C’est quoi les fonds vautours !
Le système financier international offre certes un marché parallèle ou marché secondaire tout à fait légal de rachat des dettes entre les Etats surendettés (en difficulté) et des puissantes sociétés privées, très souvent des multinationales récemment apparues. Ce marché parallèle ou secondaire est même considéré auparavant comme un « facteur essentiel d’emprunts et des prêts souverains », surtout qu’il a constitué pendant longtemps un cadre, une opportunité d’échange libre de la dette entre les créanciers.
Ce qui génère des fonds colossaux à ses entreprises privées et leurs nombreuses filiales présentes à la fois dans plusieurs pays et dans plusieurs systèmes financiers internationaux. Le mécanisme qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler « fonds vautours », constitue des fonds des puissantes sociétés privées qui interviennent dans ce marché secondaire comme des rapaces, comme des vautours ayant ressenti l’odeur de la putréfaction de l’endettement des pays concernés, en agonie pour venir sous le prétexte de les « sauver » mais elles finissent par les « agenouiller, les pousser à terre, voire les achever » en rachetant à de très bas prix, à de vile prix la dette encore appelée la créance (soit à 10%) et ce, pour recouvrer la totalité de la valeur nominale de la créance (soit 100% de la dette, la créance) auprès du pays avec toute forme de méthodes d’influence, y compris par le biais des manœuvres frauduleuses ou par des procès fracassants et retentissants.
Au bout du compte, les fonds vautours se retrouvent avec des taux de recouvrement de 3 à 20% de la valeur de l’investissement, ce qui correspond en réalité à de taux exorbitants de 300 à 2000%. C’est par un travail nourri de mauvaise foi des fonds vautours qu’on aboutit à de telles opérations d’enrichissements bien évidemment illicites et loin de toute éthique, d’autant que dès l’opération de rachat de la dette du pays indigent est consommée entre le fonds vautour, celui-ci refuse de participer à la restructuration et puis engager des poursuites judiciaires en vue de recouvrer la totalité de la valeur de la dette.
C’est surtout le comportement de ces nouveaux acteurs apparus pour amasser des fonds faramineux au sein du marché secondaire qui a fini par mettre en cause aujourd’hui « le modèle de la dette échangeable » bien accepté et fréquemment usité auparavant. Mais il est nécessaire de porter une lumière crue sur les arguments brandis par les fonds vautours, les grands bénéficiaires de ce nouveau jackpot à la sicilienne sur le dos des Etats, tout de même souverains pour voir tous les contours de ces « mauvais amis » des pays pauvres, des vrais usuriers à l’échelle des Etats !
Une lumière sur les gros mensonges des fonds vautours !
Par pays pauvres, il faut ne faut pas vite penser à l’Afrique. Allez ‘y plus loin à travers le monde pour vous rappeler la crise économique en Grèce en 2012 ou au Brésil des années 2014, tout comme en Argentine des années 1990 et 2000 et en Afrique. Entre paupérisation continue et croissante, contestation sociale avec une rescousse souvent très inefficace du FMI et de la Banque Mondiale, l’Argentine, la Grèce et les pays de l’Afrique de l’Ouest en ont subi et énormément souffert au cours des années 1990.
Pourtant, c’est dans ce contexte difficile pour les pays sous austérité économique que les fonds vautours construisent leurs mensonges pour intervenir comme des rapaces pour aggraver leur cas, en exposants des arguments faux et recouverts de mensonges savamment pensés aux apparences sérieuses. Les arguments sont construits d’abord autour de la notion des « petits investisseurs à être sauvés et de la continuité du financement des dettes du pays indigent», ensuite autour de l’idée que « les fonds vautours s’attaquent aux pays voyous », puis autour de l’idée que « les fonds vautours ne gagnent pas grand-chose » et enfin principalement autour de l’idée « de la parfaite légalité des actions des fonds vautours ».
Les quatre (4) principaux mensonges ainsi révélés des fonds vautours font soigneusement preuve d’étalage de bienfaisance, de légitimité, de légalité de leurs interventions sur le marché financier secondaire alors même qu’ils sont la source de la ruine même du marché et des pays en crise dits pauvres. D’autant que ces pays déjà en proie à de crises économiques souvent à plus de 60% de leurs PIB (Grèce en 2012, Brésil en 2014 et les pays de la CEDEAO en 1990) et sociopolitiques, les fonds vautours les qualifient par mépris des « pays voyous », affirment qu’ils ne gagnent rien alors qu’ils engrangent des montants faramineux, tout en affirmant la légalité de leurs actions en se fondant sur les contrats au détriment du droit international public alors que les pays jouissent de souveraineté et doivent réaliser du service public dans divers domaines au profit de leurs populations respectives et ne doivent être en aucun cas objet de menace des entreprises privées, qui ne visent qu’à réaliser que des bénéfices alors qu’ils ne sont guidés et obnubilés que par leurs profits.
Les fonds vautours loin d’être des « petits investisseurs comme ils le clament » sont au contraire des géantes sociétés multinationales nanties également de multiples tentacules et exercent une influence outrancière au moyen des artifices juridiques côtés par masturbations intellectuelles sur la notion de compétence universelle de certaines juridictions basées surtout aux Etats-Unis d’Amérique, au-delà de toute compétence légale et en dehors de toute éthique. A cause des gros mensonges des fonds vautours et du jeu de discrédit sur des pays souverains quoique endettés, la justice internationale et les puissances étatiques doivent se ressaisir pour la sécurité des pays ainsi que celle des affaires en faisant respecter aussi bien le droit international public et la souveraineté nationale.
MOUSSA NAGANOU