Deux mois après le coup d’Etat du 26 Juillet, peu de gens ont une vision nette de celui qui a renversé le président Mohamed Bazoum et a pris le pouvoir à Niamey, en plein jour, même si ses posters géants pullulent sur tous les lieux publics. Mais depuis le Samedi 29 Septembre 2023, le Général AbdourahmaneTiani pour ne pas le nommer, a montré non pas par les muscles un pan de son vrai visage aux Nigériens, à travers une interview en Haoussa et en Zarma comme le faisait le Général SeyniKountché dont l’une des premières décisions après son coup d’Etat était de chasser l’armée française du Niger.
Contre toute attente, le Général AbdourahmaneTiani a été la vedette du petit écran de la télévision d’État nigérienne, en expliquant les raisons de sa prise du pouvoir aux Nigériens et ce, dans leurs propres langues. Quelque chose qui a surpris plus d’un citoyen, et point par point, le Général Tiani a détaillé la détérioration de la situation sécuritaire de son pays, à tel point que le Niger risquait de disparaître, d’une part mais aussi exposait le pays à une gestion peu orthodoxe de ses ressources économiques et financières.
Malgré les deux discours prononcés en français, le nouveau Chef d’État nigérien, le Général Tiani fait le distinguo entre les élites nigériennes auxquelles il s’adresse en français et les populations nigériennes majoritaires composant les villes, les villages et autres contrées des quatre coins du vaste pays du Djouba, du Sable et de la Savane nourricière aux cultures vivrières et commerciales, à qui il parle dans leurs langues. Comme l’autre Général SeyniKountché, un autre président du Niger des années 1970 et même originaire du pays du célèbre cheval volant connu sous le nom de <<DokiIska Dan Hilingue>>.
Le Général SeyniKountché avait marqué son pays d’une empreinte indélébile par sa gestion de proximité avec le peuple, le vrai peuple. A l’exemple du Général SeyniKountché, le Général AbdourahmaneTiani ravive les mémoires des Nigériens en s’adressant à eux, à leur grande surprise en Haoussa et en Zarma.
C’est le président Kountché qui a habitué aux Nigériens des conférences fleuve qui prennent en haleine les populations nigériennes avec lesquelles il engage des échanges directs sur des questions de la gouvernance politique, économique et sociale. Une espèce de message à la nation en langues nationales, le président SeyniKountché passait en revue des questions d’intérêt national avec les populations des régions triées sur le volet pour la circonstance.
Alors que l’élite urbaine du pays d’en haut perçoit la grandeur du dirigeant de son pays à travers son discours émis en français, mais quant aux populations, le grand contingent des citoyens, qui sont porteurs de la politique nationale et à la fois producteurs des richesses et aussi consommateurs. Depuis plus de trente ans d’exercice de système dit démocratique, le Niger n’a plus eu un dirigeant qui s’identifie à son peuple au point de lui dédier une communication spéciale.
LeGénéralAbdourahmaneTiani, unautreKountchépourleNiger ?
C’est Filingué, le pays du Kourfeye qui offre au Niger le Général AbdourahmaneTiani depuis le 26 Juillet dernier, un dirigeant qui semble ravir la vedette à plusieurs de ses prédécesseurs à la tête du palais présidentiel nigérien. Même si les traits physiques entre le Général Tiani et le Général Kountché différent totalement, il n’en demeure pas moins que les similitudes entre les deux généraux restent importants.
Dans les conditions actuelles d’épreuves, le Niger a besoin du concours de tous fils, surtout le leadership qui farouchement construit autour de la défense nationale contre toute intervention militaire et pour le départ négocié de l’armée française du Niger avec les nouvelles autorités militaires. Ceux qui ont un agenda caché contre la marche épique et libératrice du peuple nigérien doivent rencontrer en face d’eux des sanctions efficaces et appropriées du CNSP.
MOUSSA NAGANOU