C’est un véritable putsch qui a été perpétré à la Tribune officielle des Nations Unies contre l’Etat du Niger, un pays membre de l’organisation à part entière dont son représentant s’est vu empêcher de présenter le message de son peuple aux autres peuples du monde dans un contexte de mutualisation des communautés à la recherche d’un bien-être et face aux mutations profondes du monde actuel exigeant un leadership vivant et agissant au service de la paix et de la sécurité mondiales. Bakary Sangaré est le ministre des Affaires Étrangères et des Nigériens à l’étranger, Chef de la délégation du pays du Général Tiani a été empêché par Antonio Guteres, un simple fonctionnaire employé par les systèmes des Nations Unies d’accéder à la Tribune des Nations Unies pour présenter son discours.
L’organisation des Nations Unies comptent aujourd’hui 193 pays membres indépendants et cela suite à un processus d’adhésion volontaire depuis sa création en1945. Même si le fonctionnement de l’organisation communautaire à dimension mondiale ne répond plus efficacement aux défis des Etats et surtout des populations mondiales.
Le malheur est que le Niger est un pays africain, ce qui met réellement tout un continent à l’épreuve du mépris et du rejet. Le refus au Niger à la Tribune officielle des Nations Unies est un acte d’expulsion d’un État indépendant et membre de l’institution mondiale doit interpeller les autres États membres sur la dangereuse propension que prend l’organisation des Nations Unies sous les yeux des leaders mondiaux.
Cet acte inédit contre un État membre est un signe parmi tant d’autres indicatifs de la décadence de la maison commune des communautés des États libres et indépendants du monde. Plusieurs signes annonciateurs de l’échec et du désintérêt grandissant des pays membres de l’ONU sont perceptibles à travers l’apparition d’autres blocs géopolitiques en formation.
Ce refus au Niger intervient dans un contexte de prise de pouvoir par l’armée et ce pour la 5ème fois que cela arrive au Niger et s’insère aisément dans une pratique politique nigérienne normale et toléré à chaque fois. Certes, une forme de violence politique, mais admise et tolérée, d’autant que les systèmes des coups d’Etat s’intègrent également à la réalité politique nigérienne comme étant un facteur de régulation politique et socio-économique intrinsèque à la vie politique africaine, tout comme à d’autres pays du globe où la pratique est encore en cours.
Si les sociétés qui ne tolèrent pas les coups d’Etat les condamnent fermement, ce ne sera pas une solution que de <<rejeter le bébé avec l’eau du bain>> au simple motif que <<la mère est très fâchée contre son jeune enfant >>, renseigne l’adage populaire avec un pic de sagesse. L’Afrique a certainement son paradigme politique à mettre en œuvre et promouvoir de sombrer dans un mimétisme inutile depuis des siècles.
Les autres États membres, qui ont vu le Niger empêcher d’entrer à la maison collective des Nations Unies et sont silencieux sous le comble de l’hypocrisie et de manque de leadership devant servir à construire << des Nations>> véritablement <<Unies>> et capables d’impulser une diplomatie de développement mondial, en transformant les populations vers surtout une citoyenneté mondiale. Au lieu de constituer une chaîne humaine à l’échelle mondiale dans la construction d’une humanité commune, les États et les pseudo leaders se tournent les dos et croient ainsi s’échapper au tribunal de leurs propres consciences individuelles et collectives avant celui (tribunal) de l’histoire. MOUSSA NAGANOU