L’ancien Premier ministre, président de l’Assemblée nationale et fondateur du parti d’opposition Lumana, est rentré au Niger lundi par un vol d’Air Algérie. Cela faisait plus de deux ans que Hama Amadou vivait en exil dans une maison de la banlieue de Paris, après l’élection du Président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par un coup d’Etat militaire. Le poids lourd de la politique nigérienne, bête noire du pouvoir socialiste ami de la France, avait déjà prévu de rentrer dans son pays cet été et il était prêt à être incarcéré à son arrivée, conformément à son statut judiciaire d’éternel mis en examen du régime. Il l’avait dit à Mondafrique début juillet. Le coup d’Etat militaire a bouleversé l’agenda. Dimanche, il nous a accordé un long entretien où il aborde aussi bien les menaces d’intervention militaire de la France et de la communauté ouest-africaine que l’avenir de la transition militaire.
Mondafrique : Que vous inspirent les menaces de la France et son refus de rapatrier ses soldats et son ambassadeur ?
H.A. : Hama Amadou : La France se ridiculise. Son ambassadeur se retrouve bunkérisé dans son enclave diplomatique, que personne ne violera. La convention de Vienne est très claire : la courtoisie diplomatique veut que la France rappelle son ambassadeur. En cas de refus, la convention de Vienne prévoit que le pays accréditaire a le droit de retirer au diplomate son immunité et tout le reste, si bien que l’ambassadeur devient un citoyen ordinaire sans papiers. Est-ce que la France, à son niveau, a besoin qu’on l’humilie de cette façon ? Je ne le crois pas. Au contraire. Il ne faut pas hypothéquer l’avenir. Ce n’est pas parce que vous traversez une période de tension que vous ne pouvez pas vous réconcilier demain et repartir sur des bases nouvelles.
Mondafrique : Comment expliquez-vous la radicalité de la position des chefs d’Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Niger?
H.A. : Tous les pays du monde savent aujourd’hui que c’est véritablement la France qui, pour des raisons qui lui sont propres, entretient la flamme de la menace d’une intervention militaire contre le Niger. La France ne se met pas en avant mais elle pousse avec force des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin. Mais pour qu’une telle intervention devienne possible, la France, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin ont besoin de l’engagement clair du Nigéria. Et c’est la France qui s’efforce de convaincre le Nigéria, ne fût-ce que pour donner de la crédibilité à la menace, même si, en fin de compte, ce n’est pas pour véritablement entrer en guerre.
Il est tout aussi évident que le Sénégal, comme la Côte d’Ivoire et le Bénin, ne peuvent agir dans leur contexte financier et budgétaire sans un appui financier, humain et en équipement militaire venant des pays de l’Union européenne. Or j’ai cru comprendre que les pays européens ne sont pas favorables à une intervention militaire et que les sanctions inhumaines infligées au Niger ne rencontrent pas non plus l’agrément de tous. Donc cela rend la position de la France encore plus détestable pour les Nigériens.
Mondafrique: pourquoi tant de haine ?
H.A.: Les Nigériens n’ont aucune haine envers la France et envers les Français. Mais ils ne veulent plus vivre sous l’empire d’une domination dont ils considèrent qu’elle est la base et le motif de leur sous-développement, qu’elle les entrave. Du côté de la France, on dirait que le problème nigérien est ultra personnalisé, si l’on en juge aux propos agressifs du Président Macron. Nous avons tous vu quelle compréhension la France a manifesté aux auteurs du coup d’Etat du Gabon, ce qui contraste avec son attitude agressive à l’égard du Niger. Pourquoi cette agressivité anormale ? S’il s’agit des intérêts de la France, le Niger n’a pas remis en cause, jusqu’à présent, les accords sur l’exploitation de l’uranium. Il n’a rien remis en cause. Il a seulement exprimé sa volonté de voir partir les bases françaises. Les bases françaises ont quitté le Mali, le Burkina Faso, et on n’a pas vu pas cette animosité de la France. Même si aujourd’hui, du fait qu’ils soutiennent le Niger, des mesures d’interdiction des visas sont prises à l’encontre des citoyens maliens, burkinabé et nigériens. De telles actions vont, d’une manière ou d’une autre, entraîner de la part de ces pays des réactions qui ne vont pas servir les intérêts de la France.
Je suggère que le bon sens et la raison reviennent. La France partage beaucoup de choses avec ces pays. Il ne faut donc pas qu’une mésentente ponctuelle devienne la cause d’une guerre irréversible.
Enfin, je ne crois pas non plus que le sort de Mohamed Bazoum soit la préoccupation de la France. Car il est évident, en cas d’intervention, qu’il risque de ne pas s’en sortir. Le motif de cet acharnement ne peut se trouver qu’ailleurs. Cet ailleurs est un problème d’ego.
Mondafrique : Quelles sont les motivations des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest qui se sont engagés contre le Niger ?
H.A.: Les chefs d’Etat sont en service commandé en raison d’intérêts partagés. Ils partent simplement du principe qu’il faut tout faire pour plaire à la France. Quand vous regardez bien, ce sont les pays francophones qui sont les plus virulents dans leur volonté d’en découdre avec le Niger. Il n’y a pas de conflit entre le Niger et la Côte d’Ivoire, ni entre le Niger et le Sénégal. Il n’y a aucun conflit entre le Bénin et le Niger dont les destins économiques sont étroitement liés. Pourquoi, brusquement, ces pays, qui ont toujours été des pays amis, se transforment-ils en ennemis irréductibles du Niger qui ne leur a rien fait? La situation met en lumière un esprit de domination colonialiste qui prévaut au niveau de certains pays. Ils l’acceptent et même, s’en honorent. C’est ça qui est grave.
Comment, dans ces conditions, croire un seul instant que la CEDEAO peut être un véritable outil d’intégration en Afrique de l’Ouest? On se rend bien compte que la CEDEAO n’est pas au service de la paix dans son espace mais au service de ceux qui souhaitent déstabiliser l’espace CEDEAO. Quand les agressions terroristes ont commencé, puisque la CEDEAO est capable de mobiliser une force en attente pour faire la guerre contre un pays membre, pourquoi n’a-t-elle pas mobilisé cette force pour aider les pays confrontés à la lutte contre le terrorisme ? Cela aurait peut-être empêché plusieurs gouvernements de tomber !
Mondafrique : Le retour des militaires au pouvoir en Afrique de l’Ouest sanctionne-t-il l’échec du projet démocratique ?
H.A.: La démocratie ne veut absolument rien dire quand elle ne contribue pas à améliorer les conditions de vie des populations qui ont cru en elle, quand elle contribue à soutenir des dictateurs ou des apprentis dictateurs, quand elle contribue à aggraver la misère, la pauvreté et la famine. Un système politique n’a de valeur que s’il répond aux attentes des populations pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. Si demain, c’est un régime communiste qui peut les sortir de la misère, si c’est même une dictature bienveillante qui peut aider les populations à relever les défis de la vie au quotidien, ils accepteront la dictature avec plaisir. Ce qui importe, c’est la bonne gouvernance. Tout système qui ne pratiquera pas la bon gouvernance sera rejeté par le peuple.
Et on n’impose pas la démocratie à coup de bombes, en affamant le peuple entier, en lui refusant les médicaments, en lui coupant l’électricité et en l’étouffant. On montre alors que la démocratie est détestable puisqu’elle entraîne des sanctions plus terribles que la dictature. Quand la sécurité au quotidien est menacée gravement, qu’on tue les gens à longueur de journée, comment voulez-vous que les populations ne sortent pas acclamer les militaires?
En Afrique de l’Ouest, les coups d’Etat sont des régulateurs de la vie politique. Ceux qui sont à l’extérieur du Niger voyaient les apparences de la démocratie que les gouvernants affichent pour eux, mais la réalité, ce sont les Nigériens qui la vivent au quotidien. Laissez les Nigériens dire s’il y a ou pas la démocratie.
S’ils savent que c’est un mensonge, ils ont le droit de ne pas être d’accord avec la vision de la communauté internationale. Même s’il n’y avait pas de manifestations, les conditions du coup d’Etat étaient déjà remplies. Les gens vivaient un régime dont ils ne voulaient plus. En longueur de journée, comment voulez-vous que les populations ne sortent pas acclamer les militaires?
En Afrique de l’Ouest, les coups d’Etat sont des régulateurs de la vie politique. Ceux qui sont à l’extérieur du Niger voyaient les apparences de la démocratie que les gouvernants affichent pour eux, mais la réalité, ce sont les Nigériens qui la vivent au quotidien.
Laissez les Nigériens dire s’il y a ou pas la démocratie. S’ils savent que c’est un mensonge, ils ont le droit de ne pas être d’accord avec la vision de la communauté internationale. Même s’il n’y avait pas de manifestations, les conditions du coup d’Etat étaient déjà remplies. Les gens vivaient un régime dont ils ne voulaient plus.
Mondafrique : Pourquoi rentrez-vous au Niger maintenant ? Avez-vous eu des garanties pour votre liberté ? Serez-vous partenaire de la transition ?
H.A.: Je rentre au Niger parce que le Niger est menacé. En patriote sincère, je ne peux pas dire aux Nigériens ‘Résistez ! Battez-vous pour l’honneur et la dignité!’ en restant ici à l’abri d’une agression possible. Il faut que je retourne parmi mes compatriotes pour partager avec eux les risques et la dignité de la résistance.
Tous les Nigériens sont partenaires de la transition puisque tous défendent la même cause. Soutenir la transition, afin de contribuer à ce qu’elle débouche sur une normalisation constitutionnelle, n’a rien de répréhensible. Il vaut mieux aller dans la paix et dans des temps raisonnables vers la sortie de crise.
Mondafrique : Pensez-vous que votre adversaire principal, l’ancien Président Mahamadou Issoufou, joue un rôle dans cette transition?
H.A. : Moi, je ne considère plus l’ancien Président de la République comme mon adversaire, parce que démocratiquement, et selon les dispositions de la Constitution sur la base de laquelle il a été élu, il ne peut plus se présenter à une compétition électorale. Dès lors, il ne peut plus être mon adversaire.
Quant aux rumeurs, je ne peux pas y prêter foi. Jusqu’à ce que la preuve de son implication soit démontrée, j’ai pour principe d’être prudent. J’ai été suffisamment victime des rumeurs à titre personnel.
Mondafrique : Quels sont les chantiers essentiels que doit mener la transition et quelle durée idéale préconisez-vous ?
H.A.: Ce n’est pas à moi de le dire mais les militaires ont eu l’excellente idée de confier cette tâche à des assises nationales pour permettre aux différentes composantes de la société nigérienne de discuter et de dire ‘voilà les priorités que nous voulons pour la transition’. En ce qui concerne la durée de la transition, les militaires ont fait preuve d’une prudence extrême en disant que cette transition devrait rester d’une durée raisonnable et en aucun cas dépasser trois ans, démontrant par là qu’ils n’étaient pas venus pour conserver le pouvoir mais pour créer les conditions d’une refondation de la république et d’une démocratie conforme aux aspirations du peuple. Ils ont été bien inspirés de laisser ces choix à la libre expression des représentants de la nation.
Ce coup d’Etat survient douze ans après le précédent. Qu’est-ce-qui ne va pas au Niger ? Quelles solutions faut-il imaginer pour jeter enfin les bases d’une gouvernance démocratique et d’un véritable développement du pays ?
H.A.: Je l’ai dit plus d’une fois, l’instabilité de nos institutions est contenue dans les textes fondamentaux de la République, à savoir la Constitution, le code électoral et la charte des partis politiques, qui définissent le cadre d’exercice du pouvoir. Or au Niger, toutes les Constitutions qui se sont succédé pour gérer le pouvoir d’Etat sont malheureusement inspirées de la Constitution française, qui est elle-même d’inspiration royaliste.
Le Président est chef de l’exécutif à travers l’élection présidentielle ; il contrôle l’Assemblée nationale ; il est le chef des armées ; il est le magistrat suprême, chef de la carrière des magistrats, et enfin, il est le chef de l’administration. Voyez cette avalanche de pouvoirs entre les mains d’une seule personne et constatez vous-même l’absence de contre pouvoir à ces pouvoirs excessifs dévolus par la Constitution. En Afrique, le même modèle produit des rois qui n’ont aucune limite et qui peuvent, de surcroît, prendre n’importe qui et le mettre en prison. Donc ce système ne peut pas permettre une gestion du pouvoir dans l’intérêt du pays. Au contraire, le dirigeant travaille pour lui-même et pour son clan pour piller, gruger, maltraiter et voler.
Il faut une Constitution dans laquelle le Président n’a pas tous les pouvoirs. Il faut que les principes de la séparation des pouvoirs soient mis en œuvre. Le Président ne peut pas être maître de la justice, de l’Assemblée nationale. Il doit également craindre des sanctions juridiques et judiciaires de nature à mettre un terme à ses abus. J’irais même plus loin, je dirais que le principe de l’irresponsabilité du Président dans la gestion des affaires de l’Etat est une hérésie. Comment le premier citoyen de la République peut-il être irresponsable alors que tout part de lui, que tous les pouvoirs sont entre ses mains et que c’est lui, de manière directe ou indirecte, qui ordonne de tout faire ? Comment me convaincre que le Président est à l’abri de toute poursuite malgré tout le mal qu’il fait subir au pays ? Il y a une incohérence et c’est tout cela qu’il faut corriger. Sinon, on reviendra toujours à la case départ. Quand il existera des contre pouvoirs et des procédures pour arrêter le Président à temps, on n’aura plus besoin des coups d’Etat ! Car pour le moment, maître absolu du navire, le Président ne peut être arrêté que par plus fort que lui, l’armée.
Mondafrique : Serez-vous candidat à la fin de la transition ?
H.A. : Ca dépendra du parti. Notre parti a des règles, des procédures de désignation des candidats. Ce sera aux militants du parti de décider qui ils présentent aux élections. S’ils me proposent, je ne dirai pas non.
Mondafrique : Vos adversaires, les partisans du régime renversé, vous accusent d’instrumentaliser la population de Niamey sur des bases régionalistes. Que leur répondez-vous ?
H.A. : Je voudrais attirer l’attention de ceux qui ont encore un minimum de bon sens sur le fait que Niamey est la capitale du Niger et qu’à l’intérieur de cette ville de Niamey, ce n’est pas une ethnie mais toutes les ethnies du Niger qui sont présentes. Niamey est une ville cosmopolite, un melting pot humain où toutes les ethnies du Niger vivent de manière pacifique depuis l’indépendance.
Par ailleurs, les gens sont aussi sortis manifester leur soutien au régime à Zinder, à Agadez, à Tahoua, à Maradi. Serait-ce les habitants de Niamey qui ont envahi toutes les régions ? Ce sont des arguments ineptes que les hommes politiques utilisent pour défendre leurs intérêts. Et dans le cas d’espèce, je vois une expression achevée d’immaturité politique que de tenir de tels propos sur des médias internationaux pour un ancien ministre des Affaires étrangères.
Maintenant, pour ce qui est de la bataille juridique sur la nationalité de Mohamed Bazoum, qu’on évoque pour me prêter des sentiments racistes ou anti-arabes, il faut se replacer dans le contexte des élections de 2021. Au nom de la loi, j’ai été disqualifié pour me présenter aux élections. Pour rendre la monnaie de sa pièce au PNDS, mon parti a examiné la loi à son tour. Et il se trouve que, dans la Constitution du Niger, il est dit que pour être candidat aux présidentielles, il faut être Nigérien d’origine. Nous avons recherché la signification exacte de ce terme dans le code de nationalité du Niger, qui date de 1960. Dans ce code, il est dit «est citoyen d’origine le Nigérien né au Niger d’un père ou d’une mère nigériennes eux-mêmes nés au Niger.» Je ne suis pas parmi les rédacteurs de la Constitution, contrairement à Mohamed Bazoum. Je ne suis pas de ceux qui ont rédigé le code de nationalité : j’étais encore un enfant. Mais c’est l’ordre juridique qui régit ces questions. Puisqu’on m’a appliqué la loi, naturellement, j’ai dit qu’on doit appliquer la loi à Bazoum. Quand des vérifications ont été faites, on s’est rendu compte que Bazoum ne remplissait pas ces conditions. Dès lors, conformément à la Constitution, il ne pouvait pas être candidat. Mais au lieu de mettre en avant leurs arguments de réponse, ses partisans ont dit que nous ne souhaitions pas la candidature de Bazoum parce qu’il est arabe et accusé ceux qui disent qu’il ne peut pas être candidat sont racistes. Mais je n’ai rien contre les Arabes! Mon petit-fils est à moitié Arabe. J’ai servi dans toutes les régions du Niger. J’ai des liens personnels dans toutes les régions. Je ne suis pas anti-arabe. Le projet politique de notre parti est panafricaniste. Comment pourrait-on vouloir la division du pays ?
Mondafrique : A qui s’adressent, selon vous, les accusations de pogrom lancées par Hassoumi Massaoudou, l’ancien ministre des Affaires étrangères ?
H.A. : Ca s’adresse à l’extérieur. L’objectif est de dire qu’il faut arrêter le génocide en cours au Niger. Mais le Niger n’est pas le Rwanda. Toutes les populations, de toutes les régions, de toutes les ethnies et même de tous les partis politiques rejettent le PNDS. Les proches de Mohamed Bazoum ont essayé de mobiliser leurs alliés des partis membres de la Mouvance pour la Renaissance du Niger, la MRN. Mais il n’y a plus de MRN ! Même leurs alliés sont contents de s’en débarrasser ! Même si, à Niamey les militants de Lumana sont les plus nombreux, tout Niamey n’est pas Lumana. Même à Tahoua, des gens se sont réunis pour demander au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie de lancer un mandat d’arrêt contre Hassoumi Massaoudou qui appelle à la guerre contre le Niger.
Mondafrique : Certains vous reprochent d’avoir, depuis 2021, donné sa chance à Mohamed Bazoum à travers le silence du parti Lumana. Qu’en est-il ?
H.A. : Je n’ai pas donné sa chance à Bazoum. J’ai donné sa chance au Niger pour se débarrasser du terrorisme. On ne peut pas espérer avoir le moindre succès contre les terroristes si, pendant que les militaires leur font la guerre, nous nous déchirons dans une guerre politique entre nous. J’ai donné une chance au parti au pouvoir de lutter tranquillement contre le terrorisme. Et personne ne nous fait de reproche. Nous l’avons concédé librement parce que nous mettons d’abord le Niger en avant.
NATALIE PREVOST