A chacun son tour chez le coiffeur, dit l’adage. Cette semaine en cours est celle de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Et, selon des sources judiciaires, ça ne fait que commencer.
L’information balancée sur les réseaux sociaux n’est peut-être pas officielle, jusque-là, mais elle n’échappe pas à la curiosité. En effet, depuis le mercredi 16 février 2023, le directeur général de l’ENA ainsi que le secrétaire général de ladite école sont placés sous mandat de dépôt à la prison civile de Niamey.
Plusieurs jours auparavant, une telle éventualité avait été évoquée par certains de nos confrères. En effet, l’affaire portant sur le test d’entrée au sein de cette école de référence est entaché d’irrégularités, d’après le rapport d’enquête de la Haute Autorité de la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) figurait dans les dossiers transmis à la Justice par cette institution pour compléments d’enquête et suite à donner.
La Justice n’a donc pas mis du temps à atteindre l’ENA. Qu’est-ce qui s’est réellement passé dans le test d’entrée à l’ENA ? Quelles sont les irrégularités relevées ? Quels en sont les responsables ? Y-a-t-il des implications extérieures ? Autant de questions qui trouveront certainement des réponses à cette étape judiciaire. Ce qui est sûr, des éléments accablants ne manquent pas de corroborer des pratiques corruptives dans l’organisation du test concerné ici, d’où l’arrestation des deux responsables de l’ENA ci-dessus cités.
L’affaire dite de l’ENA vient ainsi s’ajouter à une autre du même type. Il s’agit du concours d’entrée dans la section spéciale des Ecoles Normales d’Instituteurs dans lequel également des irrégularités ont été constatées. Six personnes furent alors placées sous mandat de dépôt pour répondre devant la justice de plusieurs infractions : concussion, corruption, fraude, favoritisme, etc.
Depuis le début de l’année 2023, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics est en train de prendre son envol. Actuellement plus d’une cinquantaine de cadres de l’administration publique sont sous les verrous pour des faits répréhensibles. La seule manière d’assainir les mœurs publiques est de sévir, avait déclaré le président de la République à maintes reprises. « Ba sani basabo ! » (Sans pitié !), s’exclament les soutiens à cette volonté politique manifeste d’assainissement du Chef de l’Etat.
OUMAROU KANE