Ça commence ? Ça se susurre déjà à demi-mots, çà et là, ça s’entend aussi dans les foules bien intéressées !
Mais les Colonels de Bamako ont passé par là, tout comme ceux de Ouagadougou et cela devrait servir à prévenir. Le syndrome de la division ne se cache plus en Afrique, c’est comme une graine de semence, depuis des millénaires les graves décisions empruntent la voie des rumeurs pour finir par se réaliser et se concrétiser au grand jour.
Lescomplotssouterrains, lecancerdespouvoirs !
C’est très tôt après la prise du pouvoir à Niamey par le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) que certains milieux politiques commencent à opposer le Général AbdourahmaneTiani au Général de corps d’armée SalifouMody, celui qui fait office de numéro 2 du CNSP. Au temps du conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) du Général SalouDjibo, ce sont les mêmes types de manœuvres dilatoires qui ont fini par avoir raison entre le Général SalouDjibo et le Colonel Badjé.
C’est pratiquement un syndrome, en particulier pour les régimes militaires que les rumeurs partent d’artifices bien négligeables au départ jusqu’à un imbroglio politique. Pourquoi alors oppose-t-on SalifouMody à Tiani ?
Les leçons de Bamako et de Ouagadougou !
L’avantagepolitiqueque les officiers nigériens possèdent aussi bien sur la situation politique et sécuritaire que sur la réalité du terrain politique est d’avoir réussi leur prise du pouvoir à Niamey après celles des officiers Burkinabè et Maliens. A l’exception près, du contexte des forces politiques dans les autres pays voisins du Sahel, les officiers Nigériens héritent les mêmes types de défis à relever, avec une comparable colère des populations éprouvées par les questions sécuritaires.
Sur les traces des officiers Burkinabé et Maliens, les officiers Nigériens n’ont pas droit aux erreurs, aux graves écarts de décisions et la volonté du véritable peuple. Le Premier ministre Burkinabé avait crié un jour en affirmant que le gouvernement sait bien ce qu’il faut faire et il avait prié les foules à faire ce qu’elles savent faire.
C’est bien évidemment pour couper court aux incitations voire excitations de certaines foules poussant et indiquant les décisions à prendre que le Général AbdourahmaneTiani a dit récemment <<àchacunsontravail, jesuisunmilitairemoietj’aifaitmontravail. Lesjugesaussiferontleurtravailetchacunferasontravail>>, conclut-il à l’issue d’une audience accordée à une délégation des ressortissants nigériens au Togo.
Sans marcher sur des œufs, les officiers nigériens peuvent relever point par point tous les pièges pouvant servir d’embûches contre la marche inexorable du peuple nigérien vers l’acquisition de sa deuxième indépendance ainsi que l’affirmation de sa souveraineté pleine et entière. D’ores et déjà, l’alliance des Etats du Sahel (AES) conclue entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, à défaut de se transformer en fédération peut bien se renforcer et davantage raffermir les liens sociopolitiques et économiques entre les trois États.
Une nouvelle histoiredescomplots !
La nouvelle histoire africaine des complots politiques qui s’écrit aujourd’hui encore au cœur du Sahel tente de documenter les péripéties de la libération des peuples africains et les batailles d’occupation, sinon de contrôle ou de réoccupation de terrain politique par la Métropole française 60 ans après les indépendances proclamées. C’est ainsi face aux nouveaux espoirs politiques que justifie l’irruption des armées africaines sur la scène politique que ces nouveaux complots aussi de leur côté se dressent dans le but de leur mettre en cause.
Au Burkina Faso, au Mali comme au Niger, les différentes forces politiques, chacune de son côté, surtout dans la sérénité doit nécessairement donner le meilleur de lui-même pour aider à sauvegarder la patrie déjà menacée par toute forme d’hostilité au plan interne et de l’externe. Déjà les officines occidentales de production et de diffusion des données dites informatives à caractère nuisible sont abondamment dirigées vers la jeunesse africaine et ce, en vue de lui abreuver à profusion.
Plus besoin de dire à des généraux, qui tiennent le pouvoir déjà de dormir avec un seul œil et veiller et veiller sur l’environnement avec l’autre comme des panthères ! D’autant que la politique est un monde des canidés, des pachydermes, des rapaces, de la puissance et des déchainements des éléments de la nature.
Comme le Mali et le Burkina Faso, le Niger l’un des premiers pays producteurs d’uranium doit résolument s’engager pour la construction d’une centrale nucléaire civile pour en finir avec la dépendance énergétique et l’ouverture des écoles professionnelles dans ce domaine pour accélérer la formation aussi bien en pétrochimie qu’en physique appliquée. Aussi faudrait-il que le Niger réactualise ou accède à sa vraie carte géologique pour découvrir ainsi la réalité sur ses immenses ressources économiques minières et pétrolières.
MOUSSA NAGANOU