Emmanuel Macron s’est prononcé timidement sur la crise sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo, lors d’une visite officielle dans un pays déchiré à l’Est par la rébellion du M23 accusée d’être soutenue par le Rwanda.
On attendait le président français sur cette épineuse question à l’origine du froid entre les autorités congolaises et celles du Rwanda plus précisément son Chef d’État, Paul Kagame. Récemment, les enquêtes aboutissant à des conclusions concordantes ont convergé toutes vers l’implication active du Rwanda dans la guerre au Congo, plus précisément à travers son soutien sans faille à la rébellion du M23.
Il a fallu attendre le pourrissement avancé de la situation sécuritaire dans ce pays, situation pourtant maintes fois décriée par les autorités du Congo, pour qu’enfin des voix comme celles des États-Unis d’Amérique s’élèvent pour exiger du Rwanda « l’arrêt de ses manipulations » dans cette guerre. C’était un acte majeur qu’avait fait le pays de l’oncle Sam, accusé de garder un mutisme criminel à l’instar des autres pays occidentaux vis à vis de ce crime contre l’humanité qui se déroule au vu et au su d’une communauté internationale « inhumaine » désormais devenue insensible au sort des populations endeuillées, tant que les intérêts égoïstes des multinationales sont satisfaites.
Aussi, les propos d’Emmanuel Macron selon lesquels «la république démocratique du Congo ne doit pas être un butin de guerre ». Macron évite d’accuser frontalement le Rwanda de son implication dans cette guerre contrairement aux États-Unis dont la position ne paraît pas ambiguë.
Si selon le président français, « le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser ». « Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre », les faits liés aux réactions de la France en rapport à cette crise contribuent grandement à nourrir le sentiment anti français, désormais largement répandu en Afrique. Le contexte actuel caractérisé par une culture massive du rejet de la France, entretenue à tort ou à raison par les mercenaires internationaux et locaux d’obédience russe devrait amener l’Élysée à avoir des positions plus tranchées sur des questions d’injustice que vivent les peuples africains. Cela devrait être inscrit au fronton de la nouvelle stratégie de la coopération récemment dévoilée par le président Emmanuel Macron.
Mais les africains à travers surtout l’union africaine ne devront plus compter sur des solutions venues d’ailleurs, si l’aspiration profonde à mettre fin à un quelconque paternalisme constitue aujourd’hui le cheval de bataille de la nouvelle génération dite consciente. C’est donc regrettable que le manque de convergence de conviction des États africains contribue également à la perpétuation d’un tel désastre sur un continent considéré à raison aujourd’hui encore comme étant l’avenir de l’humanité.
ABOUBACAR SOUMAÏLA