Même les JO 2024 se tenant au cœur de la France, à Paris ne semblent pas avoir donné la fête aux dirigeants français qui ont l’esprit totalement et entièrement tourné ailleurs vers le Sahel en ébullition de souverainisme et où les populations ont oublié la violence des souffrances liées au terrorisme pour désormais fêter et applaudir leurs libérateurs incarnés sur les personnes du Général Abdourahmane Tiani du Niger, le Colonel Assimi Goita du Mali et du Jeune Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, une presque réincarnation du père de la révolution des années 1980. Des officiers de l’armée totalement décomplexés, qui ne rejettent tout de même pas le bébé avec l’eau du bain, donc la France et les JO à elle confiée, mais conscients des nouveaux enjeux géopolitiques sur la participation de leur pays dans un but exclusivement visant à justifier leur capacité à être sur les mêmes bancs que les bonnes consciences du monde et leurs sorciers de la démocratie et des droits de l’homme, et ce fait ces trois pays de la confédération du Sahel arrivent à créer leur soft power diplomatique à travers leurs athlètes, leurs boxeurs, leurs artistes et donc leurs représentants à ces JO Paris 2024, sans complexe.
Au contraire, c’est une participation des représentants de la confédération des États du Sahel (AES) qui contribue à sa visibilité et invite ainsi pourquoi pas, à la création des nouveaux ensembles géoéconomiques de convergence d’intérêts géostratégiques à l’échelle du monde dont le continent africain change de rôle, en devenant acteur au lieu d’éternel spectateur.
L’Afrique du Sud et la Tunisie qui offrent deux médailles au continent africain dont une en argent remportée par l’escrimeur tunisien Farés Ferdjani et l’autre en bronze arrachée par l’équipe de Rugby du pays de Mandela ne font que renforcer le rôle classique de simple spectateur ou curieux de la scène internationale. Aucune médaille en or, alors que la France, pays organisateur a déjà empoché de l’or comme au jackpot ou au billard, ce sont les aristocrates qui ravissent toujours la vedette face aux néophytes considérés comme des jeunes apprentis sorciers.
Les JO, ce n’est pas des compétitions très éloignées de la politique. D’autant plus que dans les compositions des délégations africaines, la France veille et surveille les stratégies des officiers militaires ayant pris le pouvoir et dont le contrôle des pays concernés comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger troublent le sommeil des dirigeants de la métropole française.
Les dirigeants politiques français deviennent simples spectateurs !
Selon les tractations en cours à travers les dirigeants politiques africains qui acceptent encore de jouer le jeu de semer du trouble en eau profonde en Afrique pour dissuader les dirigeants de la Confédération des États du Sahel à abandonner leur projet commun de construction d’un destin africain de paix, de justice, de prospérité et de sécurité par eux-mêmes et non en comptant sur les autres. C’est pourquoi, au regard des agissements des dirigeants français, qui engagent éditorialistes à plume acerbe contre l’Afrique ou voix nauséabonde pour briser et imaginer un naufrage titanesque aux projets bien viables des officiers militaires du Sahel qui ont eu le culot de penser à libérer leurs pays des assauts de l’impérialisme, exactement comme l’avait imaginé le Général De Gaulle en 1944 avec son appel de Londres sur la BBC pour libérer son pays la France du nazisme allemand et, et, et, c’est pourquoi l’on peut affirmer haut et fort qu’aujourd’hui les dirigeants de l’establishment de la haute politique française sont assis en spectateurs face à des scènes de spectacles des JO qui se déroulent certes sous leurs yeux, mais l’esprit est à ailleurs, en espérant l’échec des souverainistes du Sahel pour jubiler leurs vraies victoires et non pas celles en or déjà empochées dans les salles à Paris aux JO 2024.
MOUSSA NAGANOU
Mouryyaniger.com