Le mouvement Hamzari pour le moment n’a pas de statut juridique officiellement rendu public, donc il est difficile de le définir avec exactitude. Sauf erreur de notre part, au départ c’était une tendance qui avait été créée au sein du parti politique PNDS/TARAYYA, qui avait pour objectif de soutenir le camarade Bazoum Mohamed à l’intérieur du parti.
Cependant, avec l’exclusion du fondateur de cette tendance, le petit frère, Amadou Djidoud, du parti PNDS/TARAYYA, on peut se permettre de dire que cette tendance aurait pour vocation à devenir un mouvement politique ou un parti politique si elle voudrait bien survivre.
À la veille du dernier congrès du PNDS/TARAYYA, qui s’est tenu du 24 au 25 décembre 2022, à Niamey, Hamzari s’est manifesté mais a été vite étouffé par les imminentes voix qui prônent l’unité du parti politique PNDS/TARAYYA. On le croyait enterré, car il ne fait plus de déclarations et de meetings qui prouvent de son existence, depuis la tenue du dernier congrès statutaire du PNDS/TARAYYA. On croyait que les choses sont rentrées dans l’ordre.
À la grande surprise générale de ceux qui l’ont cru enterré, il s’est manifesté récemment, en juin 2023, lors d’un meeting de clarification dans la localité de Malbaza où il a expliqué à ses partisans, les objectifs et le but poursuivis par son mouvement. En résumé le mouvement en gestation se serait fixé comme objectif et but de soutenir le président de la République, Bazoum Mohamed, dans toutes ses actions.
Il semblerait aussi que les promoteurs de Hamzari se préparent à déposer les projets des statuts et règlement intérieur de Hamzari au ministère de l’intérieur en vue d’obtenir la reconnaissance officielle de leur structure. La problématique qui se pose, est-ce qu’un mouvement politique ou un parti politique récemment créé pourrait avoir la meilleure légitimité, la régularité requise, pour soutenir le président Bazoum Mohamed plus que le parti politique PNDS/TARAYYA qui a une grande majorité parlementaire?
En effet, le président Bazoum Mohamed est militant du parti PNDS/TARAYYA, il était président du dit parti lorsque sa candidature aux élections présidentielles avait été proposée et soutenue par le dit parti. De 1990 à aujourd’hui, sans risque de nous tromper, quatre partis politiques dissidents étaient sortis du rang du parti PNDS/TARAYYA, il s’agit du parti PDP/DARAJA, créé en 1995, dirigé par Adji Maina Kirgam, du parti MDC/ YARDA créé en 2009, dirigé par Maître Souley Oumarou, du parti MPN/ KISSHIN/ KASSA, créé en 2015, dirigé par Ibrahim Yacouba, du parti ADR/ MAHITA, créé en 2020, dirigé par le député national, Idi Ango Ousmane.
Trois partis politiques sortis du rang du PNDS/TARAYYA, sont aujourd’hui à l’opposition, le 4ème parti, le MPN/ KISSHIN/ KASSA de Ibrahim Yacouba a rejoint la majorité au pouvoir, il est aujourd’hui membre du gouvernement actuel. La particularité de Hamzari, son président bien qu’exclu du parti PNDS/TARAYYA, se réclame très proche de l’ancien président du Parti, actuel président de la République, le Hamzari semble être en désaccord avec l’ancien président de la République, Isssoufou Mahamadou et l’actuel président du Parti PNDS/TARAYYA, Foumakoye Gado.
Les promoteurs de Hamzari étaient pourtant des grands témoins de toutes les manœuvres et tractations menées par l’ancien président de la République, Isssoufou Mahamadou, pour imposer la candidature du camarade Bazoum Mohamed et de le faire élire président de la République. Le président Bazoum Mohamed, lui même se dit redevable du président Issoufou Mahamadou et que pour rien au monde, il ne se serait séparé du président Isssoufou Mahamadou, son ami et mentor.
La problématique qui se pose à notre jeune frère, Amadou Djidoud, connu pour son courage et sa sincérité dans ses actions, est de savoir, comment il peut combattre efficacement, l’ancien président de la République, Isssoufou Mahamadou, très populaire au sein du PNDS/TARAYYA, mentor et ami du président Bazoum Mohamed, et le Président Foumakoye Gado, président actuel du parti PNDS/TARAYYA, très proche du président Isssoufou Mahamadou, camarade de longue date du Président Bazoum Mohamed ?
La tâche sera difficile pour ne pas dire impossible.
L’initiative nous semble très périlleuse. Il sera difficile d’avoir un pied en dehors du parti PNDS/TARAYYA et prétendre soutenir le président élu sous la bannière et le programme du dit parti. Les grandes décisions sont prises au sein du bureau exécutif du parti.
Les emplois aux hautes fonctions politiques et administratives de l’État sont pourvus à travers une clé de répartition par parti politique et par région en fonction du poids électoral de chaque parti politique membre de l’alliance au pouvoir. Mais le principal parti politique au pouvoir, le PNDS/ TARAYYA a toujours le dernier mot.
Le mouvement Hamzari veut-il combattre cette entente qui nuit souvent à une utilisation rationnelle des ressources humaines et des ressources financières, en vue de faire promouvoir la bonne gouvernance démocratique et économique ?
Le président Bazoum Mohamed se trouverait face à un dilemme si les prétentions prêtées à Hamzari se préciseraient. La nouvelle problématique qui se poserait, est-ce que le président Bazoum Mohamed, pourrait-il cautionner qu’un très proche de lui déclare les hostilités au parti politique qui l’a fait élire président de la République ?
Le linge salle se lave en famille. C’est une modeste contribution d’un simple citoyen. À bon entendeur salut !
ISSSOUFOU BOUBACAR KADO MAGAGI