La commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF) est une
institution purement administrative mais elle revêt d’une importance capitale pour les citoyens
nigériens, à cause de l’intérêt, mais surtout de l’espoir que les questions de justice et d’équité
suscitent chez les populations. En cause, la société nigérienne est aujourd’hui marquée par de
nombreux indices d’inégalités créées par la gouvernance des régimes civils quoique prétendument
démocratiques.
Ainsi la COLDEFF est l’une des premières institutions administratives portant l’espoir d’une forte
volonté politique, qui vient dont les membres viennent d’être installés officiellement après une
solennelle prestation de serment devant le Général Abdourahmane Tiani, président du CNSP et Chef
de l’Etat. En procédant ainsi, le Général Tiani traduit tous les espoirs des citoyens Nigériens et
réaffirme aux yeux de tous sa ferme volonté de concrétiser les attentes des citoyens en matière de
justice sociale, politique et économique.
Après cette installation solennelle des 35 membres, le travail attendu d’eux est de traquer les
auteurs et complices des faits de corruption ayant occasionné des pertes financières et/ou fiscales à
l’État et à ses démembrements. La majorité des citoyens Nigériens attendent à ce qu’ils soient
intraitables à l’égard des délinquants économiques, financiers et fiscaux.
C’est ainsi sur les cendres de la défunte haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions
assimilées (HALCIA) que la COLDEFF s’installe avec une obligation de résultats probants, qui restent
inhérents aux circonstances de sa création, même si cela n’est pas écrit dans le décret y afférent.
L’installation de cette importante et impressionnante institution visera surtout à remettre l’État dans
ses droits, plutôt que de remplir les prisons nigériennes déjà en surnombre de délinquants.
En prêtant directement serment devant le Chef de l’Etat, le Général Tiani a voulu donner un signal
fort et l’étendue du pouvoir délégué à cette institution nationale. Le 4 è coup d’Etat du Général Salou
Djibo avait permis de collecter près de quatre (4) milliards de francs CFA, qui ont permis de
construire l’hôpital de référence de Niamey.
L’histoire des commissions de lutte contre la corruption ou de la délinquance économique, financière
ou fiscale remonte à la conférence nationale souveraine de Juillet 1991 et a toujours permis pendant
des périodes relativement courtes de traquer les personnes morales et physiques en conflit avec les
droits de l’État en ces matières afin de recouvrer quelques ressources avant que les régimes civils ne
reviennent le perpétuer avec leurs opérateurs économiques plus forts que les lois et les pouvoirs des
commissions de lutte contre la délinquance économique. Aussi, les magistrats de la Cour d’État ont
prêté serment.
La Cour d’État est la plus haute institution judiciaire de la Transition. Ses membres ont également été
installés malgré les récriminations de certains d’entre eux à tort ou à raison. A suivre.
MOUSSA NAGANOU