Au Gabon le compte à rebours a commencé avec les élections présidentielles de ce Samedi 26 Août
2023 avec à la lice 19 candidatures acceptées par le Centre gabonais des élections (CGE).
Ces élections présidentielles se tiennent heureusement cette fois -ci dans un climat apaisé grâce au
dialogue inclusif initié au préalable par le président Ali Bongo dont les résultats consensuels ont
permis de créer un climat de confiance entre les acteurs politiques congolais de tous bords.
Cette démarche du président gabonais empreinte de sagesse et d’humilité est née de la
capitalisation des dernières échéances électorales de 2016 qui ont été émaillées de violence au point
de créer une profonde division du pays entre les pro-Bongo accusés de pérenniser la dynastie depuis
Bongo- père et les opposants qui s’estiment toujours abusés par une injustice caractérisée par les
fraudes massives lors des dernières échéances électorales.
Si le camp présidentiel a tiré les leçons de ses erreurs en associant l’opposition aux différents
pourparlers en lien avec le fichier électoral et le code électoral, de n’est pas le cas pour l’opposition
gabonaise qui bien que bruyante souffre encore sévèrement de son manque de cohésion, de vision
et surtout de la capacité de ses leaders à faire montre d’un réel dépassement en vue de soutenir une
candidature unique.
Cette défaillance, trop récurrente de l’opposition gabonaise est symptomatique de la tendance de
ses acteurs à l’égoïsme, offrant du coup un boulevard à Ali Bongo, synonyme d’une promenade de
santé. Les oppositions africaines sont souvent gangrenée par la plaie béante de la division qui surgi
au dernier moment lorsqu’il s’agit de faire bloc autour d’une candidature unique à même de
contrebalancer le pouvoir en place.
Ainsi sur les 19 candidats seuls deux paraissent faire le poids et disposer d’un poids électoral
conséquent .
On notera à titre d’exemple Hugues Alexandre Barro Chambrier ,sorti des entrailles du Parti
démocratique gabonais (PDG) et ayant occupé plusieurs fois le poste de ministre.
Malheureusement, il demeure comptable aussi de la gestion Bongo qu’il critique aujourd’hui,
comptant sur l’amnésie des électeurs gabonais et ne saurait par conséquent les convaincre
facilement il est meilleur à son mentor.
Autour de ces rares personnalités considérées apparemment comme des poids lourds, gravitent
autour du très puissant Ali Bongo , incarnation de la dynastie Bongo ,une multitude de candidats qui
serviront certainement de faire valoir, voire de décor à ce spectacle qui depuis belle lurette s’assimile
à un véritable cirque au point de faire le lit à tous ces détracteurs de cette <<démocratie
tropicalisée>>utilisée judicieusement par de nombreux analystes du continent africain comme la
preuve manifeste d’une appréciation à géométrie variable par les occidentaux et plus précisément
par la France qui aujourd’hui paie chèrement les frais de cette hypocrisie.
Ainsi Ali Bongo pourra briguer un troisième mandat et le remporter certainement malgré tous les
soupçons de fraudes qui se dessinent à l’horizon sans que la communauté internationale ne lève le
doigt.
On n’arrivera pas à perpétuer de telles incohérences sur le continent africain sans créer des
contestations aux allures de révolution , d’autant plus que pour cette nouvelle génération de jeunes
africains l’Elysée manque de sérieux et de justice dans ses critères d’appréciation des régimes
démocratiques .Et pourtant, les mêmes comportements malsains continuent impunément de voir le
jour sous d’autres cieux, que d’autres pays sont traqués pour leur manque de démocratie.
Cela rappelle curieusement les propos d’Albert Einstein lorsqu’il dit que<<la folie c’est de faire la
même chose et s’attendre un résultat différent>>.
Aboubacar Soumaila