Le jeudi 23 mars 2023, la salle chinoise de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni de Niamey a servi de cadre à une soutenance de mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Master Recherche en Sociologie. Le travail mené par Oumarou Brah Souleymane a porté sur la régulation de la presse écrite par le Conseil Supérieur de la Communication dans le contexte de la dépénalisation au Niger. Ce travail scientifique a abordé la problématique de la régulation de la presse écrite dans le contexte où les délits commis par voix de presse ont été dépénalisés.
Au Niger, l’avènement de la démocratie a été aussi marqué par la libéralisation de l’espace médiatique. En effet, le paysage médiatique nigérien a été ouvert à plusieurs organes de presse privés dont le Journal Haské, le premier. C’est ainsi qu’au cours des assisses de la Conférence Nationale Souveraine, l’acte créant l’organe de régulation de la presse a été adopté le 3 novembre 1991.
Il a été suivi de l’adoption des autres textes pour encadrer l’exercice de la profession du journaliste au Niger et promouvoir aussi la liberté de la presse. Dans la même foulée, les journalistes nigériens ont élaboré leur charte en juillet 1997. Il a fallu 2010 pour que les acteurs de la presse obtiennent du régime du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, l’adoption de l’ordonnance 2010-035 du 4 juin 2010 portant régime de la liberté de presse au Niger.
Cette ordonnance dépénalise un certain nombre de délits de presse parmi lesquels la diffamation, l’injure et l’offense. Elle vise surtout à créer un environnement favorable à l’exercice de la profession du journaliste, parce qu’elle supprime les peines d’emprisonnement au profit des amendes.
Dans une démarche sociologique, l’impétrant à chercher à comprendre comment la régulation de la presse écrite est faite par l’organe (l’institution) de régulation dans un tel contexte. En effet, au Niger, la régulation de la presse est faite à trois niveaux. L’organe de régulation, celui d’autorégulation et la justice. Pour ce qui est du conseil supérieur de la communication (CSC), il reçoit les plaintes et peut s’autosaisir. Ce travail est fait par la commission éthique, déontologie et carte de presse, en rapport avec la direction des affaires juridiques.
Le constat est que le non-respect de l’éthique et de la déontologie constitue les premières menaces contre la liberté de la presse. Aussi, la décision du régulateur n’a pas un impact contraignant.
Fondateur du journal La Voix du Peuple, Oumarou Brah Souleymane est un journaliste professionnel, en dehors de ses études en sociologie, il a obtenu un Master en Communication des Entreprises à l’ISIEM et un autre Master sur la Communication pour le Développement à l’École Supérieur des Sciences de la Communication (ESSOM). Lauréat de plusieurs prix issus des concours des médias, il est formateur et spécialiste de Fact Checking. Membre du Conseil d’Administration de la Maison de la Presse, il est à la tête de l’Association Nigérienne des Journalistes pour l’Éducation à la Paix et à la Bonne Gouvernance (ANJEPAG-Niger).
Son travail va apporter une contribution scientifique en matière de régulation de la presse au Niger, surtout dans un contexte d’expansion des réseaux sociaux.
A. MOUSSA