La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts dans ses relations avec le reste du monde !
Depuis le début du coup d’Etat du Général Abdourahmane Tiani au Niger, l’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO) savait bien qu’elle n’a pas les moyens de son ambitieuse politique de rétablissement des régimes démocratiques au pouvoir pas la force mais elle s’en était évertuée au jeu avec la volonté d’asséner des coups de Jarnac à l’irruption récurrente des militaires au pouvoir. En s’alliant à la veine volonté de puissance de la France de Macron, la CEDEAO a misé sur un mauvais pari, d’autant que Paris reflète le visage du mauvais partenaire de l’Afrique dans sa guerre contre aussi bien le terrorisme que le sous-développement et ses corollaires de la pauvreté, du chômage, de l’extrémisme, de la migration et des autres formes de violence socio-économique et politique.
En négociant la sortie honorable de son ambassadeur Sylvain Itté de Niamey ainsi que le départ en bon ordre de ses 1500 soldats du Niger, à la surprise générale des opinions publiques ouest africaines, Emmanuel Macron laisse les Chefs d’Etat de la CEDEAO sous le choc, en total porte à faux avec la position et le sentiment de leurs populations. Beaucoup de Chefs d’Etat risqueront de tomber, puisqu’ils ont perdu la face dans l’animosité exprimée par la volonté de mener une guerre d’usure contre leurs frères nigériens pour contenter la France coloniale.
Comme à ses habitudes, le président Emmanuel Macron dans l’obsolescence de sa diplomatie en Afrique et surtout au Sahel, totalement dépassé par les événements et la réalité du terrain face à une diplomatie décadente, inappropriée, inadaptée aveuglée par la volonté de puissance et de domination des peuples africains, le président français Macron lâchent un à un ses amis et homologues Chefs d’Etat du continent africain et du Sahel. Tous les présidents Africains de son temps sont tombés systématiquement comme par un jeu de mauvais sort.
Mais c’est le Premier ministre de Transition malienne, ChoguelKokalaMaiga qui a fait la grande trouvaille. C’est du lâchage en plein vol que le <<machin>> politique Macronien s’appelle au Sahel.
Intervenu le 26 Juillet dernier et donc deux mois durant de déni de la réalité ainsi que du mensonge, le président Macron affirme à la face du monde qu’il a informé le président Mohamed Bazoum à travers un entretien téléphonique qu’il le lâche enfin, en plein vol, après deux mois de tergiversations dans un bras de fer inutile pour l’opinion africaine et internationale. Comble de la diplomatie française, le président Emmanuel Macron explique qu’il engage des négociations maintenant avec la junte militaire nigérienne pour quitter le Niger en << bon ordre >>, une junte sur laquelle il a versé du déni d’autorité et vilipendé à travers le monde entier et ce, pendant deux mois.
Ce lâchage du président Mohamed Bazoum se ainsi implicitement par la reconnaissance tacite des nouvelles autorités militaires nigériennes longtemps désignées comme une junte indésirable et rejetée comme telle, dont Macron a mis la tête à pris par le biais d’une menace d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger pour <<libérer >> Mohamed Bazoum par une <<opération chirurgicale militaire >> pour le <<rétablir dans ses fonctions >>. Avec une diplomatie totalement à bout de souffle, Emmanuel Macron va entretenir ce gros mensonge d’Etat et des vicissitudes d’une diplomatie qui pêche par son incapacité d’adaptation à la réalité du terrain.
Le lâchage du président renversé Mohamed Bazoum au Niger intervient après ceux du Burkina Faso et du Mali justifie la fin d’une diplomatie militaire obsolète décadente et totalement inefficace de plus d’une dizaine d’années au Sahel. Commencée avec l’opération militaire <<Serval>>, qui a récolté quelques résultats avec l’accueil triomphal tel un sauveur du président François Hollande au Mali en 2013, la diplomatie française est tombée en obsolescence depuis avec l’opération <<Barkhane>> avec un détachement <<Sabre>> à Ouaga, ou encore <<Takuba>>, sa déclinaison européenne, toutes ces forces françaises ont cristallisé la colère des populations du Sahel et ont conduit les armées africaines et plus particulièrement celles du Sahel à apparaître sur la scène politique comme la seule alternative crédible pour faire face à l’insécurité grandissante et ce, malgré l’importante présence militaire des armées françaises dans la région.
Après Mohamed Bazoum, qui pour accueillir l’armée française en Afrique ?
La puissance militaire et économique mondiale la mieux positionnée en Afrique est depuis déclassée et poussée vigoureusement à la sortie au Sahel, notamment au Burkina Faso, au Mali et Niger. Des sources bien renseignées, le Benin est déjà dans une phase avancée de construction d’une base militaire française près de la ville de Kandi. Même si le porte-parole du gouvernement de Patrice Talon, Wilfried Léandre Houngbedji tente de démentir l’information, il reconnaît que des instructeurs militaires français, belges et américains à Kandi pour renforcer la capacité des forces béninoises.
Après Niamey, c’est très probablement à Kandi qu’une importante partie des militaires français s’installera sousla bénédiction du président Talon qui confirmera ainsi son rapprochement avec la France dans la crise politique nigérienne. D’autant que l’argument justificatif reste à portée de main, surtout avec la progression des groupes terroristes du Sahel vers les pays du golfe de Guinée, notamment le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.
La base militaire française composée des hélicoptères, des drones de renseignement et des voitures blindées, bref une logistique lourde qui pourrait regagner la France via la mer. Aussi le Sénégal et la Côte d’Ivoire pourront abriter le reste.
MOUSSA NAGANOU