Pendant longtemps le Niger se contentait de la commande énergétique à l’extérieur à travers sa coopération toujours fertile avec le Nigéria, le grand voisin du Sud du pays. Mais en 2011, les ambitions du régime de la Renaissance du Niger ont largement dépassé les limites de cette commande de l’électricité auprès des voisins et ont abouti à une véritable politique de production de l’énergie en vue de donner une plus grande autonomie aux besoins de l’économie.
Ainsi, c’est plutôt la réalisation des infrastructures de production de l’énergie qui va être privilégiée à travers le pays, en vue de satisfaire à la demande toujours croissante des populations et de l’économie nationale. Pour s’adapter en effet, aux réalités des besoins énergétiques, le président Issoufou Mahamdou va engager le Niger dans la construction des infrastructures modernes et adaptées à l’accès à l’électricité, un droit essentiel à l’épanouissement socioéconomique du moment.
Le président Mohamed Bazoum, consacré premier président de l’alternance démocratique du pays apporte du sien, en attendant la réalisation de la politique d’électrification urbaine et rurale dans les localités les plus reculées du pays mais surtout en accélérant la réalisation du barrage de Kandadji pour rapidement permettre aux populations de s’émanciper du chômage, des effets du changement climatique ou encore de la pauvreté.
L’ambition du développement du pays inspire une politique énergétique au président Mohamed Bazoum consistant à réaliser deux données fondamentales, dont notamment le lancement, le suivi et une attention particulière aux grandes infrastructures de production de l’énergie électrique au profit des populations urbaines et de l’économie nationale d’une part et d’autre part, par la réalisation des centrales hybrides combinées au groupe électrogène, dans un principe de fonctionnement alternatif pour l’éclairage au profit des populations des campagnes éloignées des zones urbaines.
Cela a l’avantage de jeter les bases d’une effervescence socioéconomique dans les campagnes, en proie à la pauvreté due au chômage de la jeunesse et surtout à l’insécurité. L’attention portée sur les travaux de la construction du barrage hydro-électrique de Kandadji par les plus hautes autorités du pays est l’illustration parfaite de l’ambition d’autonomiser le pays sur le plan énergétique, et ce en vue de jeter les bases d’une véritable émergence économique en agissant de façon structurelle.
Le barrage hydro-électrique de Kandadji d’une capacité de 130 mégawatts et d’une centrale solaire de 70 mégawatts dont le tout va produire 200 mégawatts au profit de l’industrie nigérienne émergente conformément à l’agenda 2030 de l’Union Africaine, en relation avec le développement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dont le Niger est inspirateur et porteur du projet, dans un nouveau contexte ambitieux d’industrialisation du continent.
Aussi, les centrales de production électrique de Goudel et de Gorou-Banda d’une capacité de 100 mégawatts chacune est déjà une longueur d’avance prise pour pallier le déficit éventuel, en cas de difficulté d’approvisionnement par la ligne de haute tension, qui transporte l’électricité depuis Kandji au Nigéria en direction du Niger. La fourniture du courant électrique en effet, au Niger par la société nigériane de l’électricité (NEPA) a permis de magnifier les relations de coopérations, de bon voisinage, des relations socioéconomique et politique entre les deux pays, depuis les indépendances.
La relance de la politique énergétique par le président Mohamed Bazoum vise donc à encourager en même temps l’émergence des industries et l’investissement à grande échelle pour développer et élargir ainsi le tissu économique du pays. D’autant que l’énergie électrique en même temps qu’elle apporte la lumière aux citoyens par l’éclairage public, ouvre la voie également à l’esprit d’entreprenariat des populations bénéficiaires d’un tel investissement.
L’objectif recherché par cette politique énergétique du président Mohamed Bazoum n’en est pas éloigné de celui visé dans la reforme du système éducatif consistant à développer une ressource humaine de qualité, en vue de la création des richesses. La reforme de l’éducation visant à donner la connaissance aux citoyens pour mieux assumer les politiques publiques, en même temps que l’éclairage qu’apporte l’électricité au citoyen devrait inciter à l’esprit d’entreprenariat et de développement des richesses au profit de toute la société nigérienne.
MOUSSA NAGANOU