Les nigériens ne se font pas des illusions, quant à la levée des sanctions économiques, commerciales
et financières avec la CEDEAO, parce qu’ils ont pris la température de la conférence ordinaire du 64 e
sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement dans la présence à la réunion du conseil des ministres
des anciens dignitaires en exil du régime du président renversé Mohamed Bazoum depuis le 6
décembre dernier.
Les Chefs d’Etat de l’organisation communautaire Ouest Africaine (CEDEAO) réunis à Abuja au
Nigéria, le Dimanche 10 Décembre 2023 en invitant le président renversé Mohamed Bazoum au 64 e
sommet sont restés totalement sourds aux nombreux appels de levée des sanctions économiques et
financières sévères infligées au pays du Général Tiani, ainsi que les supplices des populations civiles.
Ils s’agrippent ainsi toujours à leur peur bleue de l’irruption des forces de défense et de sécurité sur
la scène politique et ne comprennent pas que le mal de l’instabilité politique dans l’espace
communautaire persiste et y demeure sans solution, en se nourrissant des mauvaises décisions des
Chefs d’Etat, qui au lieu de diagnostiquer pour trouver les racines du mal afin d’appliquer les
solutions, c’est le statuquo qui est toujours maintenu.
Ainsi pour les dirigeants de la CEDEAO, c’est toujours le président renversé Mohamed Bazoum qui
compte pour eux et ils n’en ont cure des populations sur lesquelles il gouvernait. Au défaut de le
réinstaller au pouvoir à Niamey, les Chefs d’Etat de la CEDEAO font de la libération de Mohamed
Bazoum la condition sine qua non de la levée des sanctions économiques et financières sévères
contre le Niger.
Le président de la Transition militaire nigérienne, le Général Abdourahmane Tiani voit dans le
comportement des Chefs d’Etat de la CEDEAO une inspiration d’Emmanuel Macron, qui dicte plutôt
le communiqué final de cette 64 e conférence ordinaire sur les transitions militaires africaines en
cours. Ils ont maintenu les sanctions sévères contre le Niger.
La CEDEAO dépassée par les crises politiques de son espace !
En maintenant les sanctions sévères économiques, commerciales et financières sur le Niger, les Chefs
d’Etat de l’organisation communautaire Ouest Africaine ferment les yeux et bouchent leurs oreilles
face aux cris de cœur des populations, en oubliant que ce sont les conditions des fraudes qui sont
fortement encouragées dans l’espace. D’autant que les frontières terrestres poreuses sont
traversées chaque jour en masse avec des biens et services sous les yeux impuissants des symboles
des différents États.
Pour les Chefs d’Etat de la CEDEAO, tout comme les juges communautaires, tant que ce sont les
militaires qui gouvernent à Niamey, le pays du Général Tiani sera tenu dans isolement. Or, en dépit
des sanctions infligées au Niger, par les Chefs d’Etat de la CEDEAO, des militaires ont tenté de
prendre le pouvoir en Sierra-Leone et en Guinée-Bissau le 26 et le 30 Novembre dernier.
C’est dire que la CEDEAO est en perte de vitesse, au regard du nombre des crises politiques que
l’organisation communautaire n’arrive pas à contenir dans son seul espace, pendant même que
d’autres crises naissent. La dernière bizarrerie vient de la cour de justice de la CEDEAO qui ne
reconnaît même pas au Niger des représentants légaux en dehors du président renversé Mohamed
Bazoum et son gouvernement, alors même que sur le même espace juridique l’arrêt de la cour de
justice de l’UEMOA reconnaît aux militaires nigériens la qualité de représentant légal.
Finalement, seuls les efforts du Général Tiani ont payé par une ouverture de la médiation avec le
Niger par la désignation des présidents togolais, Sierra-Leonais et béninois pour conduire une
médiation avec Niamey. Sauf que le président Patrice Talon ne jouit pas d’une bonne image au
Niger.
Mouryyaniger.com