La cérémonie de présentation, le 19 Mai dernier, du Prix Mo Ibrahim, obtenu par l’ancien Président Issoufou Mahamadou, a été une belle occasion pour le Président Mohamed Bazoum d’afficher une loyale et inoxydable amitié avec son prédécesseur, de montrer qu’il n’y a pas une seule ombre dans leur relation. Comme depuis plus de 30 ans, ils partagent les mêmes valeurs morales et les mêmes convictions politiques.
Leur relation, basée sur le respect mutuel et une vision partagée de l’avenir du Niger, a forgé le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme et fait de celui-ci la formation politique la plus résiliente à l’épreuve du temps, des tentations et des compromissions. D’année en année, le PNDS, sous la conduite de ce duo de fer, s’est construit et renforcé dans l’unité et la discipline, jusqu’à la conquête du pouvoir d’État, où il semble d’ailleurs s’installer durablement.
Et c’est justement cela qui fait mal à certains de nos concitoyens. Fatigués de ne pas voir leur rêve de conquête du pouvoir se réaliser, ils veulent maintenant voir germer la graine de la division au sein du parti présidentiel.
Une divergence Issoufou/Bazoum en serait le détonateur ! Mais nous le savons tous, les rêves ne sont que des rêves…Et à ces rêveurs, le Président Bazoum, en s’adressant à son prédécesseur le 19 Mai, a répondu de fort belle manière : « Je lis avec amusement les nombreuses théories développées par tous ceux qui ont fait de notre relation actuelle, vous et moi, une spécialité et qui jouent aux Cassandres. Je voudrais leur dire une fois encore qu’ils en seront pour leurs frais et que, tel Drogo du roman ‘Le désert des Tartares’ de Dino Buzzati, ils s’épuiseront à scruter l’horizon et à attendre en vain ».
Malgré cette mise au point bien claire, nos Drogo locaux, tapis dans des partis politiques, des organisations de la société civile, des médias et des plateformes de réseaux sociaux, persistent et signent. Ils ne veulent pas de cette entente parfaite entre le président et son prédécesseur. Ces nouveaux prêcheurs du désert des Tartares la nient, la refusent et la récusent.
Elle n’arrange pas leurs affaires. Ils traitent effrontément le président Issoufou d’irascible et autoritaire. Si cela était vrai, ses compagnons seraient des masochistes, pour avoir accepté de vivre sous cette férule pendant des décennies.
En vérité, on en veut à Issoufou Mahamadou d’avoir grandi son parti et maintenu son unité et sa discipline jusqu’à la conquête du pouvoir d’État, puis sa conservation par le PNDS avec une alternance à la clef. On lui reproche par la suite d’avoir obtenu le Prix Mo Ibrahim, ce qui renforce l’aura de son pays et de ses dirigeants au sein de la communauté internationale.
Le secret du Président Issoufou? Avoir gardé durant toutes ces décennies de combat, tous ses amis, avoir donné à chacun d’entre eux une place, un rôle, un mérite et des droits.
La différence avec les autres fondateurs ? Hama Amadou et Mahamane Ousmane, pour ne citer que ceux-là, ont fait le vide autour d’eux, en chassant de leurs partis tous leurs amis et co-fondateurs et en passant plus de temps devant les tribunaux autour des lambeaux de leurs formations qu’à écouter le peuple.
Ils ont ainsi réussi à réduire leurs partis à une peau de chagrin, les transformant en des déserts de désolation et des champs de ruines.
Refusant d’admettre ces évidences, les nouveaux prêcheurs du désert des Tartares font feu de tout bois. Après avoir échoué aux élections et dans de multiples tentatives de déstabilisation, les voilà maintenant qui enfourchent le cheval (de bataille) des réseaux sociaux pour tenter de distiller la division au sein des leaders historiques du PNDS. Et comme cela ne fonctionne pas (comme toutes leurs stratégies d’ailleurs), ils veulent se consoler en disant que c’est juste une question de temps.
Ils attendront longtemps…
MAÏ RIGA