Les maladies des Chefs d’État ont longtemps été entourées de grands mystères, qui font d’elles des sujets tabous, voire interdits. C’est ainsi que tout au long de l’histoire, les autorités des pays ont préféré garder le silence, voire entretenir un flou artistique autour des informations médicales des présidents de la République considérées comme des secrets d’État.
Cette attitude s’explique par le fait que toute maladie d’un Chef d’État déclarée officiellement serait considérée comme un signal fort d’incapacité à gouverner, qui est envoyé au peuple et ouvre du coup le débat sur la succession. Le risque est de voir des opposants exiger la démission du président, qui n’aurait pas à sa disposition toutes ses facultés.
Mais, contre toute attente au Gabon, le président Ali Bongo a pris le contre pied de cette pratique qui impacte la transparence exigée entre les gouvernants et les gouvernés. C’est ainsi que à l’occasion du 55è anniversaire du parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Bongo a surpris les militants et sympathisants de son parti en s’exprimant sur une probable candidature pour la présidentielle de 2023, mais il a surtout brisé le silence sur son AVC d’octobre 2018.
Le Chef de l’État gabonais avait été victime d’un grave accident cardiovasculaire, il y a de cela cinq (5) ans. Le sujet ayant des conséquences politiques est resté longtemps tabou et gardé secret.
C’est le dimanche 2 avril 2023, devant les militants de son parti, qu’il a abordé le sujet en racontant ce dont il se souvient encore ce jour-là.
C’est les larmes aux yeux, empreint d’émotions que le président Gabonais a relaté les faits suscitant une vive émotion dans les rangs de ses partisans. C’est un véritable coup médiatique réussi par le président Ali Bongo, certainement candidat aux élections présidentielles prochaines, qui se dérouleront dans quelques mois. « Je suis entièrement à votre disposition», avait-il lancé ce dimanche d’anniversaire.
L’émotion est l’élément clé de toute communication réussie dans ce cas, la sincérité émouvante du président Bongo renforcera à coup sûr les liens déjà tissés avec ses partisans avec qui il entend faire même combat, même corps pour se pérenniser au pouvoir.
ABOUBACAR SOUMAÏLA