Le continent africain a le vent en poupe ! Mieux, l’Afrique est devenue la plus belle femme à courtiser dans ce nouveau monde marqué par l’émergence de nouvelles puissances, qui développent toutes leurs stratégies de positionnement en Afrique, en vue de se tailler leur part du grand gâteau offert jadis à vil prix par le continent à tous ces prédateurs venus s’enrichir sans vergogne, en laissant les propriétaires (de telles richesses) dans une pauvreté indescriptible.
Les anciens maîtres, voire « les anciens locataires » du continent se sentent sérieusement menacés par les nouveaux challengers, qui les défient sans complexe. Aussi, après les offensives menées par l’Union Européenne, plus précisément la France en vue d’attirer les investissements en Afrique, c’est au tour des États-Unis d’Amérique de se réveiller de leur torpeur pour décider de mieux se positionner sur le continent africain.
L’administration Biden revoit sa stratégie, mieux elle la renforce sept (7) mois après le sommet des Chefs d’Etat de Washington en initiant cette fois-ci une autre rencontre à caractère économique et commercial à Gaborone, au Botswana. Les grandes puissances de ce monde qui ont longtemps dormi sur leurs lauriers sont secouées désormais par la Chine, la Turquie, l’Inde, la Russie et d’autres pays émergents, qui déploient des stratégies offensives pour occuper des positions stratégiques en Afrique. Les concepts de pré-carré et de chasse gardée jadis en vogue sont devenus caduques et obsolètes.
A Gaborone, la capitale du Bostwana ce 15è sommet « US-Africa Business Summit », offrira des opportunités d’échanges entre les représentants politiques, les entreprises selon la nouvelle orientation de l’administration américaine. Le président Mohamed Bazoum, présent à ce sommet incarne aujourd’hui l’ensemble des enjeux qui caractérisent le Sahel marqué par l’insécurité et mais aussi les opportunités d’affaires qui pointent à l’horizon dans une Afrique dont les dirigeants ont décidé de faire quitter leur continent de sa triste position de pourvoyeuse de matières premières pendant des décennies à celle de grand producteur industriel et à celle d’une voix plus audible sur la scène politique internationale.
Les multiples démarches des courtisans du continent africain sont devenues nécessaires aujourd’hui, du fait de la nouvelle donne internationale caractérisée par le « multipolarisme » qui s’impose à eux et détrône « l’unipolarisme » dont le pays de l’oncle Sam était le meneur. Mais il ne suffit plus de faire face à cette pléthore d’opportunités qui s’offrent au continent pour que l’Afrique puisse tirer partie de cette conjoncture. Ce sera au contraire un leadership africain plus enclin à défendre les intérêts des fils et filles du continent africain qui permettra à la postérité de jouir des fruits de tels sommets censés accroître le bien être des populations.
ABOUBACAR SOUMAÏLA