C’est en principe ce jeudi 19 janvier 2023 que reprend, au tribunal militaire, le procès des militaires impliqués dans la tentative du coup d’Etat opérée dans la nuit du 30 au 31 Mars 2021. Entamé le 13 Décembre dernier, le procès avait été par la suite suspendu, le temps pour la Cour constitutionnelle de se prononcer sur une exception soulevée par les avocats des présumés putschistes.
Saisie par la procédure d’urgence en pareille circonstance, la Cour Constitutionnelle a tranché rejetant la requête des avocats des présumés putschistes.
Il faut noter qu’à l’ouverture du procès, le 13 décembre 2022, le capitaine Sani Gourouza, cerveau de ladite affaire avait reconnu les faits. Les faits sont les suivants : Dans la nuit du 30 au 31 Mars 2021, c’est-à-dire à 48 heures de l’investiture de Mohamed Bazoum élu président de la République du Niger pour un mandat de 5 ans, un groupe de militaires à la tête duquel se trouvait le capitaine Sani Gourouza a tenté de renverser le régime du président Issoufou Mahamadou qui s’apprêtait à passer le témoin à son successeur.
Cette aventure fut stoppée grâce à la vigilance et la perspicacité de la garde présidentielle. Mais le capitaine Gourouza avait réussi à prendre le large vers les pays côtiers, avant d’être appréhendé quelques semaines plus tard par les autorités béninoises et remis à leurs homologues du Niger.
Pour autant que le capitaine Sani Gourouza soit passé aux aveux, il reste encore des zones d’ombres à éclaircir, d’où l’intérêt de la poursuite du procès. Quelles sont les motivations de cette tentative du coup d’Etat ? Le capitaine Sani Gourouza a-t-il agi seul ? Ou était-il à la solde des commanditaires ? Quelles sont les rôles et responsabilités de ses compagnons d’infortune ? Autant de questions et bien d’autres qui trouveront certainement des réponses à l’issue de ce procès.
Cette tentative du coup d’Etat dans la nuit du 30 au 31 Mars 2021 n’est pas la première affaire contre le régime d’Issoufou Mahamadou. Le 18 décembre 2015, le projet d’un coup d’Etat avait été mis à nu par les autorités nigériennes. Et plusieurs militaires, parmi lesquels le Général Salou Souleymane (Chef d’Etat-major de l’armée de l’Air au moment des faits), avaient été confondus à l’issue d’un procès, qui s’était déroulé au cours de l’année 2018. Bien avant d’autres projets du même genre furent découverts et démantelés avant que leurs auteurs ne passent aux actes.
OUMAROU KANE