Le scrutin législatif organisé par la commission électorale nationale indépendante du Niger (CENI), le Dimanche 18 Juin 2023 à travers la diaspora nigérienne en vue de pourvoir l’Assemblée nationale de cinq (5) députés au titre de la 9è région du pays est révélateur de plus de renseignements au plan politique et stratégique pour les observateurs de la scène politique. En dehors de la volonté manifeste voire la préoccupation du régime en place de combler le vide législatif de la 2è institution de l’Etat (Assemblée nationale), les partis politiques de l’échiquier nigérien ont exprimé une attitude qui doit être décortiquée pour l’éclairage de la lanterne des citoyens.
Avant de revenir sur le cas spécifique de la principale force politique de l’opposition nigérienne, le mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden Lumana-Africa), il faut dire que les grandes formations politiques dont le parti socialiste au pouvoir, ses principaux alliés MPR-Jamhuria, MNSD-NASSARA, CPR Ingantchi, MPN Kishin-Kassa ou encore ANDP-Zaman Lahiya et ses autres alliés d’une certaine zone ont affronté ce scrutin en ordre dispersé. Ce qui ne s’explique pas, au regard de la grande expérience acquise depuis longtemps des partis politiques et parait de ce fait intolérable.
Pourquoi les partis membres de la majorité incapables d’obtenir un député à la diaspora n’ont pas apporté leurs suffrages au principal parti au pouvoir ? Pourquoi chaque allié au sein de la majorité connaissant bien le rapport de force sur le terrain a pourtant tenu à présenter un candidat au lieu de renforcer la majorité, en renforçant l’alliance déjà nouée avec le PNDS ? Pourquoi les candidats du PNDS n’ont pas obtenu le soutien directement des partis alliés ?
A la lumière de ces questions dont chaque parti politique nigérien connait déjà réellement son poids politique aussi bien sur l’échiquier national qu’au niveau de la diaspora, un tel gâchis n’était pas nécessaire pour la mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) au pouvoir. Aussi, les partis politiques de l’opposition déjà en léthargie ont opté pour la même chose de leur côté.
Les formations politiques, qui ont réussi difficilement à obtenir un siège de député national aussi se présente à la diaspora pour faire de la figuration inutile. Même si l’on retire sa candidature au profit d’un autre candidat dans le but de renforcer une alliance politique, cela n’empêchera pas d’aller battre campagne pour profiter d’un tourisme sanitaire (déplacement de santé) et de retrouvailles dans la convivialité à la diaspora, n’est-ce pas honorable Hamidou Tchiana ?
Inutile d’aller tester ses forces de frappe sur un terrain sur lequel on connait bien ses propres forces et faiblesses. Un constat valable pour toutes les forces politiques du Niger, même si d’autres entendaient faire une démonstration de force dans leur propre camp voire un règlement de compte, d’autant qu’elles sont toutes parties sur le terrain de ce scrutin législatif partiel de la diaspora en ordre dispersé.
Les lieutenants de Hama Amadou expriment leur mainmise sur Lumana-Africa !
Soupçonnés depuis longtemps d’être en désaccord avec leur mentor Hama Amadou, l’autorité morale, les lieutenants trônant à la tête du parti Moden Lumana-Africa, le député Soumana Sanda et le député-maire Oumarou Moumouni Dogari ont crevé l’abcès avec le rejet de la candidature de Younoussa Ali au Ghana, candidat du mentor, Hama Amadou et autorité morale du parti. De l’avis de plusieurs militants du parti, la léthargie déjà observée au sein du Moden Lumana-Afria s’explique largement par la divergence d’intérêts politiques et de vue des lieutenants de Hama Amadou avec leur mentor, déchu de la tête du parti et désigné comme autorité morale.
Hama Amadou parti pour des soins à Paris en confiant la maison, c’est-à-dire le parti à ses lieutenants, ces derniers ont profité pour réaménager la maison à leur propre guise, en gardant définitivement les clefs. Aujourd’hui, ils ont atteint un niveau maximum d’adversité avec leur mentor Hama Amadou, en mettant de côté tous ceux qui expriment ouvertement leur position de soutenir l’autorité morale.
A Lumana-Africa, tous ceux qui expriment leur amitié pour Hama Amadou aujourd’hui sont soit éloignés du jeu ou évincés, à tel point que des militants se préparent à chercher un parti politique où adhérer ou encore à se réorganiser en comité pour réfléchir sur la conduite à tenir. D’ores et déjà, il y a eu la naissance du « comité pour le retour de Hama Amadou » et la coordination de Kirkissoye dans le 5è Arrondissement de Niamey avec ses 3 conseillers municipaux qui ont déposé leurs valises à Jamhuria pour militer désormais auprès du leader Abouba Albadé.
Des sources concordantes, d’autres défections se préparent pour s’exprimer sur la scène politique. Le Samedi 17 Juin 2023, l’autorité morale de Lumana-Africa a exprimé tout son désaccord avec le bureau politique du parti, ainsi que toute son amertume et son incapacité devant le virage dangereux qu’a pris le parti dans sa rébellion envers lui, mais c’est une amorce d’émancipation vue du côté des lieutenants, qui n’attendaient qu’une occasion en or pour exprimer le putsch réussi au sein de la grande famille Lumana. MOUSSA NAGANOU