Les événements qui secouent le Mali, le Burkina Faso et le Niger marqués principalement par l’avènement des militaires au pouvoir et le regain du sentiment anti-français intéressent désormais des chercheurs qui décident aussi d’apporter leur contribution à l’éclairage d’une telle mutation inédite par le truchement des enquêtes d’opinion dans les trois capitales de ces pays.
Aussi, le Samedi 9 Septembre l’hôtel Homeland de Niamey a abrité une séance de restitution des résultats de l’étude d’opinion des populations des agglomérations de Niamey.
Cette étude vise trois objectifs que sont : 1/la contribution intellectuelle et citoyenne à l’amélioration de la qualité des débats sur la situation sociopolitique des pays concernés. 2) l’élargissement du débat pour favoriser la prise en compte de la diversité des opinions lors de certaines prises de décisions ou de positions .3/Souligner le potentiel des sondages d’opinions ,et plus largement le rôle du statisticien, dans la promotion d’un débat public saint et de qualité.
L’étude révèle trois points essentiels que sont l’exigence des populations dans leur majorité à attendre des nouvelles autorités militaires une prise en compte réelle de leurs préoccupations notamment sécuritaires et économique. Le deuxième point qui ressort de cette enquête concerne la montée en puissance du rejet de la France et de la CEDEAO sûrement du fait des sanctions jugées injustes vis à vis des populations nigériennes.
Le troisième point concerne l’opinion des populations sur l’appréciation qu’ils font de certains leaders au plan régional (Assimi Goita, Ibrahim Traoré, Tiani), à l’international( Macron, Ouattara, Macky Sall, Poitrine) et au plan national ( Bazoum et Issoufou Mamadou).
Il ressort que les leaders du Mali, du Burkina Faso et du Niger bénéficient d’un soutien massif des enquêtés, tandis que tous ceux qui entretiennent des liens avec la France et la CEDEAO subissent un rejet massif des populations qui les considèrent comme les ennemis du peuple nigérien.
Du reste au plan local l’enquête dévoile une véritable perte de notoriété des deux leaders de l’ancien régime PNDS avec une plongée significative dans les profondeurs du sondage à Issoufou Mamadou.
Cette initiative d’enquête est à encourager dans la mesure où elle permet outre de démocratiser la liberté d’expression et aussi de se positionner aussi pour les dirigeants des pays comme une instrument capital pour toute prise de décision, d’autant plus que les données peuvent servir de guide ou de conduite à toute politique publique.
ABOUBACAR SOUMAÏLA