes et gardent leur position stratégique !
Les Américains ne prendront jamais le risque de quitter le Sahel, même
s’ils annoncent la suspension près de 400 millions de dollars au profit du
Niger sous la u conservation de leurs coûteuses bases militaires
aériennes et terrestres leur permettant de faire jonction avec celles de
tout le continent africain pour mieux tisser et coordonner la toile de leur
diplomatie à la fois sécuritaire, géopolitique et stratégique. Leur attitude
à Niamey confirme d’ailleurs leur longueur d’avance sur leurs alliés
français, britanniques, allemands et adversaires russes ou chinois dans
le monde.
Même si l’armée et l’ambassadeur français s’en vont du pays du Général
AbdourahmaneTiani, la France n’en demeure pas moins présente par
plusieurs autres canaux aussi bien de la coopération que des intérêts
communs, parce que l’histoire qui lie celle-ci à ses anciennes colonies
d’Afrique sont très profondes. De la monnaie à la langue, des institutions
politiques, sociales administratives, à la culture officielle bureaucratie,
beaucoup d’eau avaient coulé sous le pont et il faut l’éclosion d’une
nouvelle conscience pour savoir refermer sans violence cette parenthèse
chaotique des relations politiques tumultueuses, à l’aube d’un monde en
recomposition profonde, avec une économie en redistribution massive.
L’espoir nouveau pointe à l’horizon !
La formation du nouveau bloc géostratégique composé du Brésil, de la
Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, qui attire de plus en
plus du monde, passe pour être un nouvel horizon d’espoir pour les
États déjà en proie à une exploitation massive des autres grandes
puissances économiques. Ils nourrissent ainsi déjà le sentiment de céder
à juste prix leurs biens et services dans ce nouveau marché d’intérêts
réciproques, tout comme des défis communs à relever, avec un brin de
fierté, ensemble.
MOUSSA NAGANOU