M. HIMA YAYE HAMANI est avant un bosseur infatigable dans le domaine financier. D’autant qu’il a d’abord travaillé d’arrache-pied et ce, pendant trente années d’affilée jusqu’à l’admission à son droit à la retraite, sans pour autant choisir le repos. Ce professionnel rompu ainsi à la tache va encore s’employer davantage pour affronter courageusement la dure réalité de l’entreprenariat privé qui le conduira droit à cette prestigieuse consécration de premier nigérien agréé d’intermédiaire d’opération de banque (IOB).
M. HIMA YAYE HAMANI justifie ainsi d’une précieuse expérience dans le domaine de la finance au sein notamment des banques de la place forte de Niamey comme SONIBANK, ECOBANK NIGER, BIN. Indiscutablement bien formé, compétent, d’une probité morale et professionnelle éprouvée, il a joui d’un capital de confiance sans précédent pour accéder à cet agrément.
Ce patriote convaincu avec des mérites évidents, il ouvre une nouvelle perspective professionnelle et d’espoir dans le domaine de la Finance au profit de son pays, ses compatriotes et de l’Afrique. Il incarne les vertus du travail, de l’endurance, de l’engagement et le leadership pour la jeunesse nigérienne et celle africaine plus largement lisez plutôt ci-jointe l’interview exclusive. M. N.
Interview
Le Quotidien Mourya, LA VOIX DU NIGER :
Bonjour M. HIMA. Expliquez-nous la notion d’intermédiaire en opération de banque dans la zone UMOA? Et combien d’année avez-vous travaillé dans le secteur bancaire avant de décrocher cet agrément ?
M. HIMA YAYE HAMANI :
Bonjour. C’est un plaisir de répondre à vos questions. L’intermédiaire en opération de banque (IOB) dans la zone UMOA (Union Monétaire Ouest-Africaine) joue un rôle essentiel en tant qu’acteur intermédiaire entre les établissements bancaires et les clients. Plus précisément « un IOB est une personne physique ou morale autre qu’un établissement de crédit qui, à titre habituel, comme activité principale ou accessoire, met en rapport un établissement de crédit avec la clientèle en vue de la conclusion d’opérations de banque ». Il propose, conseille ou assiste des clients dans la recherche, la négociation ou la réalisation d’opérations de banque sans être un établissement bancaire en tant que tel. Cela comprend des activités telles que la recherche de financements, la négociation de prêts, et la recherche de produits bancaires adaptés aux besoins des clients.
Quant à mon expérience professionnelle, j’ai travaillé dans le secteur financier et bancaire au Niger et dans la sous-région durant trois décennies (SONIBANK, ECOBANK NIGER, BIN) avant de faire valoir mes droits à la retraite, le 31 décembre 2021. Je dirige aujourd’hui mon propre cabinet de formation et conseil, avant de décrocher cet agrément en tant qu’IOB. Mon parcours dans le secteur bancaire m’a permis d’acquérir une expertise approfondie des opérations bancaires, des produits financiers et de la réglementation, ce qui me permet aujourd’hui d’agir en tant qu’intermédiaire de confiance pour les clients cherchant des solutions financières adaptées à leurs besoins.
Le Quotidien Mourya, LA VOIX DU NIGER :
Votre agrément en tant qu’intermédiaire en opération de banque est le premier du genre pour un Nigérien dans ce domaine. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi il est souvent difficile d’entrer dans le secteur de la finance en tant qu’intermédiaire en opération de banque et quelles sont les barrières courantes auxquelles les candidats peuvent être confrontés ?
M. HIMA YAYE HAMANI : Il est souvent difficile d’entrer dans le secteur de la finance, en tant qu’intermédiaire en opération de banque pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ce secteur est hautement réglementé pour garantir la stabilité financière et la protection des consommateurs. Les candidats doivent donc satisfaire à des exigences strictes en matière de compétences, de formation et de probité.
De plus, la confiance est un élément crucial dans le secteur financier, et il peut être difficile pour de nouveaux acteurs d’établir cette confiance, surtout s’ils n’ont pas d’expérience préalable dans le domaine. Les établissements financiers préfèrent souvent travailler avec des intermédiaires qui ont fait leurs preuves.
Enfin, l’accès aux cautions bancaires et /ou police d’assurances à responsabilité civile à due concurrence exiger par la BCEAO pour lancer une entreprise d’intermédiaire en opération de banque peut être un obstacle majeur. Sans compter d’autres exigences réglementaires pour toute personne sollicitant l’habilitation.
Le Quotidien Mourya, LA VOIX DU NIGER :
Expliquez-nous ce qui s’apparente à un vrai mystère qu’est le domaine de la banque ou de la finance ?
M. HIMA YAYE HAMANI : Le domaine de la banque et de la finance peut en effet sembler mystérieux pour de nombreuses personnes en raison de sa complexité et de son fonctionnement en grande partie en coulisses. Voici quelques éléments qui contribuent à cette impression de mystère :
1. Langage technique : La finance a son propre jargon rempli de termes techniques, d’acronymes et de concepts complexes. Cela peut rendre difficile la compréhension pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce langage.
2. Complexité des produits financiers : Les produits financiers, tels que les dérivés, les titres adossés à des créances et les produits structurés, sont souvent très complexes. Comprendre comment ils fonctionnent et les risques associés peut être un défi.
3.Réglementation stricte : Le secteur financier est soumis à une réglementation stricte pour garantir la stabilité et la transparence du système. Cela peut rendre difficile pour le grand public de comprendre les règles et les normes qui régissent le secteur.
4.Gestion des risques : La gestion des risques est au cœur de la finance. Les institutions financières passent beaucoup de temps à évaluer et à gérer les risques liés aux prêts, aux investissements et aux opérations. Cela peut sembler mystérieux pour ceux qui ne sont pas familiers avec ces pratiques.
5.Opacité des marchés : Certains marchés financiers, tels que les marchés des changes et des matières premières, peuvent être opaques, ce qui signifie que les transactions ne sont pas toujours visibles pour le grand public. Cela peut donner l’impression qu’il y a quelque chose à cacher.
6.Innovation constante : La finance est en constante évolution avec de nouvelles innovations telles que la blockchain, les fintechs et les cryptomonnaies. Ces développements rapides peuvent créer un sentiment de mystère car ils sont souvent mal compris.
Malgré cette impression de mystère, il est important de noter que la finance joue un rôle crucial dans l’économie mondiale en facilitant la circulation de l’argent, l’investissement et la croissance économique. Une meilleure compréhension de ce domaine peut aider les individus à prendre des décisions financières éclairées et à participer plus activement à l’économie.
Le Quotidien Mourya, LA VOIX DU NIGER :
« Pouvez-vous nous éclairer sur les acteurs clés du secteur financier ? De plus, comment les gouvernements et les entreprises peuvent-ils traverser efficacement les périodes de crise économique ? Y a-t-il des stratégies financières qui favorisent la réussite, indépendamment des conditions économiques ? »
M. HIMA YAYE HAMANI : Le secteur financier est composé de divers acteurs essentiels, notamment les banques, les institutions financières non bancaires, les marchés financiers, les régulateurs et les clients. Les banques jouent un rôle central en mobilisant les dépôts pour accorder des prêts, tandis que les institutions financières non bancaires, telles que les compagnies d’assurance et les fonds d’investissement, fournissent d’autres services financiers importants. Les marchés financiers, tels que les bourses et les marchés obligataires, permettent aux entreprises de lever des capitaux et aux investisseurs d’acheter et de vendre des titres.
En période de crise économique, les gouvernements peuvent intervenir en mettant en place des politiques monétaires et fiscales pour stimuler l’économie, garantir la stabilité financière et protéger les consommateurs. Les entreprises, quant à elles, doivent adopter des stratégies prudentes de gestion des risques, diversifier leurs sources de financement et surveiller de près leurs liquidités pour faire face aux incertitudes économiques.
Il n’y a pas de « secret » unique pour prospérer en toute période, mais la gestion financière avisée, la diversification des actifs et la capacité à s’adapter aux changements économiques sont essentielles pour maintenir la stabilité et la croissance financière, quels que soient les défis économiques qui se présentent.
Le Quotidien Mourya, LA VOIX DU NIGER :
Avec cet agrément, que pouvez-vous faire pour l’Etat du Niger ou les entreprises privées ?
M. HIMA YAYE HAMANI : L’agrément d’intermédiaire en opérations de banque (IOB) confère la capacité de jouer un rôle essentiel en facilitant les transactions financières entre les entreprises privées et le secteur bancaire. Voici comment cela peut bénéficier à l’État du Niger et aux entreprises privées :
1. Pour l’État du Niger :
• Accès au financement : En tant qu’IOB, je peux aider l’État à mobiliser des ressources financières en facilitant la négociation de prêts et le placement d’obligations sur les marchés financiers. Sans oublier le financement islamique sous forme de SUKUK.
• Conseils en gestion de la dette : Je peux conseiller l’État sur la structuration de sa dette, en optimisant les conditions de remboursement et en minimisant les coûts.
• Gestion de trésorerie : En aidant l’État à gérer sa trésorerie de manière efficace, je contribue à garantir qu’il dispose des liquidités nécessaires pour financer ses opérations.
2. Pour les entreprises privées :
• Accès au financement : Je peux aider les entreprises à obtenir des financements pour leurs projets de croissance, en négociant des prêts avantageux auprès des banques.
• Optimisation des ressources : En aidant à trouver des financements à des conditions compétitives, je contribue à maximiser la rentabilité des entreprises.
• Conseils en gestion financière : Je peux conseiller les entreprises sur la gestion de leur trésorerie, l’optimisation fiscale et d’autres aspects financiers pour améliorer leur performance globale.
En résumé, en tant qu’IOB, je peux jouer un rôle crucial dans la mobilisation des ressources financières pour l’État du Niger et les entreprises privées, tout en les conseillant sur la gestion financière et la gestion de la dette. Cela contribue à renforcer la stabilité économique et la croissance globale.
Une interview réalisée par MOUSSA NAGANOU