C’est une journée marathon que le Général Abdourahmane Tiani, le président de la Transition
militaire nigérienne, Chef de l’Etat a choisi d’effectuer entre les trois capitales des pays de l’alliance
des États du Sahel (AES). Ce Jeudi est ainsi réservé à la visite officielle d’amitié et de travail du
Général Tiani et sa forte délégation très tôt dans la matinée à Bamako, puis à Ouagadougou dans
l’après-midi.
C’est aussi pour remercier des vives voix les deux peuples que le Général Tiani se rend dans les deux
capitales du Sahel avec son numéro 2, le Général Salifou Mody, ministre d’Etat chargé de la défense
nationale, ainsi que plusieurs autres personnalités composées des diplomates et des ministres
nigériens. La sécurité, la solidarité et la cohésion sociale entre les peuples du Liptako-Gourma sont
entre autres quelques axes de travail d’intérêt commun entre les trois Chefs d’Etat, le Général
Abdourahmane Tiani, le Colonel Assimi Goita et le Capitaine Ibrahim Traoré.
Le Général Tiani entame une première sortie chargée de symboles !
Si le Général Abdourahmane Tiani qui a renversé le président Mohamed Bazoum a choisi Bamako
pour sa première sortie, cela tiendra au fait que le Colonel Assimi Goita est le premier à réussir son
aventure politique militaire au Sahel, avait subi plusieurs sortes de sanctions et fort aujourd’hui
d’une expérience exceptionnelle à même de procurer des sages conseils en la matière. Donc, cette
première sortie officielle hors de son pays du Général Tiani s’inscrit sous plusieurs signes dont
notamment un signe de reconnaissance personnelle, un hommage vibrant à son jeune frère africain,
le Colonel Assimi Goita, au peuple Malien pour sa résilience éprouvée face aux sanctions des
organisations communautaires régionales Ouest Africaines, précisément la CEDEAO et l’UEMOA et
pour la libération de Kidal, le mauvais symbole de la défaillance des Etats au Sahel.
Ainsi, le choix du Mali pour effectuer sa première visite officielle est loin d’être fortuit et donc ne
procède guère du hasard, d’autant que l’occupation de la région de Kidal par les ex rebelles et les
groupes terroristes, ajouté à son statut issu des Accords d’Alger de 2014, taillant de fait un État
greffon au cœur du Burkina Faso, du Mali et du Niger dont les contours sont déjà tracés autour de
l’Azawad. C’est Assimi Goita en personne qui venu accueillir son frère aîné le Général Tiani au bas de
la passerelle à sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keita Senou de Bamako.
Le Colonel Goita avait mobilisé en amont toute l’armada de la diplomatie en poste à Bamako pour
venir également à l’aéroport pour rendre hommage à l’hôte de marque du jour. Après l’accueil à
l’aéroport, le Général Abdourahmane Tiani a été reçu au palais de Koulouba pour une rencontre tête
à tête.
Le Général Tiani à Bamako, puis à Ouagadougou !
Au terme de la visite officielle d’amitié et de travail à Bamako, le Général Tiani et sa délégation se
sont envolés pour Ouagadougou, où l’ambiance heureuse des poignées de mains très élégantes ont
marqué la soirée entre le Général Tiani et le jeune Capitaine Ibrahim Traoré. Le même niveau de
reconnaissance, le Général Tiani a voulu l’exprimer au peuple Burkinabè et ses dirigeants dont le
jeune Capitaine Ibrahim Traoré passe pour être le porte-flambeau d’un peuple éprouvé au cœur du
Sahel mais reste toujours déterminé à lever haut, en affrontant les défis sécuritaires face à face et en
comptant sur ses propres filles et fils pour se défendre.
Beaucoup ont redouté l’effondrement de l’armée burkinabè après le coup d’Etat du Capitaine
Ibrahim Traoré après celui du Colonel Paul Henry Damiba Samndogho. Mais les forces armées du
Faso ont bien compris la chose la plus importante pour mettre en avant les intérêts des populations
au dessus des siens.
À ce sujet, il faut reconnaître à l’armée burkinabè le mérite d’avoir franchi et réussi une épreuve
difficile et redoutable, pour préserver leur pays. La mutualisation des expériences techniques et
professionnelles des trois pays via l’alliance (AES) récemment scellée entre eux pourrait bien insuffler
une nouvelle dynamique de lutte anti-terroriste et de développement au Sahel.
Le Niger prêt pour la médiation !
Le Général Abdourahmane Tiani l’a dit sans détours, « nous sommes prêts pour les négociations
mais nous voulons le faire avec des partenaires sincères ». Le Général Tiani a également fustigé
l’aveuglement des Chefs d’Etat de la CEDEAO, qui visaient à atteindre les dirigeants du CNSP à travers
les sanctions mais en ignorant la vulnérabilité des populations qui ont été les premières victimes de
ces sanctions.
L’homme fort du Niger souhaite une levée rapide sinon immédiate des sanctions économiques,
commerciales et financières imposées au pays de Tiani par la CEDEAO et l’UEMOA. C’est de vive voix
que le Général Abdourahmane Tiani a réitéré sa demande de soutien au Mali, au Burkina Faso et aux
autres pays.
Niger, l’union européenne enfonce le clou !
C’est aussi dans la foulée que l’union européenne sort son communiqué pour tenter de parler d’une
voix commune, alors qu’elle est déjà traversée par une divergence de vue voire une division sur les
coups d’Etat militaires au Sahel que certains prétendent juger au cas par cas, sinon aux deux poids,
deux mesures ! L’organisation régionale européenne demande la libération du président renversé
Mohamed Bazoum et sa famille.
MOUSSA NAGANOU