La fronde sociale contre un éventuel 3è mandat du président sénégalais Macky Sall vient de se matérialiser par la création d’un nouveau mouvement politique dénommé le F24 qui ratisse large en fédérant en son sein près de 120 organisations. Ces forces politiques sont issues du milieu politique et associatif et sont déterminées à faire échec au projet d’un 3è mandat du président sénégalais, jugé illégal et illégitime.
Perçue comme une véritable escroquerie politique, la volonté du président Macky Sall de briguer un 3è mandat renvoie curieusement au même contexte de crise sous le président Abdoulaye Wade qui avait été combattu par l’actuel président sénégalais. Le F24 déballe déjà un pan de son plan d’action avec une entrée en matière le 12 Mai 2023 prochain par une grande mobilisation projetée contre une candidature jugée anticonstitutionnelle de Macky Sall, selon eux.
C’est un tournant décisif pour l’avenir de l’opposition sénégalaise et par dessus tout, celle de la légendaire démocratie au pays de la Terranga, d’autant plus que c’est la première fois qu’un mouvement arrive à fédérer un nombre aussi impressionnant de partis de l’opposition contre le président Macky Sall. Par ailleurs, l’érection d’un tel mouvement a lieu dans un climat délétère à l’origine du procès de l’opposant Ousmane Sonko qui devait être jugé en appel le lundi 17 Avril mais qui a été renvoyé au 8 Mai 2023 prochain.
Les mois à venir sont déterminants pour la vie politique sénégalaise et pour le président Macky Sall dont le sort politique est désormais lié à un rapport de force inévitable entre les pouvoirs publics et le déferlement de la rue à l’instar du président Abdoulaye Wade qu’il avait combattu et réussi à éjecter du pouvoir, grâce à une mobilisation générale comparable à celle du F 24 !
Après Ousmane Sonko, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck vient d’imposer le principe démocratique à Macky Sall, en annonçant sa candidature et en affirmant que le président sortant n’en plus le droit ! Le système démocratique doit être un droit essentiel accessible et jouissif effectivement pour tous en Afrique et également comme une obligation à le faire respecter.
Et la question de 3è mandat ne pas être regardée et appréciée comme un débat de légalité et encore moins comme une opportunité mais exactement comme un délit de tripatouillage constitutionnel, à sanctionner sans faiblesse. Aucun président ne doit passer par des moyens superfétatoires ou encore des subterfuges liés aux opportunités de son mandat constitutionnel normal pour briguer un 3è mandat sans discontinuité à la tête d’un État africain.
MOUSSA NAGANOU