C’est sous le haut parrainage du président du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de division Abdourahmane Tiani, en signe de grand intérêt pour ce secteur que la semaine du Numérique s’est ouverte à Niamey, le Jeudi 18 Avril 2024. Cette importante cérémonie a été présidée effectivement par le N°2 du CNSP et ministre d’Etat, chargé de la défense nationale, le Général de corps d’armée Salifou Mody, pour ne pas le nommer.
Ainsi, les Etats du monde se différencient les uns des autres par leur capacité à miser sur le développement des compétences dans tous les secteurs et surtout ceux en lien avec les profondes mutations technologiques dont l’appropriation est devenue une nécessité absolue pour la survie socio-économique. Conscients de cette réalité incontournable, les pays aujourd’hui dits émergents ont vite compris l’impérieuse nécessité, de former leurs jeunesses aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’exemple de l’Inde dont les nombreuses compétences dans le domaine du numérique n’est plus à démonter, d’autant plus que des entreprises internationales ont recours aujourd’hui aux outputs sortis des institutions de formation de l’Inde, du fait de la qualité incontestable de ces derniers.
Ces pays ont intégré le fait que l’univers du numérique, clé du progrès technique devra vite être intégré à leur système de gouvernance, au risque d’occuper les rangs des derniers qui tireront à terme le diable par la queue. Récemment au Mali, des experts ont réalisé une prouesse en récupérant les données (les datas) dont l’importance est stratégique pour la souveraineté nationale, prouvant ainsi que cette dernière passe nécessairement par le contrôle et la production de nos données au plan local.
Au cours de cette semaine nationale du numérique qui s’est tenue du 18 au 20 Avril, plusieurs thématiques ont été abordées par des panels constitués par d’éminents experts nationaux et internationaux invités pour éclairer le public sur l’écosystème du numérique, son importance et en filigrane faire un plaidoyer auprès des décideurs des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Une part belle a été consacrée à la cyber sécurité, l’inclusion financière et le nerf de la guerre à travers l’épineuse question du financement du numérique.
Toutes les interventions ont révélé la grande « fracture numérique » qui sépare les pays prospères aux pays essentiellement situés sur le continent africain qui trainent encore cette « faille du numérique » au cœur de leur gouvernance. Mais, tous les experts sont unanimes que des efforts intelligents et concertés devront être déployés pour vite combler ce retard à condition que la confiance en soi domine les acteurs généralement tournés vers des solutions extérieures souvent mal implémentées au plan local.
Entre temps, l’Afrique dans son ensemble, hormis quelques rares pays comme le Maroc, le Kenya et l’Afrique du Sud ont pris le train en marche pour être aux diapasons de cette folle avancée du numérique qui aujourd’hui est devenu un pilier essentiel du développement sous toutes ses formes. Bref, les nouveaux analphabètes de cette ère du numérique occupent malheureusement une grande partie du continent africain, accentuant encore un écart considérable entre les pays nantis et ceux avec pour chefs de file les pays du Sahel comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso sous la menace constante du terrorisme.
Les pays de l’AES ne sauraient donc faire l’économie du numérique, s’ils prétendent à une souveraineté réelle qui passe nécessairement par l’appropriation de cette technologie. On ne saurait le répéter inlassablement que les ateliers, les conférences et autres cadres de réflexion ne porteront que des fruits si et seulement si le pouvoir politique décide de prendre le taureau par les cornes afin de déployer leur mise en œuvre avec la collaboration des experts et tous les acteurs qui concourent à l’émergence du numérique dans ces pays.
C’est pourquoi, les startups dont les expositions lors de cette semaine du numérique ont été remarquables et devront bénéficier d’une attention particulière grâce à certaines facilités de financement qui les mettront à l’abri de la finance traditionnelle (face aux épreuves des banques classiques et institutions financières) qui malheureusement loin de favoriser l’inclusion financière pratique au contraire l’exclusion financière.
ABOUBACAR SOUMAILA