Le Niger n’est pas exclu de ce véritable attentat de la désinformation en cours, à l’échelle industrielle visant plusieurs Etats africains et dont certains ont déjà succombé. Si le Burkina Faso, le Mali et la Centrafrique ont déjà succombé à un tel attentat informationnel pour instaurer la violence et le désordre politique dans leurs pays, d’autres pays par contre résistent vigoureusement grâce à la force de leurs institutions politiques et démocratiques.
Le printemps arabe était passé par là, pour balayer les monarchies et autres dictatures. Le Kenya, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger ou encore le Togo sont par contre des Etats qui tiennent et résistent puissamment aux braqueurs à bout portant des tirailleurs pro-russes du Web pour contre et envers tout (coûte que coûte) instaurer le chaos avec du mensonge à grande échelle via les réseaux sociaux.
La guerre informationnelle
«La 3è guerre mondiale a déjà commencé», pour les acteurs du Web au service des sociétés pro-russes, notamment l’internet research agency (IRA) et Wagner (sa filiale des mercenaires), toutes deux, comme d’autres, sont des sociétés gérées par Evgueni Prigogine, le mafieux le plus proche du président russe et qu’on appelle à Moscou « le cuisiner de Vladimir Poutine». Cet oligarque finance et arme des internautes africains à grands frais du Rouble (la monnaie russe), selon plusieurs études des Think-Thank (centre de recherches) et enquêtes journalistes.
Le mensonge est le principal moyen utilisé pour influencer le monde, aujourd’hui. C’est pourquoi une industrie du mensonge est montée de toute pièce pour être dirigée contre un pays et envahir son espace numérique par des faux comptes Facebook boostés et Tweeter partagés en boucle dans les groupes, à travers Whatsapp, cet autre réseau social facilement accessible pour créer, provoquer, répandre et abreuver la foule en espérant fabriquer ainsi un sentiment de psychose imaginaire qu’ils tiennent pour vrai à réaliser ou à imposer à la société réelle, comme un fait évident. En manipulant ainsi les masses, souvent très fragiles, naïves et sans d’autres sources d’informations, elles peuvent croire et paniquer, s’affoler, s’angoisser gratuitement.
Recours à la haute technologie
Les menteurs professionnels ont accédé réellement à la haute technologie de l’intelligence artificielle exploitable à travers la technologie des 5G. Ainsi des faux comptes tweeter, facebook, avec des fausses identités créées artificiellement pour monter des vidéos, pour diffuser et des photos très proches de la réalité en apparence mais qui ne répondent jamais de personne et en accompagnant des commentaires manipulés, publiés à outrance pour provoquer le désarroi des populations.
On crée des visages familiers, des faces bien semblables en apparence, des sourires familiers, presque connus pour nourrir la haine et le mensonge dans un pays. La guerre informationnelle consiste ainsi à fabriquer des faux comptes, des faux profils tweeter, facebook boostés (vendus par publicité) et véhiculés abondamment des faux contenus de messages et de vidéos dans plusieurs groupes.
Objectif : affaiblir les institutions démocratiques et installer les forces du mal pour perpétrer la déstabilisation et instaurer le chaos
La guerre informationnelle est une « arme à destruction massive » au service des acteurs politiques et donc une forme de déclinaison de la vie politique réelle mais amplifiée d’une virulence, d’une violence irresponsable, d’autant qu’elle est dépourvue de toute éthique et de toute déontologie d’exercice ou de mode opératoire. Les acteurs ne peuvent le justifier que par leur faiblesse à occuper l’espace politique dignement, à remporter les élections pour se hisser au pouvoir légitimement par le choix volontaire du peuple.
En s’adjugeant les armes de la guerre informationnelle, ces acteurs politiques visent d’abord à discréditer les institutions démocratiques, les affaiblir, les déstabiliser avant de les abattre et instaurer le chaos politique. Ensuite, la guerre informationnelle vise à se venger de l’échec mal vécu lors des élections, dont la perte n’a jamais été totalement digérée.
Enfin, cette entreprise de désinformations massives emploie des acteurs politiques, ceux de la société civile, des leaders corrompus et visent à sanctionner violemment les populations, le plus subtilement possible pour qu’elles ne comprennent jamais d’où vient le coup. Une sanction subtile qui met les populations en désolation, en errance, les transformant en déplacés, en fugitifs et en refugiés, elles qui n’ont pas voté pour les leaders malheureux.
La solution : Comment s’y prendre alors ?
Difficile mais pas impossible, parce que la République en constante adaptation aux circonstances du temps et les évolutions de l’homme autour de ses nouvelles trouvailles intègre continuellement les reformes nouvelles appropriées et crée les institutions inhérentes à l’épanouissement sociopolitique, économique et culturel. C’est ainsi que les lois antiterroristes, tout comme celles sur la cybercriminalité en Afrique et au Niger ont été en effet adoptées pour prendre en charge des cas pareils.
Mais d’ores et déjà, le gouvernement nigérien a réagi au sujet de la guerre informationnelle basée sur une rumeur de « coup d’Etat » fabriquée, distillée et partagée en boucle à travers les réseaux sociaux, durant tout le weekend du 17 février 2023. Dans sa prompte réaction, le gouvernement nigérien indique que «depuis quelques heures, au Niger, dans la journée du vendredi les réseaux sociaux sont inondés des messages malveillants et de montage d’images grotesques tendant à faire croire à l’opinion nationale et internationale qu’un coup d’Etat a été perpétré au Niger. Le gouvernement de la République du Niger tient à démentir ces mensonges grossiers qui sont distillés à travers des images d’archives.
L’objectif de ces pêcheurs en eaux troubles est de semer la psychose au sein de l’opinion. Le gouvernement de la République du Niger tient à rassurer l’opinion nationale et internationale qu’aucune manifestation n’a été enregistrée dans ce sens.
Le Niger est résolument engagé dans une trajectoire de consolidation et de renforcement des acquis démocratiques. Enfin, le gouvernement de la République du Niger tient à informer l’opinion nationale et internationale que les services compétents de l’Etat ont été déjà instruits pour identifier les auteurs, co-auteurs et complices de ces messages malveillants ». A suivre.
MOUSSA NAGANOU