Le dernier livre que j’ai lu est celui de Sigmund Freud : psychologie des masses, ce livre a littéralement suscité en moi, plusieurs réflexions.
La première fut de superposer le concept de la psychologie des foules de Freud à notre contexte actuel au Sahel. J’ai été subjugué par l’extrême similitude entre les réactions des masses, qui sont relatives bien évidemment, parce que n’existant que sur les réseaux sociaux et qui ne peuvent dans notre réalité se substituer à un sentiment collectif réel et absolu. De ce fait, une analyse de l’état de la situation actuelle, qui à l’épreuve des faits nous fournit beaucoup d’indications sur la réalité de ce qui se passe dans ces 3 pays à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Puis, c’est en toute logique que la deuxième partie de mes réflexions m’a amené à la question du développement dans ce contexte très difficile et quelle en serait l’adéquation ?
1ère partie : Psychologie des masses et réseaux sociaux
Selon Freund, la psychologie des masses est opposée à celle individuelle, car les masses par définition et par expérience obéissent sans grande réflexion et par conséquent sont facilement manipulables. Dans le contexte actuel sahélien extrêmement favorable aux manipulations avec la propension prise par les réseaux sociaux, les masses se retrouvent encore plus facilement manipulables avec la horde de fake news savamment distillées pour sous-tendre les discours populistes, comme ce fut le cas lors de la première moitié du 20ème siècle, avec la propagande faschiste dont Mussolini était la figure de proue.
Le cas du Mali et du Burkina Faso dont la similitude est assez frappante, surtout dans le procédé, est assez révélateur et totalement différent du cas du Niger
En effet, le Mali et le Burkina ont tous les deux subi deux coups d’Etat successifs avec comme raison principale la défaillance de leurs armées dans la lutte contre le terrorisme et comme conséquence la perte de leur souveraineté territoriale sur plus de 70% pour le Mali et près de 50% pour le Burkina au profit des groupes terroristes qui désormais contrôlent ces parties là.
Cette situation extrêmement difficile pour les populations les pousse à se réfugier pour la plupart au Niger qui est devenu leur « terre promise ».
Le Niger accueille près de 70.000 refugiés Maliens, environ 25.000 réfugiés burkinabè et près de 20.0000 réfugiés venant du Nigéria. A cela, il faut ajouter des millions de déplacés internes dans ces pays.
Pendant ce temps, les hommes forts de Kati et de Ouaga sont soutenus par une masse totalement manipulée sur les réseaux sociaux, à coup de propagande souverainiste illusoire et en déphasage radical avec la réalité sur le terrain qui, elle, est malheureusement impitoyable. Par exemple pour le Mali, le nombre d’attaques Djihadistes passera de 295 en 2019 à environs 920 en 2020 faisant plusieurs milliers de victimes (voir graphique: Evolution du nombre des victimes de 2014 à 2022) et c’est pareil pour le Burkina Faso, le Niger a même envoyé un détachement de 150 éléments des forces spéciales des FAN après l’attaque de Seytanga pour sécuriser les populations de cette localité.
Malgré cet état de fait, les juntes du Mali et du Burkina surfent sur un sentiment anti français réel mais sous-tendu par aucune réalité objective.
C’est facile d’accuser la France d’être responsable de ses déboires et de se soustraire aux responsabilités de nos Etats. De plus, la réalité du terrain est implacable depuis bientôt 3 ans au Mali et 2 ans au Burkina. Les terroriste étalent leurs emprises sur un territoire encore plus vaste en faisant des victimes par milliers et des déplacés par centaines de milliers.
La très récente visite avortée pour cause d’insécurité de Choguel Maiga a ANSONGO, sa terre d’origine, prouve que la situation est extrêmement grave en terre malienne.
Le Niger, quand à lui, a opté pour une stratégie pragmatique combinant : recrutement important des FDS, formation adaptée et spécialisée, équipement militaire de pointe, partenariats avec nos alliés, programme de relèvement économique et social des zones touchées par le terrorisme, dialogue permanent entre les communautés pour prévenir les conflits intercommunautaires.
Le résultat est évidemment sans équivoque, le Niger malgré le fait d’être sur plusieurs fronts: frontière Mali, frontière Burkina, frontière Nigéria, frontière Libye, frontière Tchad; tient bien le coup et envisage son avenir avec beaucoup plus de sérénité que ces deux voisins.
2ème partie: développement-démocratie-stabilité politique
Aujourd’hui le Mali et le Burkina Faso sont embourbés dans des transitions, qui ne font que s’allonger entrainant ces pays dans un cycle désolant et sans fin pour les populations.
Aucune perspective de développement, aucun projet structurant, ils ne s’attèlent qu’à la gestion au jour le jour en réquisitionnant l’or d’une société d’exploitation canadienne légalement installée au Burkina par exemple pour boucler la fin du mois, en exigeant l’aide financière aux institutions sous régionales et régionales etc.
Le Niger quant à lui, poursuit inexorablement sa marche vers un avenir radieux avec des grands projets, portés par le président Bazoum, avec une croissance économique à 2 chiffres dans les années à venir portée par le pipeline Niger-Bénin, qui sera à coup sûr un catalyseur pour notre économie ; le Barrage de Kandadji avance à grands pas ; les infrastructures routières, énergétiques, numériques, hydrauliques sont en construction partout au Niger ; le système éducatif en pleine réforme pour le rendre plus performant, l’agro-industrie, la transformation structurelle de notre économie pour l’industrialiser; l’assurance maladie universelle dont la phase pilote dans la région de Gaya est déjà effective et s’étalera au fur et à mesure sur tout le pays etc.
Tout cela, avec des institutions démocratiques fortes. Il est indéniable que la démocratie nigérienne s’en sort de façon remarquable par rapport aux régimes putschistes de Kati et Ouaga.
Aucun développement n’est possible sans stabilité politique, il faut que nos compatriotes qui s’excitent derrière les putschistes comprennent cela, diriger un pays, c’est du sérieux et nous devons soutenir le Chef Suprême des Armées et nos FDS comme un seul homme pour en finir avec cette guerre contre le terrorisme.
Faisons-leur confiance, ils gagneront cette guerre, on subira des pertes, des embuscades, c’est certain mais on se tiendra toujours debout derrière notre Commandant en Chef et nos FDS et croyez-moi la victoire n’est pas si loin.
PS: Avant de commenter demande-toi pourquoi il y’a des dizaines de milliers de réfugiés maliens et burkinabè au Niger et aucun réfugié nigérien dans leur pays.
Dr MOHAMED YASSER
Citoyen du Niger