La 28è édition de la journée nationale de la concorde est célébrée, ce lundi 24 Avril 2023, à Tchintabaraden (région de Tahoua) sous la présidence du ministre de l’Intérieur, en présence de son homologue de l’action humanitaire et du Président de la haute autorité à la Consolidation de la Paix. Cette édition est placée sous le signe de la pérennisation des acquis d’une paix durable.
La journée nationale de la concorde, note-t-on, marque la signature des accords de paix entre les autorités nigériennes et la rébellion armée en 1995, mettant fin à 4 ans de conflit fratricide. Rappelons aussi que ce processus a été jalonné par plusieurs faits marquants. Les autorités du Niger et l’Organisation de la Résistance Armée (ORA) signent un accord de paix définitive à Niamey le 24 avril 1995.
La lutte armée qui se basait sur des revendications sociale, économique et politique fut déclenchée en mai 1990 avec l’attaque de Tchintabaraden dans le nord nigérien suivi de la naissance et du développement d’une rébellion armée et de la naissance des fronts, mouvements, des comités et milices d’autodéfense. En janvier 1994, le gouvernement crée un haut-commissariat à la restauration de la paix et à la consolidation de l’unité nationale.
La première rencontre entre la rébellion et les représentants de l’Etat a lieu en *février de l’année 1994. Le processus ainsi déclenché se poursuivra en juin 1994 par une autre réunion à Paris en France.
En septembre et octobre de la même année se tiennent à Ouagadougou des discussions qui aboutissent à un accord partiel de paix suivi d’une trêve de 3 mois renouvelée en janvier 1995. Le 25 mars 1995 à Ouagadougou l’accord de paix est paraphé suivi de la dissolution de la coordination de la résistance armée de Mano Dayak et la création de l’organisation de la résistance armée.
En septembre 1997, naquit l’union des forces de la résistance armée composée d’un certain nombre de fronts non satisfaits pour lenteur dans la mise en application de l’accord de paix. Le 28 novembre 1997 est signé à Alger l’accord de paix additionnel entre le gouvernement et la coalition de l’Union des forces de la résistance armée et les Forces armées révolutionnaires du Sahara de Barka Wardigou mettant ainsi fin au conflit dans la partie nord du pays.
Le 21 août 1998 à N’Ndjamena un autre accord de paix est signé entre le gouvernement et le front démocratique pour le renouveau de Issa Lamine. Après avoir signé des accords de paix avec tous les groupes armés et procédé à l’intégration des comités, milices, et mouvements armés dans le processus des accords, le gouvernement organise le 25 septembre la cérémonie de la flamme de la paix à Agades.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces accords, une série de textes fut adoptée depuis 1996 pour donner un contenu à la décentralisation, dans le registre sécuritaire, il fut mis en place des forces spécifiques dans les anciennes zones de conflits (unités sahariennes de sécurité et forces nationales d’intervention et de sécurité) en 1996 et 1997. Dans le volet développement et de l’intégration et réinsertion socioéconomique, on note la tenue en 1995 de la table ronde de Tahoua, la mise en œuvre des programmes d’urgence et des programmes de réinsertion socio-économiques et l’intégration de près de 3000 ex combattants.
Depuis 2011, il est créé une haute Autorité à la consolidation à la paix pour cultiver l’esprit de la paix et de dialogue avec un accent sur les activités économiques, le renforcement des capacités des acteurs et des caravanes et foras sur la paix et la sécurité. Notons en fin que c’est Tchintabaraden qui accueille les festivités commémorant cette 28ème édition sous la présidence du ministre en charge de l’intérieur, accompagné de son homologue en charge de l’action humanitaire ainsi que du Président de la Haute autorité à la consolidation de la Paix.
Recueillis par ABDOUL WAHID MOUSSA