Dans les commentaires les plus salés du coup d’Etat du 26 Juillet 2023 au Niger, l’on n’accuse plus l’ancien président nigérien Issoufou Mahamadou d’avoir fomenté un putsch militaire seulement, mais il subit de plein fouet la sanction déjà, un coup de Jarnac de culpabilité sur son front, à cause de sa position à lui adoptée face à l’événement ! En cause, il faut vite en découdre, en finir avec sa popularité acquise de longues luttes, de détermination, d’engagement et d’actions sur le chemin de la persévérance dans la construction passionnée de sa personnalité, donc de son leadership national et international.
<<Connaissant bien le président Issoufou Mamadou, son humilité, sa grandeur d’âme, son sens élevé des rapports humains, je ne vois pas ce qu’il gagne à conspirer contre lui–même, parce que Bazoum c’est lui-même. Parce que je me souviens encore de l’acharnement, de l’énergie que le président Issoufou a déployée contre l’avis de tous pour imposer la candidature de Bazoum au parti >>, s’indigne un ancien ministre d’Issoufou Mahamadou. Récemment encore, <<Bazoum lui-même disait à la salle Mahatma Gandhi que le président Issoufou Mahamadou ne s’est jamais ingéré ni directement ni indirectement de sa gouvernance. Il n’a pas ce temps, car il s’occupe de ce qu’il aime faire le mieux avec sa fondation éponyme>>.
L’accueil des coups d’Etat au Niger !
Est-ce qu’il y a jamais eu un coup d’État militaire au Niger ou bien ailleurs dans le monde entier par l’armée ou les forces de défense et de sécurité sans un bras civil porté dans la société profonde ? L’affirmative sied le plus à cette question pour correspondre surtout à la réalité de terrain politique.
À la lumière des archives nationales et/ou internationales, les coups d’Etat militaires réussies ici comme ailleurs ont toujours été ceux qui ont bénéficié d’une adhésion volontaire et populaire des forces vives de la nation, qui accueillent favorablement l’action des militaires afin de lui donner une base légitime pour éviter une division de la société, d’autant plus que les hommes en armes sont également des citoyens, une émanation bien stratégique et structurée de la société, une force qui assume aussi bien la mission de défense nationale ou la sécurité intérieure que la régulation de celle-ci pour éviter le chaos, le drame en cas de blocage ou encore la grave division en cas de velléités conflictuelles. L’armée est donc une des forces institutionnelles la mieux organisée des sociétés africaines et qui joue pleinement aussi bien son rôle régalien que ses fonctions assumées.
À l’origine des coups d’Etat au Niger et la tradition perpétuée !
Depuis le premier coup d’État intervenu au Niger dans la nuit du 14 au 15 Avril 1974 sous la conduite du Chef d’Etat-major des armées de l’époque, le Lieutenant-colonel Seyni Kountché et ses compagnons, les putschs réussis bénéficient d’un soutien massif des populations du pays. Bien qu’il dégageait Diori Hamani, un président élu au suffrage universel des Nigériens sous la bannière d’une formation politique, le PPN-RDA, pour ne pas le désigner, toutes les forces politiques et syndicales ont pourtant fait allégeance à l’armée pour donner et conforter une légitimité au pouvoir du conseil militaire suprême (CMS).
Depuis ainsi le premier coup d’Etat réussi au Niger, c’est aussi une nouvelle tradition de soutien aux putschs pour maintenir l’équilibre de la société qui se perpétue depuis 1974 par l’intelligence des forces vives de la nation pour éviter <<la guerre>>. C’est ainsi que tous les leaders Nigériens des forces politiques ont chacun d’une manière ou d’une autre ont fait corps avec des forces de défense et de sécurité pour éviter une implosion à la société nigérienne.
Si cela est un critère de qualification des hommes politiques ou des acteurs de la société civile <<d’intègres>> ou de <<putschistes>>, et bien tous les leaders nigériens seront à la fois des grands <<démocrates>> et des grands <<putschistes>>. L’intelligence politique commande de bien comprendre certes la théorie mais il faut savoir gérer la réalité politique urgemment avec pragmatisme pour permettre à la société d’avancer, de gérer en intégrant les épreuves de la real politique au quotidien.
Ceux qui sont restés dans la théorie ne comprendront jamais qu’on peut gérer avec les mêmes outils des défis politiques différents, et ce, à cause du conformisme dans lequel ils y sombreront durablement. Depuis le coup d’Etat du 26 Juillet 2023, aucune intelligence politique ne s’est fait attendre pour prendre position contre l’avènement d’une guerre au Niger et en appeler de vive voix à une plus grande mobilisation des forces pour faire face à toute agression extérieure, d’où qu’elle vienne.
Le 5e coup d’Etat militaire du Niger : Une affaire de la nation dite <<Laabu Sannino, Zencin Kasa Ne ! >>
Le coup d’État du Général Abdourahmane Tiani a requis le qualificatif ou même le statut << d’Affaire de la Nation >> pour se légitimer du jour au lendemain, au plan interne et externe. Le slogan populaire <<Laabu Sennino, Zencin KasaNe>> a vite pris racine dans les messages des populations mobilisées chaque jour soutenir les forces de défense et de sécurité que la dénonciation des accords de défense militaire du Niger avec la France par le CNSP.
La question de sécurité qui a éprouvé pratiquement toutes les familles Nigériennes, la corruption, la mauvaise gouvernance économique ont vite fait l’unanimité chez toutes les forces politiques pour constituer des priorités nationales largement partagées pour servir à la fois des axes de gouvernance politique inclusive et en même temps des voies de sortie de la Transition. À un défi nigérien, la solution idéale réside dans une inspiration proprement nationale.
Il faut accabler et culpabiliser Issoufou Mahamadou !
Parce que son niveau de leadership au plan national comme international le place au-dessus de la mêlée, et donc à un niveau élevé de responsabilité et de neutralité et l’impose de ne guère pencher en faveur d’un côté ou d’un autre. Il faut dire que dans cette affaire publique délicate, le président Issoufou Mamadou est condamné à l’équilibre, à agir tout en étant à équidistance des belligérants.
Ceux qui voient en Issoufou Mahamadou un simple militant politique et démocrate se tromperont lourdement d’analyse. D’autant qu’en plus de cela, il a été pendant dix ans présidents de la République et après médiateur en Afrique dans les conflits politiques et les crises humanitaires.
C’est dans ces conditions que des acteurs méconnaissant la diplomatie et ses arcanes veulent que l’ancien président nigérien Issoufou Mahamadou sortent dans l’agitation pour condamner et contester violemment l’action du Général Abdourahmane Tiani et ses camarades du 26 Juillet dernier, sans quoi il est le complice des putschistes de Niamey. Après la présidence de la République, Issoufou Mahamadou mène une nouvelle autre vie de diplomate au service du continent africain et sous la bannière des nations unies, de la CEDEAO ou encore au sein de sa fondation éponyme, pour davantage partager ses expériences de leadership avec la jeunesse africaine.
La sanction recherchée !
Ni le recours au tribunal judiciaire des hommes ni le tribunal de l’histoire ni encore celui de la conscience n’est le meilleur recours visé aujourd’hui par les pourfendeurs de l’honneur de l’ancien président Issoufou Mahamadou. Le travail de communication qui entrepris vise plutôt à écorner son image, le vilipender, le violenter, l’exposer, le livrer à la vindicte revancharde de ses adversaires avant de l’abattre de stratégiquement de la scène politique par cette arme, infaillible et silencieuse de la haute communication. (A suivre 1/4).
MOUSSA NAGANOU