Le football nigérien est-il en crise? Les prestations des différentes équipes nationales de football lors des dernières CAN, marquées par plusieurs échecs amènent aujourd’hui certains observateurs avertis de la chose sportive à s’interroger sur l’ensemble des pesanteurs qui plombent le football nigérien incarné par le maillot du Mena et la part de responsabilité des dirigeants. Le football nigérien connait une Renaissance depuis les années 2010, qui ont vu la qualification du Mena national à la Can 2011 et 2012, une véritable récolte d’un travail de longue haleine, fait par la Fédération nigérienne de Football (FNIFOOT) soutenue par les dirigeants de l’heure qui n’avaient pas lésiné sur les moyens pour provoquer cette visibilité, voire cette réussite du Mena qui enfin prenait part à deux CAN consécutives.
Depuis lors, les nigériens avaient cru à l’avènement d’un football nigérien qui a recouvré ses marques tel qu’il paraissait à l’échelle africaine autour des années 1970 à 1980 avec des exploits de ses joueurs qui ont fait vibrer les stades, grâce notamment aux clubs comme le Zummunta, l’Olympique, le Ténéré, le Sahel etc. L’équipe nationale du football nigérien a déployé des stratégies notamment basées sur la création de pépinières, à l’instar d’autres pays de football ayant émergé comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun et aujourd’hui encore le Sénégal qui par ses lions de la Teranga engrange des victoires depuis maintenant deux ans.
Si les équipes du Mena ne sont pas encore hissées au sommet de leur gloire, leur existence a permis néanmoins au Niger de prendre part à diverses compétitions à l’échelle africaine par les différentes catégories déclinées, notamment en Mena U23 ou U20. Et pourtant, les autorités nigériennes sous la houlette du président Mohamed Bazoum ont pris le terreau par le corne, afin de développer le sport nigérien en général et le football en particulier, en apportant un soutien indéfectible à l’équipe du Mena à chaque participation à la CAN.
On garde encore en mémoire les messages Tweeter du président Bazoum qui ont confirmé son intérêt pour le football, à chaque succès de l’équipe nationale et ce, même après des revers par des encouragements. On peut citer à titre illustratif, la réunion du 8 Mars 2023 présidée Mohamed Bazoum lui-même sur le financement du sport, notamment le football. «Elle vise à tracer le chantier d’un financement sécurisé du sport nigérien et de créer les conditions de rivaliser avec les autres pays», à en croire le Conseiller Technique du Ministre de la Jeunesse et du Sport, El Hadji Tiémogo Ibrahim, rappelant que « le président de la République a toujours affirmé clairement son soutien indéfectible au sport national ».
L’engagement du président Mohamed Bazoum est total envers l’émergence du football nigérien et les moyens seront investis dans ce sport, afin que les dirigeants ne soient pas handicapés par cette exigence devenue récurrente. C’est donc aux acteurs du « ballon rond » de jouer franc jeu, en créant une cohésion au sein de la famille du football nigérien.
Les critiques récentes à l’endroit de l’équipe dirigeante en place fusent et prennent des proportions inquiétantes, dignes d’une véritable crise, bien que certains saisissent l’occasion des défaites du Mena pour jeter l’enfant avec l’eau de bain. Mais au delà de toutes les susceptibilités, les dignes fils du pays devront s’entendre sur les fondamentaux du football comme ailleurs, pour que les querelles intestines n’emportent pas sur les victoires, afin qu’elles puissent pointer massivement à l’horizon.
Les pays qui dominent aujourd’hui le football africain ont connu aussi des périodes d’incertitudes et de crises qui leur ont permis de revoir leurs stratégies, en traquant surtout à l’interne toutes les pesanteurs sous l’éclairage d’un leadership de qualité, à l’instar de celui du président Mohamed Bazoum, qui a affiché son soutien ferme à l’équipe du Mena. Quelque chose, qui a souvent manqué dans les pays.
ABOUBACAR SOUMAÏLA