On ne peut pas museler la voix d’un peuple déterminé à se faire entendre au-delà de ses frontières, surtout lorsque comme un seul homme ses citoyens se dressent contre l’injustice d’un prétendu ordre mondial supposé défendre des valeurs démocratiques. C’est en substance à cette conclusion à laquelle tout observateur averti aboutit, en observant les incohérences criardes de la communauté internationale qui a révélé sa complicité manifeste avec les ennemis du Niger, en refusant à son ministre des Affaires Étrangères de prendre la parole au 78ème sommet des nations unies, tout en l’accordant paradoxalement à d’autres pays amis comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry pourtant dirigés aussi par des militaires ayant orchestré des coups d’État.
Cette anomalie du système des nations unies est tellement apparue flagrante que, loin de nuire aux autorités militaires nigériennes, elle a au contraire contribué à étaler l’injustice manifeste de la France et de ses alliés contre le peuple nigérien souverain, qui ne demande désormais qu’à piloter librement son propre navire, le Niger, le menant à toute destination de son choix sans pour autant subir les influences néfastes de l’extérieur comme ce fut le cas depuis son indépendance il y a de cela 63 ans.
Heureusement que des pays amis au Niger comme le Burkina Faso, le Mali et le très surprenant Togo ont accordé dans leur discours, lors de cette 78e rencontre, une place de choix au Niger en le défendant contre ses ignobles ennemis. On gardera encore en mémoire ce refrain du ministre des Affaires Étrangères du Togo à la tribune des nations unies, Robert Dussey<<noussommesfatigués, noussommesfatigués >>.
Ce fut une démonstration émouvante de la naissance d’un front contre l’impérialisme du Sud désormais élargi à de nouvelles puissances, qui se fédèrent au sein des Brics afin d’offrir à tout pays candidat à sa propre libération de trouver un véritable soutien à leurs côtés, afin de lui faciliter cette noble ambition.
C’est aussi ce qui ressort aussi du discours du ministre des Affaires étrangères du Niger, Yaou Sangaré bien qu’il ait été muselé aux nations unies : << le vent qui souffle actuellement dans l’Ouest de l’Afrique, qu’il lui donne le nom qu’ils veulent ou l’ignore, est pareil au vent de l’Est, au printemps arabe, rien ne peut l’arrêter, In Shaa Allah et il emportera aussi la France hors de l’Afrique. Qu’elle s’en aille la France et nous laisse tranquille, on va se débrouiller tout seul.
Le Niger est devenu aujourd’hui la clef de l’actualité internationale et pour une fois et pour la bonne cause. Et nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin, In Shaa Allah, notre ambition est plus grande. C’est l’homme qui a peur si non, il n’y a rien au village. Le Niger, In Shaa Allah, a un rôle important à jouer comme la Suisse ou le Japon, mais avec des matières premières. Nous invitons tous les investisseurs à ne pas avoir peur, de venir au Niger pour partager avec nous ces perspectives prometteuses>>.
Mais comme le dit un principe fondamental de toute réussite, << rien ne résiste à la constance, l’eau qui tombe goutte-à- goutte finit par creuser le plus dur rocher >>.
Aussi, la détermination du peuple devra garder une constante qui portera à coup sûr la voix du Niger à l’échelle mondiale, obligeant ainsi à faire fléchir les puissances récalcitrantes à l’exemple de la France de Macron qui a capitulé récemment, suite aux valeureux coups de boutoirs des populations nigériennes portés contre la présence des bases militaires françaises, les contraignant à quitter le territoire par la petite porte .
L’ère de l’émancipation du peuple nigérien vient de sonner par la prise en charge de son propre destin en misant désormais sur la diversification de ses partenaires en vue notamment de l’exploitation des immenses gisements de minerais que regorge le sous-sol de ce pays.
Il reviendra donc au CNSP de jeter les jalons de la nouvelle République en saisissant cette occasion unique d’extirper des consciences des fils et filles de ce pays, toutes les pesanteurs qui ont tiré le pays dans les profondeurs de la médiocrité par la faute des régimes passés.
C’est désormais plus qu’un impératif mais une mission salvatrice du général Tiani et de son équipe, d’autant plus que le Niger à l’instar de tous ces pays qui ont décidé suivre la voie difficile voire périlleuse de la conquête de leur souveraineté devront s’attendre que des épines soigneusement entretenues leur soient dressées sur ce chemin par des puissances qui naturellement n’accepteront pas de leur plein gré de faire allégeance à cette volonté de nuisance contre leurs intérêts mesquins.
ABOUBACAR SOUMAILA