Les très graves sanctions prises par la CEDEAO contre le Niger, suite au coup d’Etat du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) suscitent diverses réactions au sein des acteurs des forces vives de la nation. Ces différentes sanctions interpellent la conscience de tous les citoyens nigériens et panafricains à l’union des compétences.
Le CNSP doit rechercher et retrouver toutes les compétences nationales pour les utiliser pour la reconstruction d’un Niger uni et prospère. Il faut tout d’abord dénoncer l’excès constaté dans les sanctions infligées au Niger par la CEDEAO.
La rupture abusive du contrat de fourniture d’électricité au Niger par le Nigéria ne devrait en aucun cas, même en période de crise comme c’est le cas actuellement intervenir pour rien au monde. Parce que le contrat de fourniture entre la NIGELEC et la société de production, de vente et de fourniture MAINS TREAM (TCN) du Nigéria a prévu tous ces cas de figure pour maintenir la fourniture comme étant son devoir absolu de maintenir ce service vital de fourniture d’électricité de manière ininterrompue.
Mais d’ores et déjà, le CNSP peut activer rapidement un comité de négociation pour faire respecter ce contrat de fourniture d’électricité pour sauver les services sociaux comme les hôpitaux, les activités économiques des populations, les masses laborieuses innocemment et injustement frappées par la colère du vieux Tinubu. Le CNSP doit vite créer et engager un comité de négociation associant la Commission mixte nigéro-nigériane, l’agence judiciaire de l’Etat, la NIGELEC et d’autres compétences nationales pour rétablir l’électricité dans les meilleurs délais, surtout que la NIGELEC est même à jour des paiements de ses factures dans le cadre de ce contrat d’achat de l’énergie électrique.
Aussi, la nomination au poste des gouverneurs des forces de défense et de sécurité dans leur diversité traduit à suffisance la volonté du CNSP à prendre à bras le corps la question sécuritaire dans les huit (8) régions du pays. La pluridisciplinarité dans la nomination des gouverneurs des régions rassure de l’engagement de nouvelles autorités à combattre les groupes armés.
Cela pourra vite permettre au retour des déplacés dans leurs villages pour cultiver les champs abandonnés, ainsi que la réouverture des écoles et des centres de santé intégré dans les meilleurs délais et ce, en vue de vite permettre la libre circulation des personnes et des biens.
La levée rapide du couvre-feu est une mesure salutaire pour permettre aux populations de vaquer à leurs occupations socioéconomiques.
Le CNSP devrait vite engager des équipes de surveillance des prix des denrées de première nécessité dans les différents marchés, afin de contenir l’inflation et les manipulations diverses. Instruire les différents secrétaires généraux des ministères à agir avec toutes les diligences nécessaires à assurer la continuité des services publics pour le plein épanouissement des Nigériens.
Il faut encourager les forces de défense et de sécurité moralement et financièrement. Car au Niger, un soldat gagne moins du SMIG alors qu’il met sa vie en danger tous les jours pour assurer la protection du pays et des citoyens.
Aussi, il faut rappeler aux africains que l’histoire a de la mémoire, parce que le Nigéria est mal placé aujourd’hui pour engager ses militaires à combattre des nigériens lorsqu’on sait que des évènements restent encore vivants et frais dans la mémoire des militaires et hommes politique du Nigéria sur la position du Niger du président Diori Hamani à propos de la très grave guerre du Biafra. Le président Diori Hamani a été l’un des plus farouches chefs d’Etat et opposés à la sécession du Nigéria, un pays frère.
Il faut saluer et savoir reconnaitre l’appui des voisins Maliens, Burkinabè, Guinéens, Tchadiens, Mauritaniens et Algériens à juste titre. Avec le départ volontaire des français de notre pays, il y a lieu de trouver des compétences nationales pour les remplacer dans les postes qu’ils occupaient dans les entreprises.
Il faut remarquer que malgré l’adversité, les leaders d’opinion du pays ont montré que l’intérêt supérieur du Niger est au dessus des considérations personnelles égoïstes et malsaines, au regard des menaces de la CEDEAO.
Quelle que soit la situation difficile dans ce monde, le dialogue et la voie diplomatique sont les mécanismes qui s’imposent toujours. Donc, le Niger doit rester uni en avançant dans l’accomplissement de son histoire glorieuse et dans la diversification des partenaires techniques et financiers pour l’épanouissement de son peuple.
Dr MOUKIMOU ABOUBAKARY MOURANA
Observateur de la scène politique et président de l’association des experts agréés (ANEXA) et de l’ordre des experts et compétences pour le développement de l’Afrique (ODECA Continental).