Abdoul-Aziz Sadou Abass est un jeune étudiant de 26 ans, en biochimie à l’université Abdou Moumouni de Niamey avec comme option, Nutrition. Un jeune vif, curieux mais attentif.
Depuis longtemps, il nourrissait un rêve. Ce rêve est celui d’apporter un jour quelque chose d’utile à la société nigérienne. Une qu’il observe tous les jours, il a fait le constat que les jeunes attendent toujours le soutien des autres pour s’engager dans une initiative.
Ce comportement le gênait personnellement et particulièrement. Dans sa faculté, il observait attentivement l’attitude de ses camarades ainsi que ses enseignants (chercheurs).
Il écoute beaucoup ses enseignants chercheurs. Il aime entendre surtout leurs commentaires au sujet de la société. Leurs critiques l’intéressent particulièrement.
Parce que les enseignants chercheurs émettent des critiques en connaissance des causes. Ils expliquent les choses toujours techniquement, c’est-à-dire à l’appui des arguments solides ou démontrables, c’est à dire des arguments scientifiques.
Abdoul-Aziz Sadou Abass aime entendre les défis que leur lancent les ainés et les enseignants chercheurs pendant les échanges, souvent en plein cours magistral. Absorbé par ses propres réflexions autour des cours dispensés qu’il tente toujours de comprendre au-delà de ce que les professeurs ont expliqué en classe. Ce jeune étudiant essaie plusieurs expériences dans son loisir personnel.
Il tente d’expérimenter toutes les théories apprises en amphithéâtre après les cours. Engagé dans une perspective de lever aussi un défi lancé un jour par un de ses professeurs sur la contribution nulle de la jeunesse au développement, il accentue les recherches autour des synthèses qu’il réalise dans sa chambre transformée en véritable laboratoire pour la circonstance.
Ses expérimentations vont aboutir à la synthèse d’un savon, très mousseux. Il va le garder pendant longtemps pour l’éprouver avec d’autres expériences. Il lit aussi d’autres expérimentations et procède à des comparaisons jusqu’au jour où il rencontre Abdou Saley Abdourahmane, un autre étudiant de 27 ans en biochimie, avec option Nutrition.
Abdou Saley Abdourahmane est aussi un autre étudiant très curieux et enclin à la recherche. Lui aussi a pour loisir personnel, l’expérimentation de ses connaisses en laboratoire.
Il est aussi très avancé dans ses expérimentations. Leur rencontre va provoquer à la fois une synergie et une mutualisation de leurs expériences.
Le résultat final donnera naissance à un savon liquide que les deux jeunes inventeurs Nigériens conviennent à baptiser « Savon liquide ASS ». Le nom est obtenu avec l’association des lettres de leurs propres prénoms et noms.
Abdou Sadou Abbas et Abdou Saley Abdourahmane ont ainsi réussi à synthétiser un savon à composants 100% disponibles au Niger. Ils expliquent que le produit ASS est synthétisé à base d’un composé organique, dénommé le Lauryl sulfate de sodium (NA C12H25SO4 ; M=288,33g/mol.
Il est défini comme un tensioactif sulfaté, un moussant hors pair pour sa capacité à nettoyer les salissures. Cela est combiné aussi à l’eau (H20) et du sel iodé (Na I), ce qui lui apporte une propriété non irritante et lui confère un caractère antibactérien, non halophile.
L’ensemble de ce mélange est stabilisé avec un conservateur, qui sert à protéger le vieillissement et à empêcher la détérioration de la sociabilité, notamment le changement de couleur, d’odeur ou encore de texture. C’est ainsi que d’autres ingrédients qui renforcent la capacité détachante et augmentent le PH acide de ce mélange à un niveau sans risque et du parfum pour préciser la saveur.
Le savon ASS est d’une utilisation simple et facile. Un verre d’ASS pour un seau d’eau à moitié rempli suffit pour les ménages, de sol, de lessive, lavabo et autres.
Précisons à bon escient que les deux jeunes inventeurs produisent ce savon liquide ASS difficilement sur des installations semi-artisanales avec le soutien de quelques clients. Ils ont besoin de laboratoire et du matériel moderne pour réaliser une production à grande échelle et offrir un service d’hygiène et d’assainissement à la population, en s’attaquant à toute la salissure du pays.
Ces deux jeunes inventeurs n’attendent aujourd’hui qu’un soutien du gouvernement nigérien pour non seulement valoriser la compétence de la jeunesse, offrir des emplois à d’autres jeunes et surtout donner une image positive supplémentaire à leur pays, le Niger. A l’heure de la phase cruciale de l’industrialisation du continent africain, cette invention pourrait bien servir à lancer une industrie du savon 100% labélisé au Niger.
MOUSSA NAGANOU