Lorsqu’on est grand, il faut savoir d’abord tenir sa langue ! Quoiqu’il en soit, depuis le
coup d’Etat du Général Abdourahmane Tiani, le 26 Juillet 2023, un homme est
accablé et placé au centre de controverses gracieusement dans les médias, il s’agit
de l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou pour ne pas le nommer, qui fait
l’objet de vives critiques dans certains milieux politiques, visant même à l’accuser
d’être de connivence avec les généraux au pouvoir à Niamey, en affichant la volonté
de le voir abattu et passé de héros national à zéro, pour ainsi le tirer au stade le plus
bas de sa brillante aura politique !
Il brise le verbe sans user du souffle de sa parole physique et vivante en ces termes
« Je condamne le coup de force et m’oppose à toute prise de pouvoir par la force »
indique son courageux Twitter devenu X et « je suis contre toute intervention militaire
armée également contre le Niger », tranche lapidairement Mahamadou Issoufou
dans la réponse à la lettre du comité du Prix Mo Ibrahim, mais aucune explication ne
convaincra aujourd’hui ceux qui veulent sa tête, parce que son leadership constitue
au-delà de farouche adversité politique, un mur infranchissable contre leur ascension
au pouvoir au Niger.
Seulement, les observateurs de la scène politique nigérienne remarquent que c’est la
seule position politique à l’égard du coup d’État du Général Abdourahmane Tiani fait
l’objet d’une attention particulière, à tel point qu’elle suscite de grandes curiosités,
voire l’insomnie de ses adversaires. Et pourtant, la position de l’ancien président
Issoufou Mahamadou est largement partagée avec la plupart des leaders politiques
du pays comme les anciens présidents de la République Mahamane Ousmane,
Salou Djibo, les anciens Présidents de l’Assemblée nationale Hama Amadou, Seini
Oumarou, les leaders politiques comme Albadé Abouba, Ibrahim Yacoubou etc.
Sans passer par le dos de la cuillère, l’ancien président nigérien explique tenir cette
position du haut de sa propre expérience, ainsi tirée de la gestion du pouvoir pendant
dix ans, aux épreuves de deux mandats quinquennaux au sommet de l’Etat. Il est
démocrate et s’oppose à toute prise de pouvoir d’État par la violence, et comme il
s’était opposé à l’intervention militaire contre la Libye en 2011, ses inquiétudes sur
déstabilisation de la région, « en somalisation du Sahel » se sont confirmées juste un
an après la destruction armée du régime libyen de Mouammar Kadhafi, se
manifestant par l’émergence du terrorisme au Mali, au Burkina Faso et au Niger, en
aggravent la situation sécuritaire déjà précaire et préoccupante.
Mahamadou Issoufou explique être sur les pistes de sortie de crise par une solution
négociée, lorsque les décisions des dirigeants de l'organisation communautaire
régionale Ouest africaine (CEDEAO) d’embargo total contre Niamey, assorti d’une
intervention militaire armée contre le pays sont venues compromettre toutes les
chances de dialogue, de médiation et donc la voie de négociations. D’autant plus
qu’il est contre toute intervention armée pour fut-elle rétablir un régime démocratique.
Une fixation sur la position de Mahamadou Issoufou !
La principale raison pour laquelle une certaine opinion nationale défend mordicus
l’idée de la connivence des acteurs du coup d’État avec l’ancien président
Mahamadou Issoufou, est que celui-ci a incarné pendant dix ans au pouvoir un
leadership omniprésent et omnipotent sur toutes les question d’intérêt international
comme la paix, la sécurité, le développement et la coopération. Et son plus grand
succès a été celui d’avoir relevé le défi de réaliser la première alternance
démocratique au Niger, depuis plus de soixante (60) ans d’indépendance.
Cette prouesse politique à mettre indéniablement sous son actif au Niger lui a
auréolé du pouvoir de passer pour celui qui est l’Alpha et l’Oméga de la stabilité
politique au Niger, grâce à son leadership évident sur les grandes questions de
l’actualité internationale tels la gouvernance, sécurité et le développement, à telle
enseigne qu’en plus du Prix Mo Ibrahim, Mahamadou Issoufou a fait l’objet d’une
dizaine d’autres consécrations aux Mérites à l’échelle internationale.
Et Mahamadou Issoufou révèle !
L’avantage de l’interpellation du comité du Prix Mo Ibrahim sur sa position est de
permettre à l’homme (Mahamadou Issoufou) de se libérer aussi et de se défouler du
poids de certains secrets sur la stabilité de son pays durant les dix ans de ses deux
mandats présidentiels constitutionnels. À ceux qui pensent qu’il a reçu son
leadership sur un plateau d’argent servi à sa bonne volonté, Mahamadou Issoufou
révèle à l’opinion publique nationale et internationale avoir déjoué quatre (4)
tentatives de coups d’Etat dont la première tentative a eu lieu en Août 2011, soit cinq
(5) mois seulement après sa prestation de serment à la tête de son pays, la 2 e en
Décembre 2014, la 3 e en Décembre 2019 et la 4 e enfin, le 30 Mars 2021, soit à deux
jours de l’investiture de son successeur au pouvoir Mohamed Bazoum, pour ne pas
le nommer.
MOUSSA NAGANOU
(mouryyaniger.com)