Le Nigéria confirme et conforte son ancrage institutionnel démocratique dans ce grand pays pouvant désormais porter la fierté et les espoirs du continent africain, en plus de son statut de géant de l’économie régionale, pour respirer aussi l’air paisible de la démocratie avec ses cinq présidents élus au suffrage universel depuis Olusegun Obasanjo. Ainsi Obasanjo, qui ouvre le bal et suivis ensuite par Umaru Yar Adua, puis Goodluck Jonathan, Muhamadu Buhari et aujourd’hui encore l’élection d’Asiwaju Bola Ahmed Tinubu vient couronner l’architecture démocratique du Nigéria dans le landernau politique continental.
Le nouveau président élu, Bola Ahmed Tinubu est Yoruba, un grand homme d’affaires, réputé pour son ardeur et son intelligence dans la réalisation économique. Son élection servira pour quelque chose également dans le principe de l’alternance profonde même au plan sociologique entre les différents groupes ethniques du pays.
En confirmant sa popularité à travers son record dans ce grand pays de plus de 200 millions d’habitants, le nouveau président Bola Ahmed Tinubu a certainement été élu par au moins les 2/3 des États sur les 36, conformément à la loi électorale. En plus du suffrage populaire disputé entre les candidats, où, il faut remporter 25% de l’électorat, il est également nécessaire de gagner l’élection dans au moins 24 États sur les 36 et donc les 2/3 pour être élu effectivement et être confirmé président au Nigéria.
Abuja étant la capitale fédérale du pays, elle n’est pas comptabilisée comme un État à part entière, même si son résultat s’affiche au 37è rang au bas du tableau. Les candidats se disputent également le score pour engranger des voix du vote populaire.
Les défis du nouveau président élu
Bola Ahmed Tinubu est certes bien connu au Nigéria comme un opérateur économique de grands talents, mais il reste à savoir s’il peut le confirmer en le traduisant politiquement sur le terrain de la gouvernance (politique). Car il hérite de multiples crises économiques, monétaires, sociales et sécuritaires beaucoup plus d’ailleurs que ses prédécesseurs Goodluck Jonathan et Muhamadu Buhari, lui-même.
Dès son investiture, Bola Ahmed Tinubu doit faire face à la crise de la reforme du NAÏRA, du chômage de la jeunesse, des questions de sécurité liées à la secte islamiste Boko Haram, la crise des hydrocarbures, bref la crise au plan des affaires etc. Les observateurs critiques du régime de son prédécesseur affirment déjà qu’il a un héritage « empoisonné ».
MOUSSA NAGANOU