Malgré la forte délégation malienne conduite par le sulfureux Premier ministre de la Transition malienne, Choguel Kokala Maïga séjournant en terre burkinabè pour une visite de trois jours, dite d’amitié et de travail, il n’en demeure pas moins que les deux juntes militaires s’isolent gravement de la région Ouest africaine, même en se rapprochant ! Malgré la montée en puissance des groupes terroristes, qui occupent de plus en plus de terrain dans les deux pays, les dirigeants putschistes excellent dans le discours de mépris de la coopération sous régionale du Sahel et même régionale Ouest africaine, sachant bien évidemment qu’ils ne peuvent pas continuellement à eux seuls pouvoir tenir tête à ces groupes armés terroristes.
Les groupes terroristes ont déjà pénétré les côtes du Golfe de Guinée, notamment au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire et au Ghana. La forêt du parc national du « W » entre le Niger, le Bénin et le Burkina Faso constitue depuis fin 2021 déjà, un gîte naturel pour les groupes armés terroristes, qui écument les routes des villages environnants et pratiquent des incursions meurtrières dans la région.
Choguel Maïga dira à qui veut l’entendre que les attaques répétitives que leurs deux juntes vivent actuellement sont liées à leurs choix, à leurs options politiques. Des choix politiques, qui ne plaisent pas aux pays de la sous région et implicitement à la France, avant d’inciter son homologue burkinabè Apollinaire Kielem de Tambela de tenir bon, puisque ce sont des « épreuves passagères ».
Il s’écriera qu’aucune armée étrangère ne viendra combattre à leur place, sans pour autant préciser l’exception à lui consentie à l’arrivée de l’armée des mercenaires russes de Wagner au pays des Goïta du Mali et de forts soupçons au pays des Traoré du Burkina Faso. Le Premier ministre malien de Transition, Choguel Kokala Maïga y a profité de son statut d’invité d’honneur du festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) pour galvaniser la junte burkinabè à proclamer haut et fort à qui veut l’entendre la justesse de ses options sécuritaires.
Dans cette cérémonie de mélange de genres, dite aussi d’échanges d’expériences entre la cinquantaine de membres de la délégation malienne et les officiels burkinabè, le recrutement de 5 000 soldats a été annoncé pour lutter « efficacement » contre le terrorisme. Entre les annonces à caractère publicitaire et la réalité de terrain de la lutte contre le terrorisme, le fossé est déjà grand et continue de s’élargir impunément au Burkina Faso et au Mali.
Les juntes burkinabè et malienne doivent cesser leurs coups de Com’ médiatiques sur des salons présidentiels et rejoindre le terrain destiné à la noblesse guerrière et militaire pour éloigner le mal terroriste. D’autant qu’on a besoin des autorités élues plus représentatives et plus proches des populations pour appliquer des stratégies diversifiées, éprouvées, légitimes, qui privilégient surtout des solutions endogènes.
MOUSSA NAGANOU