Le jeu subtil de ceux qui n’aiment pas Mohamed Bazoum !
Derrière le sourire bien visible de ces trois visages de la famille du couple présidentiel nigérien, une famille encore retenue au fond du palais de Niamey, mais on dénie la réalité et laisse s’échapper une division de la grande famille politique de Bazoum, qui produit ses effets et ses conséquences loin au-delà de ce palais. Malgré le symbole fort d’unité renvoyé par l’image de cette famille unie en prison aussi bien par le destin que par une circonstance particulièrement éprouvante du coup d’Etat du 26 Juillet 2023 à Niamey, les partisans s’accusent mutuellement dehors de trahison, de retournement de veste ou encore d’abandon en plein vole, en remettant d’actualité la fameuse déclaration du Premier ministre Malien de Transition Choguel Kokala Maïga.
La chute du régime de Mohamed Bazoum, l’un des plus grands maîtres de la politique nigérienne renversé par le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ouvre le Niger sur une nouvelle Transition politique dont le délai ne saurait excéder trois ans, à en croire le Général Abdourahmane Tiani, l’homme fort de du pays. Après une cinquantaine de jours de silence, le parti socialiste nigérien (PNDS Tarayya) brise celui-ci et affiche sa division au grand jour dans la rue, pendant que le président renversé est encore dans la main de ses tombeurs.
Si le coup d’Etat du 26 Juillet 2023 passe pour être le plus surprenant de l’histoire des putschs militaires au Niger, à cause du contexte politique caractérisé par un soutien diplomatique fort de la communauté des bailleurs au pays de Mohamed Bazoum, au cœur d’un Sahel trouble, il sera également celui qui aura divisé comme jamais cela n’a été le cas par le passé pour le parti du président renversé, ainsi que de la communauté internationale.
Un pays déjà en guerre contre le terrorisme dont le principal parti au pouvoir se fracture au moment fatidique de la menace d’une intervention militaire dévastatrice pour la nation, le risque d’atteinte l’intégrité physique du président Mohamed Bazoum et sa famille, avec un risque de désintégration des forces armées nationales, c’est pourquoi le sens du patriotisme doit vibrer en chacun des citoyens.
Le 5ème coup d’Etat du Niger divise par niaiserie de la réalité des faits le parti au pouvoir, tout comme le 4ème coup d’Etat du pays avait tenté de diviser le MNSD Nassara au pouvoir à l’époque avec le ralliement de Hama Amadou au rang des putschistes du Général Salou Djibo pour se retrouver avec le même PNDS Tarayya dans un même bateau en 2010, le CDS Rahama de l’ancien président de la République Mahamane Ousmane, actuel RDR Tchandji et consorts de la racaille politique nigérienne, comme un panier de crabes.
Ce qui est nécessaire aujourd’hui !
La nécessité pour le Niger repose sur la libération du président Mohamed Bazoum et sa famille. Mais point de le victimiser, au point de croire pouvoir le libérer par le chaos, c’est à dire au moyen d’une intervention militaire des forces armées étrangères sur le sol Nigérien, d’autant que le président Mohamed Bazoum est déjà victime d’isolement avec sa famille politique en division, à cause surtout de la gravité de la fonction présidentielle. On ne demande jamais à un prisonnier son avis, tout comme à un malade avant de chercher à le venir en aide.
C’est sans doute une option suicidaire pour un grand parti comme le PNDS Tarayya déjà au cœur des intérêts multiples au pouvoir depuis 2010 et le pays plongé lui-même dans une guerre sans fin du terrorisme, de la pauvreté et de tous les maux et leurs désastres collatéraux. Privilégier la guerre ou le chaos pour libérer le président Mohamed Bazoum aujourd’hui encore, soit plus de 50 jours après le coup d’Etat, alors que les Nigériens sont calmes même s’ils demeurent actifs, (ils ne sont pas en guerre civile), c’est désespérer totalement l’homme sage encore détenu au palais et pour le moins résistant, est donc résilient, le considéré comme sans aucun autre recours de survie.
Et pourtant, Mohamed Bazoum a une grande famille politique, qui a soutenu aussi bien sa candidature fortement, totalement et entièrement qu’elle a réussi à le porter au sommet de l’Etat, en tant que président de la République élu. Malgré les contestations politiques, les Nigériens l’ont reconnu comme tel, sans rébellion ouverte, avec un conservatisme minoritaire des clichés gardés et exprimés en privé chez certains concitoyens peu représentatifs de la société nigérienne.
L’écrasante majorité des Nigériens veut que le président Mohamed Bazoum entre dans l’histoire par la voie déjà tracée par tous les présidents déchus par l’armée ou par les forces vives de la nation. Le Général Ali Chaibou est le plus grand homme politique nigérien ayant vite compris cet état de fait, caractéristique de la volonté du nigérien.
Ceux qui aiment le président Mohamed Bazoum !
L’histoire a retenu que Ali Chaibou est le premier officier Général de l’année à reconnaître la volonté du peuple de le dégager du palais et céder conformément alors même qu’il avait les moyens de prévaloir d’un certain argument d’autodéfense, mais il avait opté de ne guère enfreindre à la marche de l’histoire. La majorité des militants du parti socialiste comme les Nigériens d’autres bords politiques et d’obédience considèrent que ceux qui aiment le président Mohamed Bazoum doivent privilégier la voie pacifique et non appeler à frapper sur le pays pour le libérer et le réinstaller et ce, au nom d’un idéal démocratique déjà échappé, mais à rechercher certes autrement.
MOUSSA NAGANOU