Chérubin Okendé avait démissionné du gouvernement de Félix Tishekedi, il y a de cela 7 mois, c’est-à-dire en Décembre 2022. L’opposant et ancien ministre de transport, Chérubin Okendé proche de Moïse Katumbi a été retrouvé mort le jeudi 13 Juillet 2023 à Kinshasa, le corps criblé de balles.
Sans conteste, l’homme politique a été froidement assassiné. C’est le signe d’une violence sans précédant qui vient d’être exprimé ainsi par la vie politique congolaise, à travers l’assassinat d’un ancien ministre, qui a choisi de militer contre le président Tishekedi.
Le corps de l’opposant Chérubin retrouvé dans la rue, criblé de balles tel un vulgaire individu était encore logé dans le siège de sa voiture laissé là par ses tortionnaires. Une situation qui jette une tache noire sur la vie politique et du coup porte un grave discrédit sur la démocratie congolaise et ses institutions, d’autant que Chérubin s’était rendu Mercredi à la Cour constitutionnelle, l’institution garante des lois d’une République digne de ce nom.
Cet assassinat n’est pas sans ramener fraichement à la mémoire l’assassinat du Premier ministre Patrice Lumumba, aussi enlevé et froidement abattu par ses tortionnaires dès le lendemain de l’indépendance du Congo, alors appelé Zaïre. Est-ce le Congo de Félix Tishekedi renoue encore avec les anciens démons du crime politique ?
Comme si toutes les violences, les souffrances vécues par les populations avec les exactions des rebelles M23, les Baniya Mulingué, les groupes armés, l’arène politique congolaise s’exprime encore avec le crime. Cet assassinat traduit au-delà de la tragédie, la défaillance d’une classe politique congolaise à cours d’idées fertiles pour alimenter et nourrir un débat fécond à l’émergence d’expression du dialogue, en vue de construire une société de paix, où les citoyens lambda peut espérer vivre et prospérer lui-aussi mais qui visiblement explorent la mort pour régler ses différends.
Le gouvernement s’est indigné de l’assassinat de l’opposant et « tout en condamnant cet acte odieux, a instruit tous les services de sécurité de faire diligence pour une enquête minutieuse afin de faire la lumière sur cet acte inadmissible ». Il est à noter que c’est dans un contexte de tension électorale essentiellement portée sur la contestation du fichier électoral que vient s’ouvrir une page sombre de l’histoire de la RD Congo, en rappelant le très accablant souvenir de l’assassinat de Patrice Lumumba.
Cet assassinat risque de renforcer les tensions entre pouvoir et opposition au Congo, d’autant plus que Chérubin Okendé en tant que démissionnaire du gouvernement de Félix Tchisekedi par loyauté à son mentor Moïse Katumbi, connu pour son opposition tranchée vis à vis des autorités de Kinshasa.
MOUSSA NAGANOU