La position pragmatique de la diplomatie américaine conforme à la réalité de terrain, en demandant
Niamey d’ouvrir les vannes d’un espoir de dialogue rapidement avec l’organisation communautaire
Ouest Africaine (CEDEAO) pour vite sortir de la crise politique, dont le Niger est même père
fondateur mais subit aujourd’hui les affres de celle-ci, depuis le coup d’Etat du 26 Juillet 2023.
Malgré la suspension du pays du Général Abdourahmane Tiani des financements de 400 millions de
dollars concernant le programme dit de la croissance et des opportunités économiques en Afrique
(AGOA), les États-Unis d’Amérique maintiennent tout de même leur programme humanitaire ainsi
que la coopération militaire avec Niamey pour garder leur base de drones militaires avec quelques
1300 soldats au Niger.
A la suite des États-Unis d’Amérique, le conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’union Africaine
engage l’organisation continentale et ses membres à aider le Niger à sortir de crise politique, en
dépêchant rapidement une mission de terrain les prochains jours au pays du Général Tiani afin de
mieux identifier et comprendre les domaines sensibles dans lesquels il faut vite intervenir pour
trouver des solutions. C’est tout en réitérant ses condamnations de principe que l’union africaine
entend s’impliquer pleinement dans la recherche active des solutions à la crise politique nigérienne,
en passant aussi bien par des mécanismes informels utiles que par de voies officielles.
Même si les autorités militaires nigériennes n’ont pas encore répondu à cette proposition de l’union
africaine, c’est quand même une belle opportunité qui s’ouvre au Niger et que les Généraux de
Niamey ne doivent pas néglige, en usant de la souplesse d’un sportif se saisissant d’une balle au bon.
Il faut dire que l’union Africaine tente de sortir de sa torpeur habituelle, de son obsolescence de tout
les temps pour ainsi prendre à bras le corps les crises du continent africain comme une opportunité
de tester l’efficacité de ses outils diplomatiques et de médiation pacifique, en tant qu’organisation à
dimension continentale, surtout lorsque les organisations régionales comme la CEDEAO ou la CEAC
expriment leurs limites dans la gestion des graves crises politiques, qui le Sahel et plus largement
l’Afrique de l’ouest. Au lieu que plusieurs crises politiques et sécuritaires éclatées au Sahel et en
Afrique de l’ouest servent d’expérience de base aux organisations communautaire pour éprouver
leurs mécanismes de résolution des crises, la naissance de celles-ci a plutôt démontré l’insuffisance
des organisations étatiques régionales.
L’union africaine, tout comme les États-Unis d’Amérique demandent au Niger de rétablir le
mécanisme du dialogue inclusif interne et d’ouvrir la médiation avec l’organisation communautaire
Ouest Africaine (CEDEAO), en vue de d’entendre sur un chronogramme clair et aux contours précis
de sortie de crise. Le rétablissement du pluralisme politique et l’épanouissement des droits de
l’homme au Niger conditionné par les États-Unis pour ouvrir les vannes de ses finances se trouvent
être également une opportunité pour le pays du Général Tiani de permettre à toutes les forces
politiques de participer et/ou de pouvoir contribuer efficacement aux travaux du conseil consultatif
national (CCN) et surtout faciliter une Transition politique apaisée. Les leaders politiques nigériens
attendent également que la suspension des activités des partis politiques soit levée pour pouvoir
directement apporter leurs contributions au conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP),
ainsi les exigences de Washington et de l’union africaine rencontrent fort opportunément les intérêts
politiques et socio-économiques du Niger dans la mesure où cela passe par une option pacifique et
de dialogue.
MOUSSA NAGANOU