La dynamique communautaire est un avantage énorme voire extraordinaire d’un pays en lutte contre le phénomène terroriste du Sahel comme celui du Niger. D’autant que depuis l’inspiration de l’Accord de Banibangou en fin Janvier 2023 par les communautés locales, l’on a remarqué surtout le retour progressif de la paix, d’une sérénité relative aussi bien chez les populations que dans leurs activités de tous les jours.
L’on a remarqué notamment la possibilité de fréquenter les marchés hebdomadaires avec une certaine liberté de circulations des personnes et des biens, sans assez de risques comme par le passé. Éleveurs et agriculteurs expriment surtout leur fierté de pouvoir faire paitre leurs animaux ou cultiver dans leurs champs de millets, de sorgho, de maïs et autres légumes produits dans la région de Banibangou, Ouallam et les villages environnants.
L’impact positif d’un tel Accord entre les différentes communautés dans la région et même dans ses environs avec le leadership avéré des personnalités composant le comité de suivi de cet Accord de Banibangou avait atteint des contrées lointaines du Zarmatarey par ses répercussions bénéfiques. Cette initiative fort louable commence déjà à faire école ailleurs. Ainsi, c’est le cas du canton de Tondikiwindi, qui a décidé de s’en inspirer pour négocier et signer un Accord de paix avec les communautés Arabe, Peul, Touareg et Zarma, le 4 Juin dernier.
Là encore, il faut dire que les communautés ont fait appel à leur désir du vivre ensemble, à la symbiose nécessaire à leur cohésion pour se maintenir plus fortes, plus solidaires et avec pour conséquences bénéfiques pour toutes les populations en présences dans la localité. Des sources sécuritaires concordantes, « le lait manque aux agriculteurs et les céréales manquent aux éleveurs aujourd’hui dans toutes les localités où l’inter échange n’est plus praticable, à cause des conflits violents qui caractérisent les relations ces dernières années ».
C’est à la satisfaction générale que les 4 principales communautés du canton de Tondikiwindi ont accueilli la cérémonie de signature de l’Accord de paix du 4 Juin 2023, en affirmant que cela va permettre de reprendre les activités aussi bien économiques (fréquentation des marchés hebdomadaires) que celles sociales (agriculture et élevage). Le comité de suivi de l’Accord compte 27 personnalités issues des différentes communautés, très respectées de la localité, qui surveilleront son respect en faisant le point au bout de chaque trimestre de l’année.
L’insécurité est une gangrène malheureuse et violente qui n’épargne personne, lorsqu’elle survient. C’est pourquoi, « nous devrons tout faire pour créer les conditions d’assurer le vivre ensemble que nous avons héritées de nos ancêtres et que les plus hautes autorités préservent jalousement pour toutes les générations», a affirmé le ministre de l’Intérieur du Niger, Hamadou Adamou Souley. Il a prôné devant les différentes communautés un changement de comportement, en vue de s’adapter aux conditions de paix et de sécurité dans les localités éprouvées.
Il faut dire également que cette dynamique communautaire pour la paix et la sécurité au Niger est une variante de l’approche holistique de la stratégie antiterroriste du pays de Mohamed Bazoum. D’autant qu’elle a déjà élaboré toute une composante sociopolitique pilotée par la haute autorité à la consolidation de la paix (HACP) dirigée par le général Mahamadou Abou Tarka.
Le Niger est fortement accompagné dans ce combat antiterroriste par un partenariat fort prononcé en matière à la fois militaire et politique, notamment avec l’approche du dialogue communautaire pour une paix durable. C’est ainsi que le centre pour le dialogue humanitaire (HD) aux côtés de la haute autorité à la consolidation de la paix a activement contribué à la facilitation de l’Accord des communautés du département de Ouallam à Tondikiwindi.
Que toutes les populations Nigériennes des zones éprouvées soient ainsi inspirées à seller des accords de paix, à l’image de Banibangou ou de Tondkiwindi qui ont déjà montré la voie à suivre pour renforcer les liens fraternels, communautaires d’antan.
MOUSSA NAGANOU