Les éléments des forces spéciales de l’armée nigérienne en poste dans la zone des conflits à Diffa réalisent des performances exceptionnelles sur le terrain. C’est sous la bannière de la force multinationale mixte (FMM) que les opérations complexes se déroulent sur le terrain, au plus près des populations éprouvées.
La FMM est une puissante opération des forces spéciales composées des éléments de l’armée nigérienne, camerounaise, nigériane et tchadienne pour faire face aux éléments de l’hydre Boko Haram, sur le bassin du Lac Tchad depuis 2015. Il faut saluer le grand succès des forces spéciales des pays membre de l’autorité du bassin du Lac Tchad, qui ont déjà vaincu ce groupe armé terroriste, en désorganisant sa base vie, celle de ses ravitaillements et l’ont réduit aujourd’hui à des tentatives d’enlèvement, des rapts, d’attaques des pêcheurs et du vol de bétail.
Ayant tiré la leçon de leur échec, les dirigeants de cette secte armée terroriste sont tombés dans un profond conflit de leadership. Le conflit interne qui traverse violemment la secte armée Boko Haram est lié au fait que certains veulent s’allier à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) pour espérer se renforcer, d’autres leaders de la même secte par contre optent pour l’état islamique au grand Sahara (EIGS).
Depuis plusieurs semaines, les combats font rage au sein de la forêt de Sambisa entre les éléments de Boko Harm et les éléments armés de l’EIGS. Des sources concordantes, le rapport des forces est en faveur de l’EIGS et les éléments de Boko Haram ont fui la forêt de Sambisa pour tenter de se refugier dans la forêt du bassin du Lac Tchad.
Les forces spéciales nigériennes aux aguets par leur dispositif aussi bien terrestre qu’aérien ont suivi par des moyens aériens de surveillance la progression des colonnes des combattants de Boko Haram sur des motos fuyant en direction de la forêt du bassin du Lac Tchad. Depuis le Mardi 7 Mars jusqu’au Samedi 11, pendant 4 jours, le professionnalisme des forces spéciales leur imposant d’éviter des dégâts collatéraux lors de la frappe, à cause de la présence des femmes et des enfants, en nombre important.
Précisons que les forces spéciales ont déclenché immédiatement un système de négociation avec les terroristes pour rechercher leur capitulation, leur réédition sans violence pour éviter des morts en sauvant la vie humaine de beaucoup de femmes et d’enfants et ce à travers des émissaires dépêchés de partout dans la région de Diffa. Beaucoup de combattants vont accepter l’offre pour ainsi épargner leurs vies et ceux qui on résisté seront au nombre des neutralisés de cette opération d’une envergure exceptionnellement grande.
Ainsi au terme de cette opération de l’armée nigérienne impressionnante, une trentaine de terroristes ont été neutralisés, quelques 960 éléments terroristes de Boko Haram interpelés dont des femmes et des enfants, leurs vies épargnées. Tous les éléments interpelés en cette circonstance ont bénéficié d’une prise en charge médicale et alimentaire, sans distinction de nationalité.
Une opération aéroterrestre pour le moins réussie d’une main de maître par les forces spéciales de l’armée nigérienne. Les terroristes de nationalité nigériane ont été remis à l’opération Hadin Kaï à Geïdam après être soignés et nourris.
Et plusieurs enseignements sont à tirer de cette importante opération antiterroriste menée du 7 au 11 Mars dans la zone d’intervention de la force multinationale mixte (FMM), d’autant que les forces spéciales sont des militaires bien formés au droit international humanitaire, aux techniques raffinées de combats de terrain, aux techniques de capture de l’ennemi, aux techniques d’humanisation de la guerre, même celle asymétrique et non des tueurs à gage. C’est aussi cela que beaucoup de pays, qui n’ont pas de stratégie antiterroriste efficace ne comprennent pas et surtout ceux qui se jettent dans l’euphorie des juntes militaires ou qui en appellent à l’avènement de celles-ci.
MOUSSA NAGANOU