« C’est dans les difficultés qu’on reconnaît ses vrais amis », cet adage s’applique parfaitement à l’assistance apportée par la France à 42 ressortissants Nigériens en danger au Soudan, depuis la guerre déclarée entre les deux généraux. Avec un bilan de près de 600 civils tués, il va de soi que les pays qui ont leurs ressortissants au Soudan s’inquiètent de leur sort, d’autant plus que les deux parties en guerre sont loin de céder aux demandes incessantes de cessez-le-feu qui leur sont adressées partout dans le monde.
Dès lors, on comprend pourquoi, des pays comme la Côte d’Ivoire ont pris des mesures urgentes afin de mettre leurs compatriotes à l’abri d’éventuelles exactions. Dans le cas du Niger, c’est plutôt les relations sincères avec la France qui ont prévalu afin de voler au secours de quelques ressortissants, grâce à l’intervention des autorités françaises qui viennent par cette initiative de démontrer leur solidarité vis à vis du peuple nigérien.
Ce sont au total 42 diplomates et stagiaires nigériens dont le rapatriement a été possible grâce à l’abnégation des forces spéciales françaises dédiées à cette noble cause. L’opération dénommée « Sagittaire » est caractérisée par son « extrême complexité » au regard de l’insécurité qui prévaut au Soudan.
Un communiqué en date de ce 25 Avril, du Ministère des Affaires Étrangères du Niger révèle qu’en collaboration avec les autorités Françaises, « ce sont 42 Nigériens, membres du personnel du Consulat Général, étudiants et militaires en formation au Soudan, regroupés au dit Consulat, qui ont pu être exfiltrés, lundi 24 Avril 2023 par les militaires des Forces Spéciales Françaises à Djibouti, où ils se trouvent encore aujourd’hui et regagneront Niamey sous peu ».
Ces ressortissants nigériens ont regagné Niamey, le mercredi 26 Avril 2023. Au regard d’une telle opération très délicate dans un contexte d’insécurité généralisée, la France vient de prouver son attachement aux relations entre les deux pays, en envoyant un signal fort aux autorités nigériennes qui devront désormais compter avec elle. C’est un acte dont l’incidence n’est pas à négliger dans un contexte où le Niger est devenu la cible privilégiée de nombreux détracteurs qui inondent les réseaux sociaux, l’accusant de s’être rallié à l’ennemi français devenu persona non gratta au Mali et au Burkina Faso.
C’est pourquoi, toute initiative de la France venant en soutien au Niger, revient à affaiblir le camp des fossoyeurs de cette relation privilégiée qui unie les deux pays. Elle permet aussi à la France de soigner son image dans un contexte marqué aujourd’hui par un sentiment anti français grandissant dans la région, nourrie et entretenue par les propagandistes. Ces initiatives doivent certes, être encouragées et suivies d’autres actions concrètes d’envergure afin de prouver aux populations nigériennes que leurs autorités ne se sont pas trompées en portant leur dévolu, voire leur confiance sur les partenaires français et européens.
En somme, cette réaction salvatrice de la France vis à vis des ressortissants Nigériens au Soudan ne doit pas faire figure d’exception, mais au contraire s’inscrire dans un ensemble de vision commune et partagée et de programme afin d’asseoir une coopération gagnant-gagnant entre les deux pays amis.
Pour l’heure, les autorités nigériennes ont exprimé leur « profonde gratitude aux autorités françaises, aux équipes de l’Ambassade de France à Khartoum et à Sylvain Itté, l’Ambassadeur de France au Niger dont la contribution a été très remarquable pour l’aboutissement de cette initiative, ayant permis de réussir une telle opération dans un contexte très difficile ».
ABOUBACAR SOUMAÏLA