Les autorités militaires des deux pays victimes collatérales du terrorisme dont le Niger et la Côte d’Ivoire maintiennent les cordons de la coopération technique militaire pour des actions antiterroristes coordonnées voire mutualisées et ce du fait de l’incapacité des deux juntes militaires burkinabè et maliennes à contrôler l’effectivité de leurs territoires. Cela se passe sous les instructions des présidents nigérien et ivoirien.
Si le président Alassane Ouattara a maintenu des contacts (indirects) avec le jeune capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso à travers son chef d’Etat-major, le président nigérien Mohamed Bazoum aura depuis longtemps quant à lui insister à ce que les opérations militaires conjointes engagées au temps du colonel Paul Henri Damiba à la zone des trois frontières à travers TAANLI 1, 2 et 3 soient maintenues et se pérennisent, en vain. Jusqu’au 25 Avril 2022, la phase 3 de l’opération conjointe TAANLI entre le Niger et le Burkina Faso était en cours à la zone des trois frontières, en vue de capitaliser les expériences de TAANLI 1 et 2 par les officiers de deux Etat-major burkinabè et nigérien.
TAANLI, qui signifie «cohésion ou union» en langue Gourmantché témoigne aussi de l’excellence de la coopération militaire entre le Burkina Faso et le Niger, tout comme les résultats obtenus dans son objectif de sécurisation des populations et de leurs biens dans la zone des trois frontières.
L’Etat-major de l’opération conjointe basée à Dori à l’époque avait réussi à coordonner la manœuvre des unités tactiques burkinabè et nigériennes engagées sur le terrain. De deux pays, plusieurs unités terrestres avaient été engagées ainsi que des aéronefs de surveillance et de combat avaient été mobilisés, ainsi que des actions civilo-militaires pour soulager les populations locales ayant permis par exemple d’acheminer près de 200 tonnes de vivres dont du sucre, de l’huile, du sel, des céréales et des lots importants de médicaments remis aux localités de la zone d’intervention de l’opération TAANLI 3.
Un bilan fort appréciable avait été réalisé par l’opération TAANLI et ses trois phases déclinées en TAANLI 1, 2 et 3.
Depuis l’arrêt de cette opération TAANLI, la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour du côté Burkina, du fait de l’absence des forces de défense et de sécurité burkinabè et maliennes sur la zone dite des trois frontières. Par contre avec le Mali, le Niger n’a jamais réussi à réaliser une opération militaire conjointe et ce malgré l’engagement des autorités nigériennes.
« L’opération a été nommée Mali Béro. Le concept d’opération avait été défini. Chaque pays devait générer d’eux (2) bataillons. Une planification a été faite par les deux (2) armées. Le Niger a déployé ses deux (2) bataillons, le Mali jamais et cette opération commune n’a pas eu lieu finalement ! Même au plus fort moment du G5 Sahel le Mali n’a jamais été capable de générer ses bataillons à plus forte raison les déployer ».
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MOUSSA NAGANOU